+ Améthys +
L'alarme de la montre me tire d'un profond sommeil. Je me sens encore plus fatiguée que la veille à cause du guet. Et la scène que m'a faite Flame, hier, n'arrange pas les choses. Je le vois se diriger avec Pan à travers les bois.
Je prends ma boîte à repas et je mange les baies que j'ai cueillies.
― Ces baies rouges, soupire Alaska allongée dans son duvet. Elles sont un peu ragoûtantes !
― On n'a pas le choix, sauf si tu veux chasser les taupes ou les rats cachés dans les buissons !
― Erk, ne me parle pas de rats !
― J'ai des plantes, si tu veux, propose Fara. On dirait de la salade... peut-être un peu plus amère.
― Merci, mais j'ai mieux, ricane Alaska.
Une fois que Pan et Flame reviennent, elle court demander à Pan de faire pousser un arbre à fruit. Et en quelques minutes, nous avons un arbuste donnant des groseilles qui émerge devant nous.
― Woh ? Tu arrives à faire pousser des fruits ? demande Tanor.
― Selon les sols, oui. Mais elles n'ont pas le même gout que les fruits que l'on trouve sur Cirth. Elles sont moins douces.
― Ne te rabaisse pas Pan, dit Alaska. Au moins elles sont comestibles.
Après avoir mangé tous les fruits qui se trouvaient sur le groseillier, nous reprenons la route en attaquant la descente de la montagne. J'entends le pépiement d'oiseaux que je ne peux voir à cause des arbres qui se perdent dans le ciel. À part cela, tout est calme.
Nous restons sur nos montures toute une journée, ce n'est qu'en fin d'après-midi, que les arbres collés l'une contre l'autre commencent à s'écarter et que le terrain pentu devient petit à petit lisse. À plusieurs kilomètres, nous arrivons un immense plateau où des petites collines dépourvues d'herbes s'entremêlent. De petits geysers laissent sortir leur fumée. Au loin, une rivière serpente la vallée. J'aperçois des montagnes rocheuses, la plus éloignée laisse jaillir une cascade.
― La dernière montagne, là-bas, pointé-je du doigt. C'est notre destination.
++
Je regarde les loups s'abreuver, ils sont bien plus épuisés que nous. Ceux sont grâce à eux que nous sommes là. Nous avons marché plusieurs jours depuis la citadelle et il reste 96 jours. Comme dans mon rêve, il y a une cascade le long de cette imposante montagne rocheuse. Des arbres bordent la rivière qui prend naissance ici. Mais, je ne vois pas la statue. Pourtant, je sais que c'est ici. Il doit y avoir une entrée quelque part qui mène à cet endroit.
Flame est allongé par terre sa tête sous son bras et joue avec ses flammes. Je ne lui ai pas encore parlé depuis et, je ne sais que dire. Surtout si cet endroit n'existe pas, il risque de ne plus me faire confiance.
― Et maintenant ? interroge Harald.
― Je ne sais pas, répondis-je.
― Tu ne sais pas ? crie-t-il.
― Eh, baisse de ton, réprimande Alaska.
― Nous avons quitté notre grande citadelle, soit disant pour être dans un endroit plus sûr. C'est ça ? Devant une cascade ?
― Il est déjà 23 heures, nous sommes épuisés ! Demain, je chercherai l'entrée. Mais je sais qu'elle se trouve là, quelque part. Désolée, nous dormirons encore à la belle étoile.
― Fais chier, grogne Harald.
― Hey, t'as décidé de lui faire confiance, alors fait lui confiance ! commente Acyl.
― Va te reposer, conseille Lew. Nous sommes tous fatigués et ça nous ferait du bien de dormir.
― On verra bien demain matin, dit Tanor.
Harald prend son duvet et cherche un endroit où s'allonger.
― Je me sens déjà mieux ici, m'informe Fara. Même s'il n'y pas de ruine. On nous a appris à faire des cabanes ! Alors, ne te prends pas la tête pour ça.
― C'est vrai, continue Dragonia, on a des arbres, des couteaux. Nous pouvons nous débrouiller pour bâtir nos propres maisons ! Les garçons sont de pauvres idiots.
― Mais oui ! Mais oui ! crie Harald.
― Je dis la vérité ! Les filles sont plus intelligentes que les mecs ! Tu n'es même pas capable de rester lucide !
― Dragonia ! marmonne Cayden, s'il te plaît, ne nous martyrise pas !
― Je ne dis que la vérité ! Et de plus sans la femme, l'homme n'existerait pas ! Avouez que vous êtes perdus sans nous !
Cayden plisse le front et s'allonge sur son duvet sans rien dire. Les filles et moi nous installons près d'un arbre. Le sol est dur et froid, malgré cela je ferme les paupières et je sombre dans un profond sommeil.
Un bruit cassant et grinçant me réveille, je sursaute et me redresse à vive allure. Tout le monde dort paisiblement. Il n'y a pas de foyer pour nous éclairer. Heureusement qu'avec ma clairvoyance, je n'ai pas besoin de lumière pour me déplacer dans la pénombre. Je me lève et m'envole pour savoir ce qui fait tout ce bruit. Au loin, sur le plateau, je vois les geysers se déployer et éjecter d'immenses quantités d'eau dans les airs. Les jets d'eau nous encerclent. Je retourne au camp. Mais cette fois près d'un arbre, je perçois une ombre sortir. C'est la rebelle.
― C'est vous qui m'avez conduite ici ? chuchoté-je.
― Vous avez besoin d'un endroit sûr.
― Vous vous trouvez ici vous aussi ? C'est une cachette pour les rebelles ? C'est pour cela que je ne peux pas voir l'entrée de cet endroit...
Elle ne répond rien, mais elle pointe son doigt vers le sommet de la montagne où la cascade prend vie. Lorsque je me retourne vers elle, elle a disparu. Je m'envole vers le sommet en longeant la cascade, et je perçois une ouverture. Je suis surprise de voir que la cascade que nous voyons est un trompe l'œil, la rivière ne prend pas sa source ici, elle continue sa descente dans un trou immense, où apparaît, à plusieurs mètres de profondeur, la tête de la statue.
― Améthys ! Réveille-toi !
J'ouvre les yeux, Alaska me sourit.
― Il est déjà 7 heures 30 du matin, tu ne t'es pas réveillée quand l'alarme a retenti. Nous t'avons laissée dormir mais, comme nous avons pêché du poisson, enfin... je t'ai réveillé pour que tu manges.
― Je sais où est l'entrée, dis-je en me levant brusquement.
― Oh, du calme, ma puce. Il est encore tôt.
Je ne l'écoute pas et m'envole au-dessus de l'eau jusqu'à la cascade, mais sous mes pieds il n'y a rien. La rivière entrouverte ne l'est plus. Je fronce les yeux et je vais au sommet de la montagne. Je regarde autour de moi, les geysers ne sont pas actifs. Je grimace, je sais que je n'ai pas rêvé, enfin peut-être que si, mais la rebelle m'a envoyé un signe. Je réfléchis - geysers, trompe l'œil, mécanisme, cachettes secrètes -. Je m'assois sur une roche humide et je regarde la vallée. J'entends mon prénom résonner, Alaska m'appelle et me demande de descendre. Je ne le ferais pas, tant que je n'aurai pas élucidé ce mystère.
Une bonne petite heure passe et les geysers se mettent à jaillir. Je sens un léger tremblement, je me lève et la rivière s'effondre, la tête de la statue se dévoile. Je redescends, Alaska me fait la tête.
― Désolée, mais ça y est le passage est ouvert ! J'ai compris! Dès qu'il y a des jets d'eau, il s'ouvre !
― Et il est où ? interroge Cayden.
― Derrière la chute d'eau! Allons-y!
UPDATE: DORÉNAVANT JE METTRAIS A JOUR AMÉTHYS TOUS LES MERCREDIS
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Le fardeau_ Améthys II (TERMINE)
Science FictionAméthys et ses compagnons s'engouffrent au plus profond de Tétra. Ils devront affronter les Prototypes, les créatures et leur pire cauchemar : leurs propres amis. Mais lorsque les rebelles les capturent, ils se rendent compte que même la vérité...