Annonces publiques

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- Le vieux menuisier à créé son propre enfant de bois, une fille, Lilin, il est grand temps de la présenter au monde qui l'entoure.-

[...Suite ]


Pour la première fois il allait pouvoir présenter son travail à son village ! C'est malheureusement à ce moment qu'il réalisa que depuis le début elle ne portait que de vieux vêtements, que lui-même avait porté il y a déjà quelques années... rien de très décent pour une demoiselle digne de ce nom qui fera sa première apparition au grand public. Il repoussa donc son apparition d'une semaine, le temps d'aller voir la couturière du village, ainsi que le cordonnier, et le bijoutier.

Tout le monde lui posa évidemment la fatidique question : "pour qui est-ce?". Il décida de ne rien répondre, mais leur donna rendez vous, jour pour jour, la semaine suivante, à la grande place. La nouvelle circula très vite, qui dit petit village, dit nombre réduit d'habitant. Pourtant un grand nombre de touristes, et de marchands, venaient dans ce village car les artisans y étaient très talentueux, et leur magie était incroyable. La magie, se transmettait sous toutes ses formes, elle pouvait aussi bien être sous forme de liquide, comme pour notre vieil homme, ou impalpable, dans l'air. Il y en avait des milliers de sortes. Les élémentaires, les énergies, les formules, les alchimistes, et bien d'autres encore...

                                                                                 Chapitre 3      

Une semaine plus tard, Elle apparu au grand jour. Cette jeune demoiselle, à la peau si lisse qu'on oubliait qu'elle était faite de bois. Lilin avait été fabriquée à partir d'un bois si pur, et si magique, qu'elle paraissait presque divine ; dans sa longue tunique drapée rose pâle, ceinte à la taille par une cordelette d'orée. Son cou était paré d'un sautoir avec au bout une pierre précieuse, une Améthyste, à ses doigts des bagues très fines en argent ; des boucles d'oreilles fines en forme de perle. Le bijoutier du village avait vraiment de l'or dans les doigts, sans aucun doute. Sa chevelure était relevée en un chignon élégant, soutenu par pince plates ornée d'animaux miniatures ; et des boucles de cheveux descendaient en cascade jusqu'au milieu de son dos. Un maquillage léger avait été peint sur son visage. Une vraie déesse. Les présentations se firent naturellement, les gens approchaient pour venir voir de plus près, pour lui parler. Le menuisier avait bien cacher son petit jeu. Son apparition fit très vite le tour du village, et des villages voisins, que ce soit du bouche à oreille, de la distribution de journaux locaux, ou des messagers venant crier sur les grandes places publiques.


Tout le monde venait voir le travail incroyable qu'avait fait le menuisier.

Les jours, les semaines, les mois, et les années passèrent. Lilin aidait son père dans son travail. Paradoxalement, pour sa grande finesse, et son élégance ; elle avait beaucoup de force, et travaillait le bois d'une façon très époustouflante. Son père lui déléguait donc un peu de travail par ci, par là. Ses vieux jours se faisant il était temps qu'il forme un apprenti, pour que son travail se continu au fil du temps. Il voulu choisir sa fille, mais cela n'était pas très élégant pour une jeune demoiselle.

Lilin ne lui reprocha pas sa décision mais, toutefois, lui dit :

- Père ! Je vous en supplie laissez moi vous aider même si vous ne voulez pas de moi à vos côté !

- Lilin, ce n'est pas une question de te vouloir à mes côtés. Si j'avais eut ce pouvoir, je me serrai rendu immortel pour passer ma vieille vie auprès de toi. Bien sûr que tu pourras rester à nos côtés lorsque nous taillerons, et travaillerons le bois. Tu pourras continuer d'apprendre si tu le souhaite, car je ne te refuserais jamais rien, ma petite flamme, lui répondit-il avec amour.

Il la serra dans ses bras, tellement las des années passées, mais qui pourtant avaient encore beaucoup de forces.

- Cependant, il faut bien que tu comprennes : je ne veux pas te destiner à la même vie que j'ai menée si durement, et à tant de solitude que j'ai vécu... cela m'attristerais énormément.

- Mais père, vous êtes de loin le plus malheureux des hommes, vous êtes apprécié de tous pour votre travail, et...

- Oui. Mais seulement pour mon travail. Personne ne s'intéresse à ma personne. Allez ! Tu vas même m'aider à sélectionner mon apprenti, lui dit-il avec joie.

Elle s'acquit de cette tâche avec honneur, et promit à son père de faire tout son possible, ainsi ils trouveraient à son père un apprenti digne de son nom.


                                                                                  Chapitre 4


Comme il l'avait fait pour l'annonce de sa fille, le menuisier fit part de sa requête à la population de son village, en plein centre de la place publique, accompagné de sa fille bien entendu. Lilin prit la parole pour son père :

- S'il-vous-plaît mes Dames, et Messieurs, je souhaiterai toute votre attention !

Elle attendit calmement que la foule se masse autour de son estrade improvisée.

- Nous tenons à vous faire part d'une grande nouvelle.

Elle se mit à réfléchir quelques instants aux paroles qu'elle devait employée, pour bien faire comprend sa requête aux villageois, touristes, et marchands.

- Quelle est donc ta nouvelle Lilin ? S'exclama une villageoise .Dis nous en plus ?

Après un court instant de réflexion elle répondit :

- Aujourd'hui, nous sommes ici devant vous pour vous adresser notre requête ! Mon père ici présent à décider de prendre apprenti. Nous cherchons donc un jeune capable de supporter, de lourde tâ...

- Mais pourquoi ne deviens-tu pas son apprentie, Lilin ? Le coupa un villageois. Cela serait tout à fait logique pourtant !

- He bien... elle regarda son père qui lui adressa un sourire empli d'amour. Tout simplement, parce que... Je me destine à autre chose. Je continuerai à aider mon père, et son apprenti, je continuerai de les observer pour acquérir la connaissance, mais j'aurai d'autre chose à faire derrière.

Un silence se fit dans la foule. Mais pourquoi donc choisissait-elle un chemin différent, alors que sa route était déjà toute tracée ? Cependant la foule continua d'écouter son récit :

- Donc ! Je reprends, nous recherchons un jeune homme dans la vingtaine, qui de préférence à assez d'endurance, ayant travaillé dans de grands travaux, comme à la ferme par exemple. Un soupçon de pouvoir serait le bienvenu. Il faudrait également qu'il soit un tant soit peu lettré, qu'il sache faire des tâches rudimentaires, comme répondre à des commandes ! Je compte bien évidemment, mes Dames, et Messieurs, sur votre sens du contact. Faites comme à votre habitude, parlez en autour de vous, dans les villages voisins, je veux que cette nouvelle aille jusque dans les pays les plus proches ! Nous comptons sur vous, afin que notre paisible village perdure la tradition du bois !

Elle conclut son discours dans les cris de joie des villageois, content que du sang neuf les rejoignent. A chaque recherche d'apprenti pour leurs artisans, ils s'en donnaient à cœur joie. Une vraie compétition.

- Nous ouvrirons les entretiens à notre atelier ! Bonne journée !

Le vieux menuisier, quant à lui, était fier du discours de sa fille. Elle avait réussit à attirer tant de monde, que la place publique en était bondée. En elle, il voyait sa passion, elle avait la même que lui. Après tout, elle-même, n'était-elle pas une preuve de sa passion ? Cela lui brisait le cœur de ne pas la prendre sous son aile, mais il ne pouvait pas lui destiner ce qu'il avait vécu, reclus de tous. Il voulait qu'elle exploite son potentiel, qu'elle découvre le monde, et tous ses mystères, et la beauté que la Nature avait à lui offrir.

[À suivre...]

La créature du menuisierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant