Chapitre 4

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A ces mots, la nouvelle venue perdit son sourire. D'un coup, l'atmosphère se glaça, tandis que les deux brunettes se regardaient dans le blanc des yeux. Au bout de quelques instants, l'inconnue esquissa un mouvement et tout le monde s'immobilisa, comme pétrifié. En une fraction de secondes, sans qu'on l'ait vu se déplacer, elle se trouva devant Carla. Elle leva une main qui s'illumina d'une lueur blanche, semblable à celle qui l'avait enveloppée lorsqu'elle était apparue à la Flander's. Carla avait perdu son air suffisant et avait par réflexe croisé ses bras sur son ventre. La jeune fille fronça légèrement les sourcils en voyant son geste et la lumière devint bleu. Sans que quiconque ait pu esquissé le moindre geste, elle posa une main sur le front de la future maman. Cette dernière hoqueta comme si l'air lui manquait, ses yeux noisette écarquillés. La jeune fille retira soudainement sa main et plongea son regard dans celui de la Super-Vilain. Un doux sourire étira ses lèvres et elle s'agenouilla devant la jeune femme :

« Veuillez pardonner mon intrusion dans votre esprit je vous prie. Cela ne se reproduira plus, je peux vous l'assurer. »

Elle se releva d'un mouvement fluide, s'approcha du visage de Carla et lui murmura un mot à l'oreille :

« Félicitations. »

Carla la regardait, les yeux exorbités. Mais c’était qui cette fille ?! Celle-ci lui offrit un sourire lumineux et se retourna vers le reste du groupe qui semblait incapable de bouger et esquissa un geste du bout des doigts. La tension se relâcha et ils retrouvèrent la maîtrise de leurs mouvements. Armand avala difficilement sa salive. Cette fille était vraiment trop étrange pour lui. Mieux fallait s'en faire une alliée qu'une ennemie. Il toussota et s'approcha d'elle, toujours avec un sourire, mais plus figé qu'à l'ordinaire :

« Hum, alors juste une petite chose mademoiselle … Si vous pouviez éviter de nous … Paralyser, cela serait très agréable pour nous. A ce que je sache, nous ne vous connaissons pas, et donc vous n'avez aucune raison de nous traiter de la sorte n'est-ce pas ? »

On sentait une légère menace dans ses propos. Menace qui ne perturba absolument pas la jeune fille qui éclata d'un rire cristallin. Le boss sentit son cœur battre deux fois plus vite tandis que les beaux yeux bleus de cette dernière croisaient les siens. Non, définitivement, elle n'était pas normale. Elle croisa ses mains derrière son dos avant de baisser les yeux en souriant :

« -Vous avez raison, je suis désolée. Je ne recommencerai pas. C'est promis.
-Elle est trop mignonne, on dirait une enfant ! »

C'était Kevin qui s'était exprimé de son éternelle voix nasillarde. La brunette se tourna vers lui, un sourire amusé sur les lèvres avant de prendre la parole d'une voix douce :

« - Je pense qu'il est temps pour moi de vous expliquer ce que je fais ici. Y a-t-il un endroit plus confortable où nous pourrions discuter ?
-La salle de conférence peut-être ? »

Tout le monde se tourna vers Nadège, qui avait prononcé cette dernière phrase. Le grand patron lui fusillait du regard et Hippolyte ne put s’empêcher de s’exclamer :

« Non mais, vous n’allez vraiment pas bien vous ?! Vous ne voulez pas lui offrir un chocolat chaud et des cookies aussi peut-être ?! »

La comptable se recroquevilla sur elle-même pour échapper aux regards furieux des autres :

« On peut peut-être savoir ce qu’elle veut tout de même non ? »

Un petit silence se fit juste après, tandis qu’ils réfléchissaient tous. Après tout, pourquoi ne pas laisser la jeune fille s’expliquer. A 1 contre 10, elle ne pourrait pas grand-chose contre eux … Enfin normalement … Alors Armand haussa les épaules et fit signe à l’inconnue de le suivre :

« Ok, allons-y alors. »

Ça vole pas hautOù les histoires vivent. Découvrez maintenant