Lettre 1

20 0 0
                                    

J'ai eu mal, si mal. On ne pourrai comprendre si je disais à quel point j'ai eu mal, cela semblerai impossible. J'ai eu si mal, et je voulais tant que ça s'arrête, je le voulais si fort. C'était affreux, je n'arrivais plus à vivre, et pourtant. Pourtant je n'avais pas le choix. Alors j'ai vécu. Je faisais tout pour que ça s'arrête. J'ai fais souffrir mon corps pour que la douleur de mon esprit me paraisse moins importante. Je détruisais mon corps avec l'espoir qu'un instant, tout me paraîtrais plus simple, moins douloureux. Je prenais des substances nocives, je me mutilais, je ne prenais pas soin de moi, tout pour que la douleur s'estompe. J'ai tout essayée. Il fallait que ça s'arrête, c'était insupportable. J'ai appelée à l'aide, mais personne n'ai venu. J'ai demandée de l'aide, mais rien ne c'est produit. Je voulais mourir pour que tout s'arrête, c'était trop pour moi, il y avait trop. Mais on me l'a refusé. Je voulais partir, loin de tout ce qui me faisait mal, mais on me l'a refusé aussi. Puis j'ai découvert que je pouvais aller n'importe où, la douleur me suivrai, parce qu'elle était trop forte, et moi j'étais faible. JE suis devenue faible, si faible, je ne pouvais plus tenir, j'avais besoin que cela cesse, mais encore une fois cela m'étais interdit. Je devais garder cette douleur, vivre pour les autres. Et ça fait si al. Vivre pour les autres est insupportable. Voir sa vie s'effondrer, son esprit s'étouffer, son corps se détruire, c'est impossible, ça fait mal, mais on le fais, pour les autres. Parce qu'on a pas le droit, pas le droit de partir, pas le droit de se libérer. Alors on se laisse dérivé au grès d'un courant violent que l'on ne contrôle pas. On devient quelqu'un d'autre, quelqu'un qui n'est pas sois, mais on n'a pas le choix. Tout devient dérisoire. Pendant longtemps mon seul rêve fût de partir loin et de trouver cette routine métro boulot dodo. Celle qui me ferai paraître normal, celle où on ne me regarderai pas. Je voulais disparaître. Devenir l'ombre de mon ombre plutôt que celle des autres. Oublier ma douleur dans l'acharnement de mon travail. Mais non, elle est toujours là, et moi aussi. Je suis toujours au même endroit, toujours avec cette même douleur qui s'accroît de jours en jours avec l'aide de ceux que je côtoie et qui me brise chaque jour un peu plus. La pression, l'acharnement, la déception, la perte de contrôle, l'oublie, l'acharnement des autres, tout ça devient trop dur et l'on s'affaiblit. On devient faible, très faible. On oublis qui on est, on en oublis de pleurer. Pleurer, je ne sais plus le faire quand j'en aurai besoin, sinon, je m'écroulerai chaque jour, chaque heure, chaque minute. Un rien peu nous briser lorsque l'on est comme moi. On a peur du moindre faux pas, de l'instant où l'on va craquer, celui où il ne le faudrait surtout pas. On a peur de décevoir les autres, qu'il nous regarde différemment. Alors on s'acharne. On s'acharne sur nous même. « Pourquoi t'es comme ça ?! Mais regarde toi bordel ! T'as une vie loin d'être horrible, t'es entouré et tu te lamente ! ». On s'engueule, on se déteste, on ne se pardonne plus. Nan, on ne se pardonne plus car c'est la fin, tu es au fond du gouffre. Il n'y a plus rien dans la vie, tu es une coquille vide. Enfin le croit-on, jusqu'à ce qu'un nouveau craque survienne et on comprend que finalement on avait encore quelque chose à perdre. Mais ça on ne le voyais pas, on finit par ne plus voir ce qu'on a à perdre jusqu'au jour où on le perd et c'est la rechute. On recommence, c'est reparti. On croit qu'on a un problème, qu'on est horrible, qu'on devrais avoir honte et même si j'aimerai croire que non, je ne fait que me le répéter en y croyant dur comme fer. La vie est dur, je le sais, mais quand tout s'acharne sur toi, de quelle vie peut-on parler ? Il n'y a pas de vie quand tu es au fond. Quand tu es au fond et que tu es trop bon. Tu fais remonter les autres en te faisant couler un peu plus à chaque fois. Tu vois les gens autour de toi et tu sais que tu es différents, que quelque chose ne va pas chez toi. Tu as dû rater une leçon, quelque chose d'important sur la vie et maintenant il est trop tard. Il ne faut pas grand-chose pour duper ton monde. Un masque avec un grand sourire, un « ça va » prononcé comme si c'était le cas, mais ça ne l'es pas. Mais on ne veut pas inquiéter les autres alors on ne dis rien. Quand tout s'effondre, tu ne peux rien dire, rien faire. Il n'y a personne pour te tendre une épaule sur laquelle pleurer, non, tu es tout seul. Et ça ne s'arrête jamais, tu le sais pertinemment. ET j'ai toujours mal, si mal. Je me suis plongée dans l'écriture, le dessin, la musique, mais rien n'y fait, j'ai toujours si mal. C'est toujours pareil ça ne s'arrête jamais. On se retrouve dans un cercle vicieux et on se laisse plonger parce qu'il n'y a rien à faire. On essais parfois, puis ça déraille, et on rechute. Un train qui déraille on ne l'arrête pas. On n'essaie pas de le remettre sur la voie. On le laisse là et on l'abandonne. Oui on nous abandonne. On nous abandonne en nous forçant à continuer. Continuer une bataille qu'on a déjà perdue. On l'a déjà perdue parce qu'on a loupé une leçon. Une leçon de la vie. Puis on continue notre voie hors des railles dans un désert présomptueux qui nous tue petit à petit. Et on est seul, on fait ce chemin seul. On peut se dire mille chose oui. « Je ne suis pas le/la seul(e) » « Il y a des situations pire que la mienne » « certains sont plus malheureux » « je devrais me sentir chanceux ». Mais rien y fait, la douleur est toujours là. C'est comme ça on y peut rien le sort s'acharne sur nous. Puis on attend, on attend. On attend encore et encore. Quoi on ne sait pas mais on attend. On essaie de garder espoir, on en a besoin, l'espoir fais vivre apparemment. Apparemment oui. Les apparence sont souvent trompeuse, et nos vie ne sont que des illusions. Il n'y a que ça, des illusion pour faire croire qu'il y a quelque chose, mais il n'y a rien. On est vide à l'intérieur. Mais y a-t-il seulement déjà eu quelque chose auparavant ? Je me le demande. Mais après tout à quoi bon se battre ? C'est ma punition, la pire qu'on pouvait m'infliger, la vie. Vivre pour les autres. Et j'ai mal, si mal. On ne peux comprendre si je dis à quel point j'ai mal, cela semble impossible. J'ai si mal, et je veux tant que ça s'arrête, je le veux si fort.

You've reached the end of published parts.

⏰ Last updated: Jun 12, 2017 ⏰

Add this story to your Library to get notified about new parts!

Lettre du MalWhere stories live. Discover now