Day three: 3 mai

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Hier, vous vous imaginez bien qu'en rentrant ma mère ne pas accueillie avec le sourire aux lèvres. En plus du fait que je m'étais faite battre par mes camarades et du fait que je devais avoir une tête à faire peur, mais ça je m'en fiche, j'étais trempée jusqu'aux os.

J'avais tenté de m'abriter le plus possible en rentrant chez moi mais les constructions de mon quartier ne sont pas faites pour, à mon plus grand regret. J'ai même tenté de prendre le bus, mais le gentil conducteur n'a pas daigné s'arrêter. Fallait voir mon état aussi, j'ai dû lui faire peur !

Je suis donc rentrée avec les cheveux collés sur le visage, les vêtements trempés, les cheveux remplis de plus d'eau que je ne pourrai jamais l'imaginer. J'avais la lèvre ouverte et le front en sang. La douleur dans mon oeil droit me faisait penser que j'aurai sûrement un oeil au beurre noir à cet endroit-là. Mais c'était le cadet de mes soucis.

La douleur dans mon ventre me faisait prendre conscience de la situation. Je sentais du sang descendre le long de ma jambe droite et je boitais de l'autre. À mon avis toutes les personnes qui m'ont vues, on cruent voir un zombie. Très rassurant. Le seul qui m'a adressé la parole m'a crié "Halloween, c'est passé" sans même me regarder. Très drôle. *Garde ton avis pour toi, imbécile* C'est réellement ce que je me suis dis.

J'aperçus enfin ma maison. A bout de souffle, je poussais le portail pour rentrer. De plus en plus souvent, cette demeure était mon refuge et ma chambre mon nid. Mais je crois que c'est la première fois que j'ai trouvé la vision que j'avais sous les yeux réconfortante. J'étais un peu rassurée quand à la suite des évênements.

Je m'approchais de la porte quand ma mère l'ouvrit. Elle me fusilla du regard mais avant qu'elle est pu me demander la raison de mon état, elle ouvrit de grands yeux en remarquant mes blessures. *Oui car ce sont des blessures, tes blessures Annaëlle, tu as été agressée* Ma conscience tentait par tous les moyens de me faire comprendre la situation. Car oui, j'étais perdue et je le suis toujours un peu.

Ma mère eut juste le temps d'appeler mon père avant que prise d'une soudaine fatigue, je tombe dans ses bras. Je ne me souviens de rien. Le trou noir jusqu'à ce que je me réveille à l'hôpital et que le médecin m'explique que j'avais fait un malaise et que nous étions le 3 mai.

Il était 10h25 quand je me suis réveillée et ça faisait exactement 20 minutes que le médecin, une femme m'a dit qu'elle reviendrait le plus tôt possible, dès qu'elle aurait l'estimation de mes blessures. Elle ne m'a pas posé de question et je lui en remercie sincèrement. Je n'aurai pas su quoi dire.

Le fait que le médecin assigné à mon cas soit une femme, me fait penser à ma soeur. Je n'ai jamais su réagir correctement face à elle. Je ne la comprends pas et c'est pourquoi je l'aime et la déteste en même temps. Deux sentiments si puissants créent un vrai goufre dans ma relation avec ma soeur.

En l'espace de quelques années, elle est devenue ma pire ennemie car trop forte pour moi et de ce fait inaccessible ce qui explique aussi qu'elle soit devenue mon idole car mon objectif est de la battre. Si j'y arrive j'aurai vaincu tous mes démons.

C'est ce que je croyais avant de rencontrer mes nouveaux démons hier matin. Ils sont cependant nettement plus faibles qu'elle et de ce fait mes assaillants de la veille sont du coup, beaucoup plus à porter de main. Je m'embrouille, mon cerveau fonctionne trop vite. Qu'est-ce qu'il m'a pris de penser à ma soeur aussi ! Je vais devenir complètement folle, si je continue !

Mes réflexions s'arrêtent avec l'ouverture de la porte de ma chambre. Je me serai bien mise sur le côté pour faire croire à mon visiteur encore indéterminé, que je dors. Mais j'ai trop mal rien quand respirant alors si je bouge, je ne vous décris même pas la douleur. Je ne préfère même pas essayer.

Moi qui pensait voir entrer ma mère en colère ou mon père avec une expression indéchiffrable sur le visage, quelle fut ma surprise quand je vis une personne qui m'étais totalement étrangère en face de moi.

C'était un garçon, j'aurais dit à peine plus agé que moi. Plutôt grand avec des cheveux bruns et des yeux marrons sombres. On aurait dit qu'on pouvait plonger dans son regard et ne plus en sortir tellement il avait de mystère pour moi.

Le Garçon: "Tu vas rester longtemps à me fixer comme ça."

Moi:" Hum, t'es qui ?" répondis-je à ce jeune homme tout à fait séduisant

C'était pas le moment de tomber sous le charme d'un inconnu.

Le Garçon: "Je m'appelle Thomas et j'ai 16 ans comme toi Annaëlle." déclara-t-il sur un ton que je trouvais trop heureux

Moi: "Comment tu me connais ?" répondis-je d'une humeur ennuyée

Thomas: "Moi aussi je suis ravie de te rencontrer !"

Moi: " Je vais pas te mentir alors qu'on vient juste de se rencontrer comme tu dis ?"

C'était plus une affirmation qu'une question, mais bon; Elle a au moins le mérite d'être claire. Je pensais avoir jeté un froid dans notre conversation. Mais il reprit de plus belle. Dites donc, il est toujours aussi bavard et joyeux celui-là.

Je viens de le rencontrer et il m'énerve déjà, ça promet. Je suis d'une humeur massacrante à cause de lui. Je suis pourtant dans un lit d'hôpital, il pourrait comprendre que je ne veuille pas lui parler. Il faut que je lui fasse un dessin ?!

Thomas: "J'adore la franchise mais ta mère m'avait prévenue." dit-il avec un sourire *Comment connaît-il ma mère ? *

-"Je suppose que tu te demande comment je connais ta mère. Dans le mile ! " dit-il tout fière en voyant mon air renfrogné

-Evelyne ...*Et il l'appelle par son prénom en plus* est la meilleure amie de ma mère, Caitlin donc elle l'a prévenue de ton état dès que tu es arrivée à l'hôpital. Ma mère s'est dit que ce serait mieux pour toi de ne pas te réveiller avec une mère angoissée à ton chevet et en plus c'est une occasion en or pour qu'on se rencontre. On va quand même partagé la même maison pendant un certain temps !"

On aurait dit un gamin qui parlait d'un jeu ou de je ne sais quoi d'autre. Il a réussi à me mettre hors de moi !

Moi: "Une occasion en or ? Tu trouve que c'est une occasion en or que de profiter du fait que je sois alitée pour me prendre la tête et me prévenir pour le cauchemard que je vais vivre tout le temps où vous serez dans MA maison. Ne fais pas le malin avec moi, Thomas. Tu n'es qu'un petit prétentieux et un imbécile qui pense que la vie c'est un compte de fée. Mais ce n'est pas ça du tout ! Et tu le comprendra bien vite si tu ne pars pas tout de suite !"

Je lui crachais tous les mots au visage comme si je me défoulais sur lui du mal que ces élèves m'avaient fait. En réalité, il n'ai qu'une victime colatérale de la nature humaine. Et moi, je ne veux plus jamais en être une !

Il se détourna de moi non sans me lancer un dernier regard. Avant de fermer la porte, je l'entendis prononcer un au revoir bien timide en comparaison avec son comportement de tout à l'heure.

J'ai vraiment dû le blesser et il n'avait pas l'air de m'en vouloir pour autant. Il avait juste voulu être sympatique et me réconforter, j'en suis certaine maintenant.

Mais je ne veux plus d'aide. C'est avant que j'en avais besoin et maintenant c'est trop tard !

Je suis déterminer à tout faire toute seule et tout ceux qui seront sur mon chemin, préparez vous ça va faire mal !

La vie d'une adolescente invisibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant