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x Flame

Pas le temps de réfléchir, alors qu'Améthys s'effondre, que le Prototype déploie son arme, je fais ce que je n'ai jamais osé faire. La comète. Comme mon père me l'avait montré un jour, ce pouvoir qu'il détient et dont j'avais si peur.

Ma main n'est plus que de lave et avec la vitesse à laquelle j'ai foncé sur lui, je lui transperce son armure. Je grogne et déploie un maximum d'énergie en un minimum de temps.

Une explosion à lieu, les flammes s'incrustent dans ma peau, des morceaux de métaux volent de tous côtés. Je respire grossièrement, ravale ma salive essaie de me calmer. La forêt est en feu. La cuirasse du Prototype dévorée par les flammes. Je vois soudain mon père froncer ces sourcils, mécontent.

La voix tremblante de Pan m'interpelle. J'avale ma salive, essayant de rétablir de l'ordre dans mes pensées. Puis je me tourne vers Améthys, inconsciente. Je la prends dans mes bras et rejoins Pan.

― Bordel, s'écrie-t-il. C'était quoi ça ?

― On en discutera plus tard. Ne restons pas là ! Même s'ils sont morts, d'autres ne tarderont pas !

Esquivant les troncs sur notre passage, nous courons toute la nuit. Je repense à ce que j'ai fait, à ces pouvoirs cachés qui me rappellent que je suis de son sang. Ils m'ont toujours effrayé, je n'ai jamais réussi à les faire jaillir, pourtant ce soir... J'avale ma salive. Sans Améthys, je ne l'aurais pas fait. Elle a essayé d'abattre ces molosses en utilisant toute son énergie. Mais, malheureusement, ça n'a pas suffi. C'était pourtant un incroyable pouvoir, la terre qui s'est retiré du sol, les arbres qui se sont déracinés et envolés, la pluie qui s'est arrêtée. Et tout ça pour ne mettre qu'un seul prototype K.O.

― J'ai besoin de faire une pause, lance Alaska en s'effondrant.

― Cinq minutes, il faut que nous continuions d'avancer.

― Juste le temps de grignoter quelque chose, dit-elle en sortant une boîte de maïs. Vous en voulez ? C'est la dernière.

― Non merci, répond Pan en buvant de l'eau.

― Je vais continuer un peu, vous n'avez qu'à me rejoindre quand vous aurez fini.

― Flame, il faut que tu te reposes toi aussi ! dit Pan. Il est 9 heures 32 minutes. Ça fait déjà 8 heures que nous fuyons ! Et c'est toi qui as...

― Désolé, je ne peux pas, lui coupé-je. Je me reposerai une fois à la citadelle.

― Rien ne dit que ce sera un endroit plus sûr.

Je grimace, Pan a raison, mais il faut tenter d'y aller. Dragonia et Will ont dû s'y rendre s'ils s'en sont sortis.

― Ok ! On doit à tout prix se rendre au Mont Hiémal, ces prototypes commencent à me taper sur les nerfs.

― Ouais, je sais, mais ce n'est pas comme ça que tu y arriveras, si tu ne veux pas prendre des forces.

Je dépose Améthys et grignote quelque chose. Suivons les conseils de mon ami.

― C'est bon, on peut y aller, dit Alaska. La forêt est un peu trop calme pour moi, ça me donne des frissons.

Nous nous enfonçons de nouveau entre les arbres. Pan regarde sa montre et nous indique l'itinéraire à suivre. Au bout de plusieurs kilomètres, nous arrivons devant une immense falaise séparant les montagnes. Un pont en liane y est suspendu. La falaise est tellement haute que nous ne voyons pas ce qu'il a au bout.

― On doit traverser ça ? quémande Alaska, la voix toute tremblante.

― Ouais, répond Pan. Derrière cette montagne, il y a la colline de Lalaith, là où se trouve la forteresse. Il n'y a que ce chemin. Prions juste qu'il y ait une rivière en dessous au cas où tu tombes, et te sauver la vie.

Je pouffe nerveusement... À la hauteur où nous nous trouvons, pas sûr que l'eau nous sauve après une chute.

― Vaut mieux passer, un après l'autre, dis-je. Le pont ne semble pas solide.

― Tu m'oublies, Flame, je peux le solidifier. Pan fait aussitôt pousser des racines sous les lianes du pont pour en faire un plus solide.

Une fois le pont traversé, je pousse un grand soulagement. Je n'aime pas la hauteur surtout quand je ne sais pas ce qu'il y a en dessous.

Nous poursuivons notre route à travers des conifères. Je commence à sentir la fatigue qui est amplifiée par le silence mortel. Dix mètres plus loin, nous atteignons une butte. Au loin, devant nous, une forteresse. Le sol devient boueux, comme s'il venait de pleuvoir. Mais des traces de pas immenses attirent mon attention.

― C'est quoi ces empreintes ? demande Alaska en retirant son sabre.

― Des loups, ouh, j'ai peur, lance Pan en riant.

― Ce n'est pas le moment de plaisanter, Monsieur maigrichon.

― Woh, on n'a pas le droit de plaisanter ? Je voulais détendre l'atmosphère !

― Non, pas quand les traces de pas font dix fois les miennes !

― Eh ! Du calme tous les deux ! Vous êtes fatigués et de mauvaises humeurs ! Mais ce n'est pas le moment de se disputer ! Continuons en gardant un œil partout.

Alaska fait la moue et devance nos pas.

― Quand une fille est fatiguée, il vaut mieux ne pas l'enquiquiner, suis mon conseil Pan.

Il fronce les sourcils, ne répondant rien, il reprend son chemin. Je le suis tout en observant les alentours. Un croassement suivi de braillements se font entendre. Nous nous arrêtons. Autour de moi, il n'y a rien, pourtant, des grognements féroces se font de plus en plus forts.

― Courez ! crié-je.

Nous nous élançons dans un sprint sans fin. Deux bêtes semblent nous poursuivre, l'une à gauche, l'autre à droite. Je suis tellement épuisé que j'ai du mal à les distinguer. Malgré tout, je leur lance des flammes, mais cela ne suffit pas à les arrêter. Bientôt les arbres disparaissent laissant place à une plaine aux herbes très hautes, et au loin, une forteresse. Les deux bêtes se dévoilent ainsi à nous. Leurs yeux jaunes s'écarquillent et leurs larges oreilles dont les pointes sont noires se plient en nous braquant. Ils sont grands mais maigres, aucun poil ne recouvre leur peau brune qui colle à leur os. Leur gueule laisse échapper une langue noire salivante. Affamés, ils se ruent vers nous. Aussitôt, je lance une grande barrière pour arrêter leur course.

― Pan, prend Améthys ! crié-je. Je vais m'occuper d'eux !

― T'es fou ! Elles sont énormes !

― Contrairement aux Prototypes, ils sont vulnérables !

Je m'empare de l'épée d'Améthys avant que Pan ne la prenne dans ses bras et s'enfuit.


Le fardeau_ Améthys II (TERMINE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant