La chaleur me colle à la peau, imprimant les draps sombres à mon épiderme déjà bouillonant.
Je suffoque.
Dehors, la brise m'appelle comme une douce musique entêtante, celle qu'on arrive jamais vraiment à s'enlever de la tête, elle m'obsède.
Elle lui rappelle que sa place n'est pas vraiment là.Je n'en peux plus, je ne supporte plus cela.
Le sang qui court dans mes veines me démange affreusement, m'ordonnant de partir tout de suite et maintenant.
Et je lui obéit.
Parce que les Enfants de l'Obscurité ne peuvent jamais s'en empêcher.Alors, ni une ni deux, je bondis hors de ce lit plutôt pas mal dans un style militaire en guerre, et regarde vaguement ce qu'elle porte : un short de nuit noir et un pull à col roulé qui épousait la moindre des courbes des muscles de ses épaules et de son dos.
Elle ronronne déjà de plaisir.
La Nuit, dehors, cette fidèle amie, me nargue.
Elle scrute la piece sombre dans laquelle elle est plongée et fais fonctionner sa matière grise. Il n'y a que très peu d'espace, mais cela fera amplement l'affaire.
Alors elle ferme les yeux.
Inspire
Elle écoute le vent, les murmures de la nuit, le bruissement des feuilles à ma fenêtre.
Expire
Plus rien n'existe , tout est noir.
Le vide.
Et elle appelle ce côté si sombre d'elle, invoque cette face cachée au plus profond de son corps.Elle est là
Elle est réveillée.
La douleur n'est que passagère, comme lorsqu'on enlève un bandage qu'on aurait serré et laissé trop longtemps sur la plaie.
Soulagement.
Tous ses muscles se contractent, s'étirent, se déchirent.Elle ouvre ses yeux.
Elle est de nouveau elle.
Elle arrive maintenant à percevoir toutes les nuances de la Nuit.
Enfin.
Tous ces infinis détails que nul être humain ne pourrait voir à part elle.Elle gémit en faisant danser ses muscles sous son pelage ébène et bondit sur le rebord de la fenêtre ouverte, les moustaches frémissantes au contact du vent qui la rafraîchit.
Elle regarde d'un oeil amusé la distance qui la sépare du sol. Les cinq six mètres lui paraissent maintenant dérisoire.
Elle sourit intérieurement et bande ses muscles pour sauter, tout en repensant à cette fois-là où elle s'était pris le rebord en bois de la fenêtre, qu'elle s'était ramassée gueule la première à travers l'épais feuillage de l'arbre plus bas.Elle lâche la détente.
Le saut est gracieux, silencieux dans la paisible noirceur du paysage.
Elle a atterit en douceur sur l'herbe rosée. Ses griffes sortent et se rétractent de façon mécanique, c'est un jeu enfantin mais tellement jouissif !
Elle ronronne de plus belle et s'avance dans la forêt.
Soudain, un minuscule éclair passe devant ses yeux.
OOOOOOH NON ! OOOOOOH NON ! PAS ÇA !
Et si ! Bordel un papillon de nuit ! Pas encore...
Malheureusement, la nature n'en fait qu'à sa tête et elle s'en fout probablement de ressembler à un gros chat pourchassant un misérable insecte...
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-K L Ä N- Empire Of Domination
LobisomemJe n'ai pas de nom. Enfin, peut-être qu'un jour, il y a longtemps j'en ai eu un. Un prénom rien qu'à moi. Et peut-même une origine à laquelle la rattacher. Mais je n'ai plus de nom. Je sais seulement que je suis Ces Deux-là. L'une fuyant le jour, e...