Les secrets de Beverly Abbott

La montre à tic tac de Derek (Oui, ce titre est pourri)

- Oh, mais regardez qui voilà ! Beverly Abbott !

J'aurais préféré continuer de marcher, fuir et ne jamais avoir reconnu cette voix.

Malheureusement, ce n'est pas ce qu'il s'est passé.

C'est même l'inverse de ce qu'il s'est passé.

Je m'étais arrêté, puis je m'étais retourné, vérifiant mes hypothèses.

Ce qui m'avait aidé à le reconnaître, c'était cette montre à son poignet.

Montre qui ne cessait son "tic-tac" agaçant, même lorsque les piles étaient à plat.

Et ce n'était ni le bon moment, ni le bon endroit.

Je n'étais pas censé rester très longtemps à la boutique à smoothies, j'étais censé partir très vite avant que Craig n'arrive pour travailler.

Mais cet idiot allait me retarder et tout gâcher !

- Derek. Qu'est-ce que tu fais ici ?

- Et bien... Je viens prendre de tes nouvelles... Je suppose ?

- La vraie raison ?

Il plongea ses yeux bleus océan dans les miens, espérant que ça me fasse de l'effet, je suppose, sauf que je n'ai pas réagi.

Ce qui ne l'a pas découragé pour autant.

- Qui te dit que ce n'est pas la vraie raison ?

- Après deux ans ?

Il décida à temps d'arrêter cette mauvaise blague. Encore un peu et j'essayais de lui péter le genoux.

J'essayais. Parce qu'il est clair que je n'y arriverai pas.

- Oui, ok. C'est mon père. Il passe un entretien et je l'accompagnai pour revoir cette ville si... sensationnelle !

- Très drôle.

- Tu fais toujours dans le vandalisme ?

C'était trop. La pilule qu'Anne m'avait enfoncé dans la gorge ce matin (très belle image, je sais !) n'était toujours pas passé, et le voir lui, c'était la dernière chose que je voulais !

Surtout après une journée pareille.

- Je te retourne la question.

- Non, ça fait bien longtemps que j'ai arrêté., s'exclama-t-il, un sourire fière sur les lèvres.

- Moi de même.

Je m'apprêtais à partir en le contournant lorsque quelqu'un a passé la porte et que je me suis cogné contre lui.

Craig.

A deux minutes près...

- Pardon...

- Désolée.

Il n'a pas ajouté un mot et s'est dirigé vers la réserve, la tête baissé.

- C'est ton copain ?

- Ça ne te regarde pas, que je sache !

- Ouh ! Beverly n'est pas de bonne humeur.

- Ça ne te concerne en rien, Derek !, ais-je craché, les dents serrées et les sourcils froncés.

- En tout cas, tu devrais arrêter de faire cette tête, ça ne te va pas bien !

J'avais fermé les yeux pour reprendre ma respiration et me calmer, lorsque ce mec a posé ses lèvres sur les miennes.