La bague de Nafika

Chapitre 1

A mon réveil, j'étais confuse. Je n'avais rien compris à ce qu'il venait de se passer. Je remarquais simplement que la nuit était tombée. Je me redressais un instant et tentais de trouver une explication rationnelle à tout cela. J'ai du m'évanouir, peut-être qu'Emilie est partie chercher des secours ? Ou peut-être pas, peut-être que personne ne sait que je suis là ? Même moi je ne savais pas où j'étais. Je ne voyais plus le lac dans lequel nous nous étions baignées.

Il y avait un arbre à côté de moi et je m'y étais adossée le temps de retrouver mes esprits. J'analysais rapidement le lieu dans lequel je me trouvais. Il était difficile de reconnaître quelque chose dans cette pénombre, j'apercevais simplement au loin une lueur, sans doute celle d'une ville. Elle était reliée au monde extérieur par un petit chemin orné de lumières, mais je n'avais pas le courage d'y aller tout de suite. Je m'accordais quelques minutes de repos. Petit à petit, je recommençais à sentir des sensations sur mon corps, celles du vent glacial qui me parcourait le dos, et celles liées au choc, à ma chute. J'avais de plus en plus froid mais cela ne m'empêcha pas de m'apercevoir que j'avais une blessure au crâne. Je pensais que ce n'était pas une blessure très grave, mais à mon avis un ou deux points de sutures auraient été nécessaire. J'avais du sang sur les mains et sur le visage mais je ne crois pas que je continuais à en perdre, ça devait faire longtemps que je mettais cognée.

Après avoir attendu ce qui m'a paru être une ou deux heures, je commençais à perdre espoir, je me dis qu'Emilie ne reviendrait jamais me chercher. Je commençais à grelotter alors je décidai de me relever doucement tout en m'appuyant sur l'arbre, juste avant, je ramassais la bague qui était tombée à terre. Une fois debout, je m'avançais sur le chemin que j'avais repéré auparavant, je ne sentais plus ma blessure, le froid l'avait engourdit. En marchant vers la ville, j'essayais de ne pas trop réfléchir. J'avais peur, peur du noir, peur de cette solitude qui me semblait être pire que n'importe qu'elle autre sensation au monde. J'avançais dans le silence le plus total, seul le bruit de mes pas résonnait. Autour de moi, il n'y avait rien, c'était désert aucune habitation mis à part ce petit village au loin.Je dus faire quelques centaines de mètres avant d'y parvenir.

J'entrais dans un quartier de la ville éclairé par des poteaux reliés les uns aux autres. Là-bas, toutes les maisons étaient immenses, et les rues étaient si silencieuses, il n'y avait pas un seul animal, on aurait cru que personne n'y vivait. J'entendais le bruit du vent me siffler dans les oreilles, il me glaçait le sang. Je continuais à marcher quand j'entendis des bruits de pas, je crus que c'était les miens mais une fois arrêtée je me rendis compte que non. Je me trouvais dans une grande ruelle et je ne pouvais pas me cacher. J'avais peur de ce que je ne voyais pas. Une silhouette grande et imposante, sans doute celle d'un homme, se rapprocha de moi. J'essayais de faire demi-tour quand soudain une voix grave me dit :

-Qui êtes-vous ?

-Je...Je suis perdue

-Comment vous appelez-vous, insista-t-il !

-Anna, Anna Leroy

-Tournez vous, que je vois votre visage.

J'avais peur et je n'avais surtout pas envie de me retourner !

-Je suis Mark. Vous n'avez rien à craindre de moi, me rassurait-il.

J'ai fini par me retourner et je lui ai demandé :

- Où suis-je exactement ?

Il se rapprocha de moi, s'arrêta un instant et me répondit en me posant une autre question :

-Vous allez bien, vous saignez ?

-Oui, je, je crois que je suis tombée tout à l'heure.

J'étais glacée, je serrai mes mains contre mon corps pour me réchauffer. Mark regarda mes doigts et resta immobile un moment.