L'oiseau et l'enfant

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 Il y a très longtemps, dans un petit village d'Afrique, il y avait un vieil homme sage et écouté de tous, il connaissait la nature, comme on connaissait sa famille. Proche des arbres et des animaux, autant que ses enfants, il les chérissait.

Un jour, son petit-fils, Tony, aussi respectueux que lui, vit un oiseau qu'il décida de garder. Ce volatile aux plumes d'émeraudes avait ensorcelé les yeux de cet enfant, fils de l'intelligence. Son grand-père vint le voir et d'une voix grave il prononça : « Laisse l'oiseau, laisse l'oiseau s'envoler et recouvrer sa liberté. »

Mais l'enfant n'ayant pas encore appris la sagesse et perdu son égoïsme, garda l'oiseau près de lui. Il lui fabriqua une belle et grande cage de bois, de crainte que celui-ci s'enfuit. Inlassablement, il venait voir son animal, son plumage lui faisait voir un arc-en-ciel et sa voix si cristalline, était digne d'une des plus grande symphonie. Il se plaisait à regarder son ami, lui faisant croire un instant que lui aussi volait. Il lui avait même donné le nom de Loki.

Au fil des jours, sa voix se perdit et ses couleurs se fanèrent. Le petit garçon, conscient que l'état du volatile se dégradait, ne comprenait pas. L'eau et la nourriture ne lui manquaient pourtant pas.

Il fit venir son grand-père, de plus en plus inquiété par son état. Le vieil homme lui confia le remède qui pourrait le sauver : « Seule la liberté pourra lui rendra sa vivacité. ». L'enfant toujours plus effronté, refusait catégoriquement de laisser partir sa petite créature, ne voulant pas s'en détacher. Le vieil homme, avant de partir, lui dit qu'un jour, il comprendrait.

Un soir, il arriva un sac chargé de graines, les plus exotiques les unes que les autres, avec un bol rempli d'un bouillon de plantes médicinales et il traînait derrière-lui un énorme bidon rempli d'eau. Il tenait là l'espoir de lui faire regagner sa vigueur. Soudain, la porte de la cage claqua et il se retrouva enfermé au même rang que son ami l'oiseau.

Ses petites mains tentaient désespérément de se frayer un passage au travers des barreaux pour faire coulisser le verrou, en vain. Il avait fait trop bien sa cage, impossible pour quiconque de s'en échapper. Il hurla alors à gorge déployée, héla son grand-père, mais seule la nuit lui répondit. Le vieil homme s'était rendu au champs, jamais il ne pourrais venir au secourt de son petit-fils. Une nuit passa, puis un jour n'ayant pour seuls réconforts ses larmes lacérant ses joues et son petit oiseau.

A la tombée de la deuxième nuit, il entendit la porte de la cage grincer, son grand-père l'avait rejoint, il lui avait offert sa liberté. Le garçonnet soulagé de le voir enfin, lui sauta au cou et l'embrassa sur les joues. Il était heureux, tellement heureux de sa présence, qu'il ne plus pu le lâcher. Le sage lui dit : « Tu comprends maintenant, pourquoi je voulais que tu laisse la liberté à ton oiseau ? ».

L'enfant hocha la tête vigoureusement. Sans plus attendre, il alla chercher son oiseau et le laissa déployer ses ailes. Il l'élança vers le ciel en criant « Toi aussi tu mérite d'être Libre ». Il sembla à l'enfant, que plus son ami se rapprochait de l'astre brillant, plus son ramage se recolorait, et plus la sagesse envahissait les traits du garçonnet, sous les yeux bienveillant de son grand-père.

De glaces et de flammeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant