Je me réveillai aux aurores le lendemain matin. J'étais complètement courbatue. Les
souvenirs des événements de la veille me revinrent en mémoire comme un coup. J'avais du
mal à réaliser que mon existence avait pris cette tournure.
Je me levai tant bien que mal, repliai ma couverture et rallumai le feu. Riskar ronflait
toujours mais à la façon qu'il avait de se tourner et se retourner sur son couchage, je me
doutais qu'il allait bientôt se réveiller. Je me dépêchai d'aller chercher des œufs frais et un
peu de lait de chèvre pour préparer un petit déjeuner digne de ce nom. Une fois revenue
dans la chaumière je vis qu'il s'était levé et s'habillait.
J'essayai un « bonjour » timide pour savoir si son humeur d'hier était due à la nouveauté
de la situation ou s'il était comme ça au quotidien. Il ne me jeta même pas un regard, finit
de se vêtir, prit son manteau qui était suspendu à une patère, passa à côté de moi comme
si je n'existais pas et sortit.
Je restai quelques instants interdite avec mes œufs et mon lait frais, puis haussai les
épaules et décidai à part moi que ce n'était finalement pas si mal qu'il s'en aille aussi tôt.
La première chose que je fis fut d'ouvrir la fenêtre afin d'aérer cette pièce qui gardait
l'odeur de son propriétaire. Puis tout en préparant mon repas, je jetai de rapides coups
d'œil par l'unique fenêtre du bâtiment qui donnait sur la clairière et le vis qui s'en allait
avec son cheval et tout son matériel de coupe sur le chemin par lequel nous étions arrivés
la veille. J'éprouvai un soulagement intense à me retrouver seule et c'est avec délectation
que je profitai de mon premier repas en solitaire. Ensuite, je fis la vaisselle, rangeai un
peu, puis je sortis faire connaissance avec les bêtes et me familiariser un peu avec ce
nouveau paysage.
La journée s'écoula tranquillement, je trouvai de quoi m'occuper et ce ne fut qu'à la tombée
de la nuit que j'entendis le lourd pas du cheval devant la chaumière. Le moment que
j'appréhendais depuis le matin était arrivé, mon mari revenait. Je l'entendis ôter le
harnachement de sa bête et ranger son matériel puis il entra en claquant la porte, alla
directement se chercher une bouteille d'eau de vie qu'il commença à vider en s'affalant
sur sa chaise à table. J'avais l'impression de revivre la même soirée que la veille. J'avais
déjà commencé à préparer le dîner, il était presque prêt. Je m'occupai donc de la table
pendant qu'il buvait en me regardant. J'essayai de l'ignorer même si je savais que ça ne
changerait rien à son attitude ni à l'issue de la soirée.
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Astria Tome I Métamorphose
FantasyOn ne naît pas tous sous une bonne étoile, et Ragune en sait quelque chose. Adoptée par un couple en quête d'une esclave plus que d'une fille à chérir et qui la mariera de force à une brute sans compassion, elle frôlera la mort avant de découvrir qu...