Chapitre 5
Plusieurs entretiens s'étaient tenus dans leur petit atelier, mais aucun n'avait été vraiment concluant pour le moment. Ils avaient retenu, ici où là, un ou deux candidats... Mais quelque chose n'allait pas, Lilin le sentait. Elle avait une impression au plus profond de son mécanisme, qui lui disait d'attendre. Alors c'est ce qu'ils firent. Pourtant son père, lui, avait l'air de bien aimer le deuxième candidat.
- Mais ! Ma luciole, pourquoi ne pas prendre ce qu'on à sous la main, il avait l'air très bien, et honnête ce petit Luis, essaya-t-il pour la persuader.
Le vieil homme voyait les années, les mois, les semaines, et les jours passer. Il n'était plus très loin du bout. Il le sentait, une sorte d'intuition. Peut-être lui restait-il que quelques jours, comme quelques années... Le pire des sentiments surement.
- Je sais bien père, mais... Faites-moi confiance, je sais qu'on n'en a pas fini avec les entretiens. Imaginez! Si cela se trouve, un jeune homme venant d'un pays lointain se déplace juste pour vous! Pour votre travail ! Pour votre réputation...
- Tu sais ma princesse, ce n'est pas seulement MON travail, mais le notre depuis quelques années. Tu m'attitre beaucoup trop de mérites par rapport à la réalité, tu risque d'induire les gens en erreur avec de tels discours hahahahaha, lanca-t-il pour détendre l'atmosphère.
- Je suis très sérieuse père ! Vous avez un don pour la menuiserie, et je dis ca sincèrement ! dit-elle avec sincérité.
Elle hésita un instant :
- Mais...
Sentant sa fille hésiter sur sa phrase, il lui prit la main, et l'entraîna vers le canapé
- Dis –moi tout ma fille.
- Père, ce n'est pas pour vous inquiéter, ou vous offenser... Je vous sens dépérir.
- ...continues, dit-il la voix grave.
- Je vois, j'analyse vos gestes, chaque jour ; et à chaque fois... je les vois ralentir, s'affaiblir. Je sais bien que l'on à pas la même constitution, et que vous ne serez pas éternel... mais je ne me vois pas passer le reste de ma vie sans vous, père...
Il ne dit rien, et la laissa continuer.
- Mais je sais bien que cela est impossible, donc... j'aimerai au moins que votre don continue à vivre, à travers les mains d'un autre, mais qui au moins ne fera pas n'importe quoi. Je veux que vous soyez fière, car je formerais surement des générations d'apprentis. Vous survivrez à travers eux ! Alors laissez-nous encore un peu de temps, afin de trouver le bon, je vous en prie, c'est une question d'honneur, mais aussi d'amour.
- Et tu penses à tout cela depuis combien de temps, Lilin ?
- Un certain temps, je dois l'avouer, affirma-t-elle en se levant.
- Tu as donc prévu de prendre le rôle de formatrice ?
- Oui, je ne peux peut-être pas exercer le métier, mais pourrais-je au moins former les apprentis ? Dites « oui » père, s'il vous plait !
Ce fut au tour du vieil d'hésiter, la situation prenait un tournant qui ne lui plaisait pas vraiment, mais qui était-il pour lui interdire une passion ?
- Bien. Tu pourras les former, ou plutôt à aider leur maître à les former. Sinon tu aurais le rôle de menuisier... Ce que je t'ai déjà expliqué...
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La créature du menuisier
FantasyLa création d'un vieil homme, qu'un petit garçon découvrira des siècles plus tard, il décidera donc d'acquérir, bien des années après, le lieux de sa découverte passionnante. Prendra-t-il la relève du menuisier? Une nouvelle histoire débutera-t-elle?