Partie 6.

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Avant toutes choses, Ginny fit ce dont elle avait le plus peur. Ce qu’elle craignait le plus. Confronter sa famille, un bout de soi. Mais elle devait le faire. Elle ne pouvait plus s’occuper de sa maman seule. Il était temps que son frère si mature et que son père absent pour les nourrir prennent un peu leurs responsabilités. Eux aussi devaient prendre soin d’elle. Parce que c’est bien utile de critique une jeune adulte qui essaye de faire sa vie quand ceux qui en ont déjà une ne font rien. Ne pas bouleverser le petit monde parfait que l’on s’est construit c’est plus facile que d’avoir un peu de difficultés. Mais Ginny était prête à bouleverser un peu leurs mondes si beaux et roses. Elle en avait assez, il était temps pour elle d’abandonner cette bataille et de rendre les armes à des gens, en théorie, plus endurcis et compétents pour la mener à sa place.

Elle les convoqua sans préavis, les invitant à passer un peu de temps en famille. Ils avaient moins peur de ce mot que du mot « urgence ». Ils avaient toujours fuit les responsabilités, mais il était peut-être temps pour eux d’y faire face. Au moins une fois dans leur vie. On leur avait bien trop mâché le boulot. C’était fini. Échec et mat. Les rois étaient coincés. La partie était finie pour eux. Et Ginny s’en sortait gagnante, parce qu’au fond, même si ils ne faisaient rien, elle avait prévu d’aller chez l’assistante sociale et de tout raconter. Elle pourrait ainsi abandonner et vivre elle aussi sa vie sans se sentir coupable de n’avoir rien fait. Parce qu’elle les aurait prévenus. Elle les aurait avertis de ses intentions, elle les aurait mis face à leurs responsabilités. Celles qu’ils ne prenaient pas. Mais elle n’en avait plus rien à faire. Elle ne voulait plus gâcher sa vie si personne ne se joignait à elle. A plusieurs, ils n’auraient pas la vie gâchée, juste chamboulée. Mais Ginny était celle sur qui toute sa famille se reposait. Parce qu’elle était jeune et présente au domicile familial. Oui, et pour quelles raisons avaient-elle mis sa vie entre parenthèses ? Pour celles que son père et son frère fuyaient. Parce qu’il fallait que quelqu’un le fasse. Mais au début de la quatrième année, Ginny en avait finie. Elle aussi allait construire sa vie.

Et elle le fit.

Personne ne l’avait prise au sérieux ?

Tant pis, elle le ferait tout de même. A eux de tout rattraper après. Après tout, ce ne serait que des miettes de ce qu’elle avait vécu sans eux.

Pas à pas, elle arrêta de veiller sur sa mère. Elle arrêta d’écouter ce qu’on lui disait. Elle se rendait sourde à toutes communications.

Si elle ne pouvait pas briser les murs qu’ils construisaient autour d’eux, alors elle en construirait de plus résistants encore autour d’elle. Et bonne chance à eux pour les détruire et accéder à son nouveau monde où elle menait bataille sur le terrain de jeu.

Terrains de jeu. (French) // Niall Horan.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant