Chap.7 : La mort ne me fait pas mal

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Le lycée me paraît à des milliers de kilomètres ou alors c'est moi qui marche comme une limace.
Pourquoi affronter le monde alors que je pourrais le regarder de ma fenêtre ? Je n'peux pas faire marche arrière maintenant, j'avoue qu'aller au lycée n'a jamais été aussi dur. Mia m'interpelle avant que j'entre à l'intérieur :

--Elena faut que je te cause.

--Doucement doucement, répliquais-je.

-- Il a été viré définitivement.

--Qui ça ?
Ma voix innocente ne marchera pas avec elle, elle c'est très bien que je sais de qui on parle mais rien qu'entendre son nom provoque en moi une immense satisfaction, j'ai eu ma revanche.

--Il a été viré. Ne joue pas les idiotes putain mais pourquoi tu lui as fait ça ?

La déception dans sa voix me donne envie de tout lui dire, mais quelle image je donnerais de moi après ça ?

--Je sais tout, tout depuis la fête. Pourquoi Elena, pourquoi t'as été si conne..

Ok alors là je comprends vraiment rien.
--Il a abusé de moi et c'est tout ce que tu trouves à dire ?!

-- Rendez-vous chez moi après les cours.
Elle tourne les talons me laissant dans l'incompréhension.
Si je suis censée en déduire quelque chose, c'est raté.

17h45 :
Mia me fait entrer dans sa chambre et me montre une vidéo. La vidéo. Celle de la nuit après la fête.

--Préventive comme je suis, il y a quelques mois j'ai décidé d'installer une caméra dans ma chambre au cas où il y aurai un assassinat ou un truc dans le genre. Histoire d'avoir une preuve même si l'idée de l'assassinat est un peu excessive, on sait jamais.

Je la regarde, avec dégoût. Je me dégoûte. Depuis tout ce temps j'ai inversé les rôles alors que c'est moi qui me suit jeté sur lui et je me demande bien pourquoi.

-- Et le son ?
-- La caméra n'inclut pas le son, désolé.
-- Alors Adam a été viré de ma faute alors que.., attends pourquoi il a été viré ?
-- Eh bien, c'est une longue histoire..

Adam vient de se prendre un gros coup de genou dans l'entrejambe, aïe. Quelques minutes plus tard il reprend ses esprits alors que Elena est déjà parti.

-- C'est quoi son putain de problème à celle là, c'est pas de ma faute si elle a voulu jouer la pute.

-- Eh calme toi, va régler tes affaires ailleurs.

-- Qu'est-ce que tu m'veux toi, tu la veux ? J'te la donne. Enfin je l'ai jamais eu disons que c'était un joujou d'une nuit.

--  Dégage d'ici.
Ce sont les derniers mots de John avant d'enfoncer son poing sur la mâchoire de Adam. S'ensuit après une bagarre et le proviseur arrive et tout le monde repart à ses occupations.

-- Waw, moi qui croyais que.. enfin je.. c'est de ma faute..

-- Il avait déjà un dossier chargé, il aurait fini par être viré mais disons que t'as accéléré le processus.

Apparemment elle est toujours un peu énervé contre moi je devrais partir.
Comme à chaque fois que je dois réfléchir je me retrouve sur le pont au dessus du fleuve. Marre de tout ça, j'ai besoin de disparaître dix minutes ou pour toujours, le vent emporte mes cheveux et je me retrouve à prier intérieurement pour qu'il emporte tout mon corps et sans me poser de questions j'avance toujours plus. "Disons que t'as accéléré le processus" Apparemment je suis douée pour ça, je lance tout mon corps qui finit par tomber dans le fleuve, les bras écarté et les yeux fermés. J'arrête tout. 2, 5, puis 10 minutes que je suis couché au fond du fleuve, je veux pas faire genre qu'il y a un problème mais j'crois qu'il y a un problème là. Au bout de 15 minutes je remonte à la surface sans comprendre puis je repars jusque chez moi avec mon cerveau en route, peut-être que j'ai un bon souffle ? Que je suis pas assez resté longtemps ? Que j'avais une bouteilles d'oxygène invisible ? Ok, je commence à délirer. Rentré chez moi je n'ai plus le temps de penser à rien que je m'endors sans chercher plus d'explications.

Le lendemain :

- Si vous voulez chercher plus d'explications c'est au page 86 et 87 et n'oubliez pas les exercices pour demain.

Le cours de maths s'achève enfin, place à la gymnastique maintenant d'ailleurs j'ai toujours été un as en gym.

-- Toujours aussi forte en gym à ce que je vois, Ele'. Dit-elle avec un petit sourire hypocrite

-- Tant que je suis loin de toi je me porte bien ne t'en fait pas, Cassi.
Mon clin d'oeil lui a provoqué un petit grognement dont je suis plutôt fière, même si c'était un mensonge puisqu'à côté ou loin d'elle plus rien ne va sauf ma répartie bien sûr, elle est parfaite elle.

Je comptais faire ma meilleure figure quand je repense à hier.
Est-ce que c'était un rêve ou la réalité ? Trop tard je suis déjà tombée et j'ai l'impression de faire la pire chute au monde.

-- Elle a perdu connaissance ! S'affole le prof. Puis il appelle une ambulance, je peux le savoir grâce aux bruit de son clavier. Je n'arrive pas à ouvrir la bouche ou autre mais je n'ai pas trop de mal à entendre. Arrivé à l'hôpital qui n'est pas loin du tout j'entends des personnes crier autour de moi.

Calmos les gens.

-- Elle a le cou cassé.. c'est fini pour elle, désolé.
Soit ce médecin a un problème de logique parce-qu'étant donné que je peux encore penser je respire encore soit j'ai un vrai problème.

J'ouvre les yeux et commence à m'asseoir, est-ce normal que je sois seule dans ma chambre là ? Cet hôpital c'est pas le luxe franchement.

Je me retourne est aperçoit la machine bizarre qu'il y a que dans les films. Mon coeur ne bat plus.
Est-ce que c'est ça qu'il y a après la mort ? Parce-que j'imaginais un truc un peu plus cool vous voyez.

Quelqu'un entre dans ma chambre, bouche bée.

-- Elle est vivante ! S'exclame-t'il. À peine sa phrase terminé que la machine qu'il n'y a pas que dans les films commence à bouger, mon coeur se rallume comme si c'était une télé qui bug.

Tout va bien.

Ma mère vient me chercher et on rentre, elle me pose plein de questions dont je n'ai même pas la réponse, ça fait quoi d'être morte ? Je ne suis pas morte. Je croyais que t'étais forte en gymnastique, tu devrais arrêter non ? J'ai juste repensé à la première fois où je devais mourir mais que ça n'a pas marché pourquoi c'est pas normal selon toi ? Bien sûr je lui ai épargné les réponses, dès qu'on rentre à la maison elle s'assoit à côté de moi sur le canapé.

-- Il faut que je te dise quelque chose Elena.

Fiin, j'espère que ce long chapitre vous aura plu, on change un peu d'histoire en quelque sorte parce-que l'idée d'écrire des péripéties normal ne m'enchante pas vraiment du coup j'espère bien que ces trucs fous qui lui arrivent et la touche d'humour vous plaît mais ne vous inquiétez pas il y aura toujours une part de problèmes de lycéenne normale et tout ce qui va avec. 😀

Bye, l'auteur.

Pas de Vie, Pas De Mort.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant