Love And Destroy (GxG) Tome II

Chapitre 26

Chapitre dédié à @MlodieDemangeat.

Elysia.

Matt me tenait la main, c'est tout ce que je sentais.

Ça me rappelle son touché, quand elle m'a serré les doigts entre les barreaux, et mes larmes se réchappèrent et allèrent s'écraser sur le sol humide.

Il pleuvait. C'était une bonne chose, la seule bonne chose, en fait.
Je levai la tête pour voir le monde qu'il y avait, et il y en avait tellement...

Tout d'abord j'aperçus Jessica. Elle était dans les bras de son mari, et tenait son enfant dans ses bras. Son visage n'exprimait aucune émotion, mais je peux dire qu'elle souffre de l'intérieur, comme moi je me tords de douleur. Son mari a le visage baissé, je ne pus voir son expression.

Ensuite vint le tour de Sam, Vicky, Alec, et Shean. Ils discutaient entre eux, mais je perçus la tristesse sur leurs visages. Je n'allai pas vers eux. Je ne fis que rester là, à observer les personnes présentes.

Docteur Will était présent également. Il l'aimait, il a voulu l'aider, je le sais. Il m'a aidée aussi quand j'en avais besoin.

Frank pleurait à chaudes larmes un peu plus loin. Il tenait la main de sa femme, qui lui caressait le dos, mais ça ne l'empêchait pas d'éclater en sanglots dès que son regard se portait sur la terre humide.

Je fus surprise de voir madame Francine et son fils, Marc. Celui qui m'avait draguée au restaurant il y a quelques mois. Sa mère souriait, les yeux dans le vide. Elle doit sûrement croire au paradis. Marc, lui, était juste perdu dans ses pensées. Se rappelle-il seulement de Maeva?

Marco et Aria nous avaient accompagnés jusqu'ici. Ils nous ont laissé un peu d'intimité et ont préféré aller s'installer sur un banc.

Et il y avait elle. Elle s'approcha de nous, au bord des larmes. Je voulais lui dire que tout allait bien, qu'elle n'avait pas à être mal, mais ça aurait été mentir.

-Je n'ai pas pris soin d'elle, Elle. Me dit-elle en pleurant à chaudes larmes. J'aurais voulu être là pour elle ces derniers temps, mais j'ai préféré vivre ma vie, et rester loin de ma meilleure amie.

Matt s'interposa avant que je ne dise une quelconque bêtise.

-Arrête, Amelia. Tu n'y es pour rien. C'est fini.

Amelia se jeta dans mes bras et me serra de toutes ses forces. Je ne sus pourquoi, mais je ne la repoussai pas. Au contraire, je me laissai bercer en humant son odeur. Celle de sa meilleure amie, celle qu'elle a déjà senti...

J'en veux au monde entier, mais par-dessus tout, je m'en veux horriblement. Les images défilent dans ma tête. Je vois le sang qui coule sur le t-shirt de Maeva, son regard horrifié, Karl qui court vers nous. Je vois aussi Rania, qui a entendu le coup de feu, qui nous rejoint en sprintant. Je vois sa tête décomposé, je vois Maeva à terre, je vois du sang, du sang et encore du sang.

Je sentis ma gorge se serrer. Amelia me lâcha après une bonne minute, et s'en alla pour nous laisser en paix. J'aurais aimé qu'elle reste, mais je suis incapable de parler, de dire un mot.

-Elle, viens.

Matt me tira par la main. Je ne sus où il m'emmenait, mais je ne dis rien. Je le laissai me conduire, ou plutôt conduire mon corps inerte.

J'aurais dû lui dire, tout ça ne se serait pas produit si je lui avais dit de rester, elle n'aurait jamais rencontré cette femme monstrueuse qui se faisait passer pour sa mère, elle n'aurait jamais été jusqu'à chez elle, elle n'aurait jamais été tuée...

Matt me fit assoir sur un banc, aux côtés de Aria. Je laissai échapper mes larmes et posai ma tête sur l'épaule de ma meilleure amie. Elle me caressa le dos en murmurant des choses que je ne comprenais pas, j'étais trop occupée à penser à Maeva, à son odeur, à ses caresses, à ses baisers...

Tout le monde le voit. Ils savaient tous que j'étais amoureuse. Pourquoi ne m'ont-ils pas ouvert les yeux ? Pourquoi ils ne m'ont rien dit ?

Je secouai la tête. Non. Ce n'est pas de leur faute, mais de la mienne. C'est moi la coupable, j'ai été aveugle, c'est tout.

-Matt va chercher un pull, tu trembles, Elysia.

Je fermai les yeux, la tête nichée dans son cou. Non, elle ne peut pas m'appeler comme ça, il n'y a que Maeva qui en a le droit, que Maeva.

Je restai ainsi pendant plusieurs heures. Matt est revenu, il a essayé de me mettre son pull, mais je n'en voulais pas. Heureusement, il n'a pas insisté.

Je descendis les yeux jusqu'à mes mains. Entre celles-ci se trouvait un t-shirt rouge, celui que Maeva portait lorsque nous avons fait l'amour. Je le lui avais enlevé, et elle l'a laissé chez moi. Je le portai à mon nez et il fut bientôt rempli de mes larmes.

Les gens commencèrent à s'en aller. Je restai aux côtés d'Aria jusqu'à ce qu'il n'y ait plus que nous quatre. Enfin, celle-ci se leva et essaya de me faire relever la tête, mais je ne voulais pas m'en aller. Elle le comprit rapidement, et demanda à Matt et Marco de me laisser. Ils quittèrent le cimetière et je me retrouvai seule.

Je m'approchai de la tombe. Elle était remplie de fleurs de différentes couleurs. Je tombai à genoux. Maeva était tellement proche, à cet instant...

Mes mains s'enfoncèrent dans la terre, mes pleurs s'intensifièrent. Mon envie de vomir également.

-Maeva...

Une main se posa sur la mienne. Je me tournai brusquement, et un sourire se forma sur mes lèvres.

-Maeva ?

Son visage était paisible. Elle me dévisageait sans parler. Je posai ma main sur sa joue, et je m'étonnai de ne pas sentir son touché. Elle continua à me sourire sans se préoccuper de ma main sur elle.

-Tu es vraiment là? Je demandai, les larmes dévalant mes joues.

Elle secoua la tête. Non, elle n'était pas là. Elle posa sa main sur mon sein doucement, sans me brusquer.

-Je suis ici, dans ton coeur, Elysia.

Une bouffée de chaleur me submergea, et je la suppliai du regard.

-S'il te plaît, pars pas, Maeva. Reste avec moi.

Je n'en pouvais plus, je suffoquais. Je ne voulais plus jamais être séparée d'elle. Un dernier regard vers moi, et elle disparut entièrement.

Mes Mains rentrèrent dans la terre humide, comme pour si elles voulaient se rapprocher de son corps, et j'ouvris la bouche.

Un hurlement déchira ma gorge, et les oiseaux posés sur les arbres proches s'envolèrent presque aussitôt.