Dr Sander (4)

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Quelques mois plus tard, Jimmy n'était plus le docteur qu'il pouvait prétendre être auparavant.

Pour la première fois de sa vie, il se trouvait plus que minable, pathétique. Seul, dans la rue un  simple SDF sans famille ni proches pour l'aider. 

Il vieillissait, avait perdu tout espoir et se préparait à mourir. Quel paradoxe pour un homme qui avait passé sa vie à lutter contre la mort...

Jimmy, écrivit alors sur les bouts de papiers qui lui restait, quelques paragraphes qu'il laisserait sous un pont Londonien en guise d'adieux à la vie. Jimmy, tremblant comme jamais, se saisit du stylo une dernière fois et grava à jamais sur le papier: 

"Dr Sander, dernier rapport sur le projet de l'immortalité. L'expérience est un échec, ainsi qu'une immense connerie. J'ai passé ma vie à essayer de la prolonger indéfiniment par peur de la solitude éternelle. Je devrai plutôt dire "j'ai gâché ma vie par pure égoïsme". J'ai repoussé tous les gens de mon entourage, je suis resté enfermé 35 ans, seul. Je ne me suis toujours pas r'habituer à la lumière du jour. J'avais du potentiel, j'orrai pu venir en aide des jeunes malades..."

Jimmy releva la tête quelques secondes, soupira  et replongea dans l'abîme de ses aveux: 

"J'ai gâché toute ma vie, je l'ai ratée je suis passé à côté. Et le fruit de mon sacrifice... n'existe pas. Ces 3 derniers mois, je les ai passé dans la rue, le froid, mais dans la vie. J'ai traversé plus d'épreuves en 3 mois, qu'en 35 ans... 

J'ai compris une chose de très utile durant ce ramassis d'erreurs: la seule chose devant laquelle nous sommes tous ego, c'est le temps, et la mort. 

Nul ne peut prétendre remonter le temps, ou vaincre la mort. Et je l'ai compris ce soir, le seul remède à la mort..."

Jimmy  releva encore la tête, une larme coula sur sa joue avant que le flot intrépide de la plume reprit au rythme de la marée d'émotions qui revenait peu à peu 

"le seul remède à la mort... 

... c'est la vie.

c'est de vivre, partout, tout le temps. Profiter et vivre, voila la fin de mon voyage, le bilan de mes expériences, la fin de mon projet et le début d'un autre...

vivre. 

Je ne suis plus Dr, je ne suis plus rien mais quand je l'étais, je n'avais rien compris, rien compris à la vie. Et avant de comprendre ou de parler de la mort, comprenons, vivons, aimons, profitons de la vie mais ne la gâchons pas. 

Pour moi il est trop tard sans doutes, on ne rattrape pas le temps tanpis . Mais en 3 mois, j'ai rencontré des gens, parcouru les rues, dormi dehors, parlé, chanté... et en 3 mois de temps je ne me suis jamais sentit aussi...

...vivant. 

je profiterait du peu de temps qu'il me reste, chaque jour, chaque heure, chaque minutes, chaque seconde du cadeau immense qu'est la vie, voila ce que l'expérience m'a appris. J'ai encore beaucoup de choses à dire et à écrire, mais je n'ai plus de temps à perdre, je dois partir loin, faire le tour du monde et vivre. 

Partir, partir avant de mourir peut être demain." 

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