𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 8

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𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 8 : Nina.


- Papa ! Papa ! Regarde, je vole ! Je rigole les cheveux dans le vent.

Mon père me regarde un sourire aux lèvres et pousse la balançoire encore plus haut.

- Papa ! Plus haut ! Je veux toucher les étoiles ! Je crie en tendant une main vers le ciel.

***

Mon père était mon héros. Quand j'étais petite, il m'a appris à marcher. Il m'a appris à parler. Il m'a appris à danser, à chanter, à courir. Il m'a appris à sourire, a apprécier les bonnes choses. Il m'a appris à ne pas donner ma confiance trop vite, à me méfier des gens. Il m'a appris un tas de choses. Mais celle que je retiens le plus, c'est lorsqu'il m'a appris à ne pas abandonner. C'est assez ironique lorsqu'on y repense. Il m'a abandonné l'année dernière. Il a finit par faire tout l'inverse de ce qu'il m'avait appris. Je n'aurais jamais dû m'attacher à lui, lui faire confiance. Et pourtant, c'était comme une évidence à la minute où je suis née. Je l'aimais sans même savoir ce qu'était l'amour. C'était mon père, un de mes modèles. Je voyais en lui une telle force, un sentiment constant de sécurité. Je me voyais comme l'une des sept merveilles du monde lorsqu'il posait son regard brillant sur moi. Je savais que je pouvais lui faire confiance les yeux fermés et il s'avérait que finlementa j'avais tord. Il nous a planté un couteau dans le dos au moment où l'on avait le plus besoin de lui.

__________

- Chérie ! Saute, ne t'inquiète pas, je suis en bas. Tu n'as pas à avoir peur.

- J'y arriverais jamais papa.

- Tu vas y arriver. J'ai confiance en toi ma fille. Regarde ton frère a réussi.

Du haut de mes sept ans, j'avais beau faire la dure à certains moments, ce n'était pas pour autant que j'étais une vrai trouillarde au plus profond de mon être. Et il arrivait souvent que ce côté ressorte dans ce genre de situation.

Je lance un regard à mon frère qui me sourit.

- Ce n'est pas la même chose. Il est fort Yann. Je ne suis qu'une mauviette.

- Alors là, je ne suis pas d'accord ! T'es forte Nina. C'est toi la plus forte entre nous deux. Si j'ai pu le faire, alors toi aussi tu le peux. Je crois en toi soeurette. Crie ce dernier du bas.

- Nina, je sais que tu peux le faire. Tu es une battante ma fille. Dans chaque situation tu arrives à vaincre ta peur, tu arrives à te relever et toujours plus forte. Tu n'as que sept ans, mais tu es bien plus grande que les petites filles de ton âge. On sait tous ici que tu peux le faire. Laisse cette volonté prendre le dessus. Chasse cette peur qui te terrifie. Ne la laisse pas prendre le dessus sur toi. Bats-toi. Et n'abandonne pas tant que tu n'as pas tout donné. Tu peux le faire chérie. Tu peux le faire.

- Je peux le faire. Je peux le faire. Je ne cesse de me répéter tout bas.

- Fait-moi confiance.

Je lance un regard à mon père.

- Je te fais confiance papa.

Et suite à cette dernière phrase, je me lance sur la longue tyrolienne. Les cheveux au vent, un grand sourire sur mes lèvres et le coeur qui bat la chamade, j'écarte les bras en criant de joie. J'arrive très vite vers mon père et mon frère et ils m'applaudissent fiers de moi.

- J'ai toujours cru en toi soeurette. Annonce mon jumeau, me serrant dans ses bras tandis que mon père dépose un bisous dans mes cheveux.

- Je suis fière de toi mon ange.

_________

Yann... Il m'a toujours conseillé. Il était mon jumeau, mon frère, mon meilleur ami, mon confident, mon pilier, ma moitié. Il savait les moindres détails de ma vie, lorsque j'allais bien, si j'avais un problème. Il trouvait toujours les mots. Il trouvait toujours du temps à me consacrer, je passais toujours avant les autres à ses yeux.

- Arrête de changer de sujet. Arrête de te remettre en question tout le temps. Vie. Et arrête, je t'en supplie, de ne pas avoir confiance en toi. Tu as tout pour toi, tu ne t'en rends même pas compte et c'est ce qui te tue. De toute façon tant que tu ne t'aimeras pas toi-même, tu ne pourras aimer personne. Alors, bordel, arrête d'avoir peur. Prends conscience que tu es comme tout le monde. Car même ceux qui t'impressionnent le plus ont leurs faiblesses. Et dis toi, une bonne fois pour toute que tu peux y arriver, toi aussi.

Je le prend dans mes bras.

- Qu'est-ce que je ferais sans toi ? Je demande doucement.

- Sûrement rien. Tu serais perdu. Il réponds en rigolant.

Finalement... Il l'avait peut-être dit sur le ton de la rigolade, certes, mais il n'avait pas tord. Sans lui, je ne sais rien faire. Sans lui, je suis perdu. Sans défense. Sans repère.

- Un dernier conseil Nina. Ne fais confiance à personne. Nous vivons dans un monde requins où les dauphins ne sont pas acceptés. Il ajoute.

***

Je me réveille en sursautant. J'halète, une main sur mon coeur. Je tourne la tête de droite à gauche, puis de gauche à droite. Rapidement, les larmes me montent aux yeux. Ces souvenirs des membres de ma famille me font mal au coeur. J'avais l'impression que mon frère était encore avec moi lorsqu'il a prononcé sa dernière phrase. J'avais l'impression de l'avoir entendu de vive voix. Et j'avais également cette impression qu'il voulait me prévenir de quelque chose. Mais de quoi ? Je n'en avais aucune idée, ce qui était assez stressant.

Après avoir retrouvé une respiration normale, je quitte ma chambre. Ma mère n'est pas ici. Je pense qu'elle doit être sûrement déjà partit au travail depuis un long moment si on en croit la tasse de café froide et à moitié bu qui repose sur le plan de travail. Cette pensée me fait pousser un soupire. Il faut vraiment qu'elle se repose ou je doute qui tienne le coup.

Je récupère un verre dans lequel j'entreprends de verser du jus d'ananas et attrape une pomme que je m'empresse de manger. Quelques minutes s'écoulent et je file en vitesse dans la salle de bain soigner tout ce qui est de mon apparence à mon hygiène.

Je pars finalement au lycée une vingtaine de minutes plus Tard. Mon envie est au plus bas mais je n'ai d'autre choix. Je dois m'assurer un avenir et rendre fière ma mère. Je pense que son mari l'a déjà assez déçu comme ça ; Ce lâche.

Je croise rapidement Cameron Dallas sur le trottoir devant moi. Je traverse la route pour marcher sur le trottoir opposé et ainsi donc m'éloigner de lui. Je fronce les sourcils lorsque je remarque qu'il effectue le même geste que moi peu de secondes plus tard. Il ralenti considérablement sa marche et je finis par me retrouver à quelques centimètres de lui.

Aller, respire. Je n'ai juste qu'à le dépasser, sans un mot, sans un regard et dans une marche rapide et maîtrisée. Il ne doit pas voir que je ne suis pas à l'aise en sa présence mais si il l'a sûrement déjà compris depuis quelques temps. Je dois ignorer les tremblements qu'ont pris mes membres. Je dois ignorer mes mains moites et mon coeur qui a soudainement accélèré.

Je passe à sa hauteur et prie dans ma tête pour qu'il ne relève pas la tête de son téléphone et par conséquent, qu'il ne fasse pas attention à moi.

- Alors Weavers, comme ça on essaye de m'éviter ?

🅂🄰🄳 🄶🄸🅁🄻 [ 𝗪𝗶𝘁𝗵 𝗢𝗹𝗱 𝗠𝗮𝗴𝗰𝗼𝗻 ] EN RÉÉCRITUREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant