200 Kilomètres-Heure

Chapitre 44

PDV ÉDEN

J'ouvre la boite avec beaucoup d'hésitation et y découvre des dizaines de feuilles bien rangés.
Certaines sont même rangées dans des pochettes où je peux lire "dossier médical".

Je fronce les sourcils et mon regard passe furtivement de ce tas de papiers à celle qui me fait face.
Qu'est-ce qu'elle fait avec ça ?
Sans même un mot, elle m'incite à continuer ma fouille et dans un soupire je sors les feuilles de la boite.

Je les feuillette et plusieurs mots retiennent mon attention.
Je continue de tout regarder et ma respiration devient de plus en plus lente, comme ci, je ne pouvais croire ce que j'étais entrain de lire.
Mes yeux se reposent sur le reste du contenu de la boite, et je sors des coupures de journaux, des médicaments et en dernier des photos.

Mes yeux s'ouvrent de plus en plus quand je tombe sur les photos rangés dans un petit album, mais une voix se manifeste vite quand je commence à les regarder.

"- Tout est là..."

Je lève les yeux vers elle mais elle détourne les siens rapidement.

"-Je... mon père a décidé de prendre une photo tous les jours de notre hospitalisation. Il disait que ça lui permettait de mieux voir l'évolution de notre guérison. Moi je pense plutôt qu'il avait tellement peur de nous perdre qu'il ne voulait absolument pas oublier de détails."

Elle plonge enfin son regard dans le mien, et je découvre une expression que je ne lui avais jamais vu auparavant.

"-Je suis resté trois semaines à l'hôpital, ce qui n'est rien à côté de ma mère qui y est resté trois mois."

Elle s'arrête ferme les yeux puis reprend.

"-Je ne sais même pas par où commencer... ça a été les trois mois les plus long de ma vie, je ne savais plus où me mettre, je ne savais plus quoi penser. Et comme ci ça ne pouvait être pire, il a fallu que je commence à faire des cauchemars... ils s'amplifiaient tous les soirs provoquant mes crises. Je voyais très bien que ça empêché mon père de dormir normalement, je m'en voulais encore plus. Alors..."

Elle pose sa main froide sur le carton et en sort un dossier.

"-Alors c'est là que les médecins ont décidé qu'il fallait que je me fasse soigner... d'abord avec des séances chez le psy de l'hôpital et si ça ne s'arrangeait pas, il voulait...

-Oui j'ai compris."

J'essaye de la rassurer tant bien que mal, mais comment faire alors qu'elle est tellement habituer à ressasser cette histoire.
Les photos défilent et je comprend bien vite que sa mère était dans un piteuse état.
Mais une autre question me trotte dans la tête, que je ne peux pas poser puisqu'elle me devance.

"-Moi et ma mère, on a toujours aimer les courses et les voitures. Bizarre tu me diras que ce soit plus ma mère que mon père. Mais le frère de ma mère, mon oncle, était pilote. Non pas à l'international mais il faisait des compétitions, et ma mère l'a toujours soutenu. Bref, le plus important c'est que des que j'ai eu l'âge pour commencer à apprendre à conduire ma mère m'a directement inscrite, et j'ai commencée la conduite accompagnée."

Elle respire fortement puis continue.

"-Mon père était contre et le rappelait tout le temps à ma mère. C'était un sujet de dispute récurent et à cette époque là, je n'y prêté pas attention, puisque moi comme une pourris gâté, j'avais ce que je voulais.
Quelques weekend, je pouvais conduire avec mon oncle sur des circuits, je me sentais vivante, puissante et forte."