Ce jour là.

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Oui. C'était la dernière épreuve. Enfin ! Je suis en, oui c'est cela que l'on appelle vacances. Lorsque toute l'agitation habituelle, la "routine" comme on a l'habitude de l'appeler, se tait et laisse place à une douce tranquillité durant l'été, entre ennui et bonheur de ne plus être tant stressé par les études que l'on doit faire afin de réussir. Ah oui, ce n'est qu'une pause au milieu de ce brouhaha incessant qui porte le nom de vie. Une vie ? Plusieurs vies ? Personne n'a la certitude de chacune de ces hypothèses. Dans le fond on ne sait rien, et on ne peut même pas savoir que l'on ne sait rien. Nous vivons dans l'infini questionnement métaphysique qui nous fascine tant et nous hisse vers le haut, ou qui nous fait sombrer dans les pire sentiments et pensées que l'on puisse imaginer.

En tous cas ce dont je suis sûr, c'est que présentement, j'ai un mois et demi pour vaquer à mes occupations. Mais la question que beaucoup d'adolescents se posent est bien celle là: quelles occupations ? A quoi rime de s'occuper si l'on sait que l'on va mourir un jour ?

Je me pose trop de questions. Profitons de ce ciel pur et bleu, parsemé de quelques nuages d'un blanc scintillant semblant garder notre belle étoile qui nous réchauffe et nous permet la vie, le soleil.

En été il est le bonheur des touristes qui se pressent par millions sur toutes les plages du globe. En hiver il est l'obstacle qui nous obstrue la vue lorsque l'on conduit; et... pour certain il a quelque chose de divin. Mais je m'égare. Pour être franc avec vous, je n'ai rien planifié pour ces vacances. J'agirai selon le sens du vent, l'angle de chute d'une feuille de pin marin ou même avec l'imprévisibilité du ruisseau qui dévale silencieusement la pente aride de la montagne, taillant des brèches à travers les pierres érodées qui ne demandaient qu'à se détacher, afin de venir mourir dans une source, près d'un petit village de campagne. Il serait faux de dire que je vis à la mode "carpe diem", cependant il est vrai que je n'aime pas prévoir. Tout est tellement si pur, si beau lorsque cela arrive sans que l'on s'en aperçoive, ni même que l'on y ai songé juste avant. Mais je me perds encore dans des digressions qui n'ont pas lieu d'être. Reprenons donc. Je suis là pour vous. Pas pour moi.

Son smartphone se mit à sonner. Il décrocha. Une fois l'appel terminé, il se prépara pour aller à la plage. Ses amis lui avaient demandé s'il pouvait venir fêter la fin des examens avec eux et il avait répondu que oui. Après avoir jeté un dernier regard vers le ciel qui commençait à s'obscurcir du aux vingt-heures passées, il descendit jusqu'à la terrasse de sa maison pour y enfourcher son vélo.

- "Et si j'étais en train de rêver ? Si le monde où je suis, le monde que je vois, que je ressens n'était tout simplement qu'apparence ? Ah, ces cours de philo' me sont montés à la tête. Oublions ceci."

Il ne pouvait pas s'attendre à ce qu'il découvrirait bientôt. Sans aucunes péripéties durant son trajet il arriva une vingtaine de minutes après avoir quitté sa maison, à l'endroit du rendez vous. C'était dans la petite crique qu'il avait déjà vu, deux ou trois fois je ne sais plus. Des applaudissements se firent entendre, et ses échos résonner entre les parois calcaires du lieu.

- "Bravo ! Tu n'as que dix minutes de retard, on te félicite tous. C'est tellement rare" dit Elen avec un sourire moqueur teinté de joie.

- "... Oui, il n'y avait pas beaucoup de circulation aujourd'hui." Répondis-je.

Une autre voix se fît entendre:

- "Maintenant que tu es là, pose ton vélo et viens te baigner avec nous !" Cria Paul déjà immergé à mi-cuisse dans l'eau. "Elle est fraîche mais douce".

Durant ce temps, j'avais observé les arbres qui dominaient ce petit coin paisible de la côte et toute la faune qui l'accompagne. Mais, j'avais surtout aperçu quelque chose que je ne m'explique pas derrière un pied de vignes. Je ne juge pas intéressant d'en parler, c'était certainement un mirage.

Un brouhaha incessant.Where stories live. Discover now