PROLOGUE

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Dans le plus grand des soins, il pliait son tee-shirt aux rayures marines irrégulières, puis, prenant une grande inspiration, effectuait la même tâche après l'avoir soudainement déplié. Il restait de longues minutes à essayer de comprendre l'intérêt de son acte, à essayer de se convaincre que son regard n'était pas vide. Il aurait aimé, pour une fois, que le temps s'arrête, que les aiguilles se laissent aller elles-aussi, qu'elles retombent, le temps de quelques années. La seule chose qu'il parvenait à entendre, la seule qui peu à peu faisait disparaître ce bruit sourd , c'était la voix de florentin depuis le salon. L'insupportable qui le réveillait, la douce qui le rassurait. Il avait, quatre fois déjà, vidé le carton dans lequel il venait de tout ranger. Jérôme l'avait remarqué mais ne disait rien, lui aussi quelque part s'était perdu. Yoann fermait les yeux, cassé par la nostalgie qui envahissait la pièce.

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