~ Chapitre 1 ~

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En entrant dans la cuisine, j'en vois du sang ! Du sang partout sur le sol.

Ambre, ma chère et tendre sœur jumelle est allongée sur le sol, les yeux ouverts et sans vie. Du sang coule autour d'elle et en sort un peu de sa bouche. Mère semble triste et tient dans sa main gauche un couteau de désossage, d'où tombent les gouttes en plic plic irréguliers sur le carrelage de la cuisine. Je tombe sur les genoux. Je suis terrifiée. Je ne peux plus bouger. Ma bouche s'ouvre en grand pour crier mais aucun son ne sort. Cela fait maintenant 2 ans que je suis devenue muette. Mes yeux voient flou et ça ne s'arrange pas avec mes larmes qui coulent sur mon visage. J'entends les battements de mon cœur. J'ai du mal à respirer.
Mère se rend compte que je viens d'entrer. Elle s'approche de moi en me regardant avec des yeux de folle.

" Oh tu es rentrée ! ... En fait, vois-tu... Ta sœur n'a pas été polie avec ta maman. Et j'ai dû la punir... " me dit-elle en s'approchant de moi, tout en regardant ma sœur inerte sur le sol.

Non je ne veut pas y croire. Elle n'a pas pu la tuer. Pas ma sœur. Non. Ma pauvre et tendre sœur. Je pleure toujours sans qu'aucun son ne vienne de ma bouche.

" Mais toi tu n'es pas pareille n'est-ce pas ?! Tu es gentille avec ta maman, tu ne la critiquerais pas n'est-ce pas ?! Ah ! Mais oui c'est vrai que tu ne parles plus hahahahaha ! " continua-t-elle en me regardant.

Une fois à un mètre de distance, Mère s'accroupit afin d'être à la même hauteur que moi et me regarde droit dans les yeux. Cette proximité me dégoûte et je tourne ma tête à droite. Mère me prend la mâchoire avec sa main ensanglantée et me force à la regarder.

Je ne la reconnais plus. Non je ne l'ai jamais connue. Avec ma sœur nous vivions pourtant avec elle depuis maintenant 17 ans. Que dis-je ? Nous survivions avec elle et ses crises de folies. D'après Père, elle est ainsi depuis notre naissance à moi et Ambre.  D'ailleurs où est-il ? Il devrait être ici avec elle. Je regarde partout dans la cuisine. Je ne le vois nulle part. Puis je vois deux pieds dans une marre de sang dépassant du couloir. Aucun doute c'est bien Père. Elle les a tous tués !


À présent, à part elle, je n'ai plus aucune famille. Mon envie de me défendre ou même de m'opposer à cet horrible monstre ensanglanté descend à la vitesse de la lumière.

" Mmmh ? ... ton papa non plus n'a pas été gentil avec ta maman. Il n'a pas voulu que je punisse ta sœur comme il se doit. Tu te rends compte ? " me cracha t-elle au visage.

Je suis choquée. Je la regarde mais ne réagis pas. Elle affiche un visage énervé et me serre la mâchoire pour ensuite me la relâcher violemment. Elle se met debout et me dévisage toujours avec le couteau dans l'une de ses mains. Puis s'avance en me pointant du couteau.

" Tu sais Rubis, toi non plus je ne t'ai jamais aimée. Tu ne me serviras à rien puisque tu ne peux parler... Et surtout si tu ne réagi pas. " me dit-elle avec un air désolé et agacé.

Soudain mes mains se contractent. C'est de sa faute si j'ai perdu la parole !  Je crois savoir ce qu'elle va me dire. Nan, je ne veux pas entendre.

"... je vais devoir en finir avec toi comme avec ton père et ta soeur. Je n'ai pas le choix. " me dit-elle.

Non! Je ne veut pas mourir. Pas tant que cette femme vit, ça non. Je ne peux pas mourir. Elle ne doit pas me tuer. Je dois la dénoncer à la police ! Elle doit être emprisonnée. Mais... donc elle devra... vivre.

Elle me prend par le col de ma robe blanche. Je la regarde, paniquée.

Non je ne veut pas qu'elle vive !
Elle ne mérite pas un tel plaisir qu'est la vie. Je ne veux pas finir ainsi non plus. Je veux pas mourir ! Pas tuée par elle !
Faîtes qu'elle meure maintenant! Mon corps refuse de bouger. Je n'ose pas la frapper. Et même si je le pouvais ça ne l'empêcherait pas de me tuer. Si je le pouvais je la tuerais. Oui et ce serais même de la pure légitime défense. Qu'elle se fracasse la tête contre quelque chose. Que sont dernier souffle de vie lui soit pris maintenant! Qu'elle traverse la fenêtre! Qu'elle meure bon sang!
Elle va me tuer! Non! Je ne veut pas mourir! Quelqu'un vite! À l'aide!

Elle prend de l'élan. Il semble qu'elle ai finalement décidé de me poignarder en plein cœur.
Je la regarde, impuissante. Je vois son bras arriver. Aussitôt par réflexe je mets mes deux bras devants espérant peut être survivre au coup direct et maladroit de cette femme dépourvue d'humanité.

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