Encore un jour passé à se torturer l'esprit. HanDong a peur, elle se perd dans un labyrinthe de sentiments plus confus les uns que les autres. Se reposer, arrêter de se prendre la tête, c'est tout ce qu'il lui faut. Elle s'est assise sur un banc en métal froid et a attendu. Elle ne regardait rien de particulier, ses yeux dérivent puis se ferment un instant.
Lorsqu'elle ouvrit les paupières quelques secondes plus tard, elle était là, au bout de l'allée, son sac fermement accroché à ses deux épaules, les cheveux emmêlés par la brise. Ses pas étaient hésitants mais son visage avait l'air si déterminé.
Elle semblait s'approcher, la distance qui séparait leur corps se réduisait plus vite que HanDong ne voudrait. Son estomac s'est serré, sa gorge s'est nouée et ses pensées ont fusé. L'angoisse lui fit perdre la tête, à moins que ce ne soit elle, avec ses formes parfaites, ses yeux timides et sa voix douce.
HanDong ne sait pas, elle ne sait plus ce qu'elle veut, ce qu'elle ressent, ce qui est bon ou mauvais. Elle veut juste lui dire :
« Viens, s'il te plait. »
Mais elle peut entendre sa famille lui crier :
« Ne t'approche pas d'eux, ils sont dans le péché. »
Pourquoi elle ? Pourquoi son amour serait mauvais, juste le sien, et pas celui des autres ? Et puis, est-ce vraiment de l'amour ? Non. Enfin peut-être. Elle se sait pas, rien ne peut la sortir de cette tempête de questions sans réponses.
Du moins pas définitivement, mais lui est là, il la sort de sa torpeur et pose ses doigts sur elle. Elle les regarde longtemps, sans savoir si elle voulait vraiment de sa main sur elle. Une voix lui murmura que ce sont ses mains à elle qu'elle voulait, ses mots et son amour.
Pourtant elle resta immobile et lorsque son regard chercha la petite brune, la foule l'avait déjà engloutie et elle avait disparu.