Partie 22, chacal

14.7K 975 128
                                    





(Je tiens à vous remercier, vos messages me font extrêmement plaisir, vous êtes de plus en plus nombreux, merci beaucoup ! Bisous)


Les lampadaires, qui éclairent la route, défilent à toute allure sous mes yeux, les paysages aussi. Un fond de radio couvre le silence. Karim est concentré sur la route. Ma tête posée contre la vitre, je suis perdue dans mes pensées. Mes paupières sont lourdes et finissent par se fermer.

- Luisa...

Je suis sortie de mon sommeil par une main qui secoue mon bras, j'ouvre les yeux, paniquée. Face à moi les grands yeux de Karim m'épient. Je pose ma main sur mon coeur :

- Putain... tu m'as fait peur

- Allez lève toi la belle au bois dormant, j'vais pas te porter jusqu'à ta chambre.


Je regarde l'heure sur le tableau de bord, il est quasiment quatre heures du matin. J'ai pas vu le temps passé, on a passé la soirée collés l'un à l'autre, sans rien dire, sans mettre de mots sur nos comportements. On a fait comme si de rien était, comme s'il n'y avait rien. Mais je l'ai senti ce truc que j'avais senti plusieurs fois, ce truc que j'avais refoulé, celui que je n'arrivais plus à nier désormais... Cette attirance. Elle n'était surement que physique, mais fallait que j'arrête de me mentir à moi-même, j'étais attirée par Karim comme un aimant. Voilà la vraie raison pour laquelle j'avais fui son amitié jusque là. Alors, je faisais en sorte que tous ses défauts, ceux qui faisaient de lui un mec détestable et repoussant, prennent le pas sur ce qu'il y avait de bon en lui. Son image de mec à meufs, un peu trop sûr de lui et aussi vide qu'un coquillage, m'empêchait d'être attirée par lui.

Je détache ma ceinture et m'apprête à sortir, je vois qu'il me suit. Il me lance un "je te raccompagne jusqu'à ta porte". Plus les jours passaient, plus j'avais la sensation qu'il se transformait en espèce de gentlemen, il arrivait à être attentionné tout en étant un gros connard. C'était un record. Je passe la clé dans la serrure et pousse la porte, il est derrière moi les mains dans les poches, il me regarde faire.

- Bon bah.. merci pour c..

- Tu me laisses pas rentrer ? dit-il en s'avançant.

Il me sort son fameux sourire de charmeur, celui qui a dû en faire craquer plus d'une. Sur cette idée je m'arrête, t'enlève pas ça de la tête Luisa ! T'es pas la première à qui il sort le grand jeu.

- Il est tard j'suis fatiguée.

- Lui, souriant : T'en as pas marre de mettre des balles sans cesse?

- J'te mets pas de balles ! On a passé toute la soirée ensemble, maintenant j'suis fatiguée, j'veux rentrer dormir.

- Arrête de te braquer.

Il s'avance un peu plus, se met à quelques centimètres de moi. Je déglutis, mes mains se mettent à trembler, comme si c'était la première fois que j'étais aussi proche d'un mec.

- Karim, à quoi tu joues ?

- Pourquoi tu veux pas que j'approche, tu crois que je vais te bouffer ?

Je fais un pas en arrière, lui fait un pas en avant.

- Et pourquoi tu veux m'approcher ? Tu vois, c'est pour ça que j'voulais pas être amie avec un mec comme toi. Tu sais pas garder tes distances avec les meufs, c'est plus fort que toi.

- Arrête de m'prendre pour un gros chacal.

- C'est pas...

Les quelques centimètres qui de séparation entre nous avaient disparu. Il s'est avancé et a posé sa main sur une de mes bouclettes, il a tiré dessus, comme il aimait le faire d'habitude. J'arrivais plus à rassembler mes mots, je voulais le pousser, je voulais m'enfuir, mais j'étais attirée par lui, par la chaleur de son corps. Il était face à moi, son visage à quelques centimètres du mien, et ça me faisait un bien fou, mon coeur s'emballait comme une gamine. Il a fini par placer ses lèvres sur ma joue. Puis il a déposé un deuxième baiser près de ma bouche et un dernier sur celle-ci. Mon corps tout entier était paralysé. Karim avait ses lèvres sur les miennes. Et l'effet que ça procurait était dingue, j'avais pas ressenti ça depuis des années, depuis.... Bilel. Sur cette idée, mon corps entier s'est glacé, je l'ai repoussé violemment en arrière. Je le regardais avec des grands yeux ahuris :

La rose fane mais pas ses épinesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant