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Je vois flou, j'entends une sonnerie plus que désagréable se déchaîner  à coté de moi. J'essaye de me relever mais je n'y arrive pas comme si la gravité était plus intense dans mon lit que dans aucune partie de ma chambre. L'oreiller m'appelle mais je dois me lever car aujourd'hui, c'est la rentrée. Je me redresse sur mon lit et je regarde mon portable. Il est 6h30 et je n'ai qu'une envie, c'est de me recoucher. J'entends ma mère criait depuis la cuisine :

"- Hélias, réveille-toi ! Tu vas nous mettre en retard."

Elle est comme ça ma mère, elle pense tout le temps qu'on est en retard alors que j'ai mis mon réveil une demie-heure plus tôt que d'habitude. Je met mes pieds dans mes pantoufles et je fonce à la salle de bain. J'ai pas envie de me faire crier dessus dès le matin. Mes jambes sont alourdis par la fatigue. Je me traîne jusqu'à la salle de bain. J'ouvre la porte et un cri perce mes tympans. Mon père était entrain de s'habiller.

"- C'est occupé !"

Il court à cloche-pied jusqu'à la porte, gêné par le pantalon descendu jusqu'au genoux et la ceinture qui bat l'air.

"- Désolé !" criai-je à travers la porte

Je descendis à la cuisine, descendant les marches avec l'allure et la volonté d'un paresseux.

"- T'es pas encore habillée ?" cria ma mère

" - y'a papa dans la salle de bain..

 - Et alors, tu te serais levé plus tôt, on en serait pas là !"

Elle me tend un pantalon et une paire de chaussettes.

"- Tiens, et n'oublie pas de te brosser les dents !

- Maman, je suis plus un gamin..

- Peut-être mais à 16 ans, faut encore te le répéter !"

Mon père sort de la salle de bain

"- Vas-y Hélias, c'est libre."

Ma mère m'ébouriffe les cheveux et me donne une tape sur les fesses.

"- Mamaaaan..

- Okay, okay, j'arrête."

Je remonte les escaliers avec la même conviction avec laquelle je l'ai est descendu il y'a deux minutes et j'arrive à la porte de la salle de bain. Je pousse la porte et j'aperçois mon horrible mine dans le miroir. Je ferme la porte derrière moi. Je pense à la verrouiller. Je me regarde dans le miroir. J'ai toujours la même tête depuis hier, de ce coté là, rien n'a changé. Par contre, je hais le petit bouton d'acné qui a pointé sur mon menton cette nuit. Punaise, qu'est-ce que je peux détester cette période. La période où tu ressembles plus à un crapaud joufflu qu'à un humain en raison des multiples boutons qui te recouvrent la face et qui te font passer pour un gros dégueulasse même si t'a une hygiène irréprochable. Pourtant, je pourrais avoir la cote avec les filles. je suis brun, les cheveux en pagaille, j'ai des beaux yeux bleu et gris et je suis un peu musclé. C'est tout ce qu'il y a de positif par rapport à mon physique. Sinon, j'ai des oreilles légèrement décollées,  un nez qui avec une légère bosse sur le dessus, de l'acné sur le front et je ne mesure que un mètre soixante-quatorze. Je sais, vous allez me dire que un mètre soixante-quatorze, c'est déjà pas mal mais à coté des autres garçons de mon ancien lycée, je faisait petit.

Je me brosse les dents sans grande conviction. Je crache la pâte blanche mentholée dans le lavabo, je rince et je file sous la douche. Je tourne la poignée et là, un filet d'eau froide me surprend. Super, maintenant je suis réveillé mais je voudrais de l'eau chaude. Je me le thermostat le plus chaud possible et redémarre l'eau. Froide.

"-Papa !

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- T'as vidé toute l'eau chaude !

- Non, j'ai pris une douche froide aussi. Je pense que le chauffe-eau nous a lâcher cette nuit."

Je soupire. C'est parti pour une douche froide. Je met d'abord un pied en dessous du jet glacé. Un frisson me parcourt l'échine. Est-ce vraiment indispensable ? Je jugeais que oui et je me jette sous le flot froid du pommeau de douche. Je ravale mon cri et ressort directement.

"Une autre fois la douche" me dis-je

Je prends ma serviette et je me sèche rapidement. J'enfile mon boxer, mon jean, mes chaussettes, mon t-shirt et de loin mon vêtement préféré, mon sweat. Je descends prendre mon petit déjeuner parce qu'il va bientôt falloir partir au lycée. Je m'assois à table et regarde les grands titres de l'actualité. Ecrit en grand, je peux lire :


"Disparitions inquiétantes aux alentours de Londres : déjà trois adolescents portés disparus"


"- Londres ? C'est pas là où il y a mon lycée ?" demandais-je à mon père.

"- Si c'est bien pour ça que je m'inquiètes" me rétorque t-il.

"- C'est rassurant, au pire, si je me fait enlever, je risque plus d'entrer dans la salle de bain" lui dit-je d'un ton moqueur. Il me regarde avec un sourire forcé et il se lève.

"Va prendre ton sac. Il faut partir tôt, Londres est quand même à une heure de route. D'ailleurs, c'est bien pour ça que tu es à l'internat."

L'internat.. Putain, j'avais complètement oublié ! Je file dans ma chambre et je met le plus de linge dans un sac. La fermeture ne veux pas se fermer. J'enlève une père de chaussette du sac et je la met dans ma poche. Je réussi le fermer et je l'enfile sur mon dos. Je me hâte jusqu'au garage.

"- Ha te voilà enfin " me rétorqua mon père

"- Oui, je ne trouvais plus ma trousse" mentis-je.

Il démarra la voiture et on partis vers Londres. La voiture descendit du trottoir et une drôle d'impression me saisi. Je n'avais jamais vu autant de hiboux dans le quartier..



Hélias OwlbeakOù les histoires vivent. Découvrez maintenant