Sensualité et liberté

477 4 1
                                    

On entend beaucoup de choses, souvent peu glorieuses de la part du monde vertical "bien-pensant", concernant la "pratique" du libertinage.
Alors laissez-moi vous donner mon opinion personnelle.

Le libertinage, bien plus qu'une "pratique", est une philosophie, une sexualité à part entière, un état d'esprit.
Un monde sans jalousie morbide, respectueux du Désir avec un grand D, un monde de partages sensuels.
Un monde dans lequel une femme sublime, top modèle de magazines mais froide comme Captain Igloo est bien moins attirante qu'une femme sensuellement délicieuse dont les formes glamour donnent envie d'y croquer.

Un monde dans lequel un sourire coquin et complice colore toutes les pâleurs et efface toute trace de fatigue d'un quotidien parfois usant.

Être libertin(e), c'est savoir s'ouvrir aux autres, et pas seulement en écartant les jambes...
Laissons cela à un mode de pensées plus conventionnelles, celui de ceux qui ne regardent plus leur moitié et ignorent leurs désirs, pensant que "prendre son pied" n'est qu'une histoire de degré d'ouverture des cuisses de leur femme après le premier film du soir. Un limage régulier qui ne réclame aucun abandon, aucun soucis du plaisir donné, juste une assiduité programmée qui permet de se dire "On est dans les quotas chéri(e). On l'a fait deux fois ce mois-ci."
Nous avons (presque) tous et toutes connu cela. Certain(e)s d'entre nous le vivent encore.

Savez-vous, messieurs, que vos femmes, si "plan-plan" soient-elles,  ont une libido qui ne demande qu'à se réveiller dans le regard sensuel et pétillant de désir qu'un homme saura porter sur elles ? Savez-vous que cela éveillera chez elles l'envie d'une belle lingerie, l'envie d'être séduisantes.
Cependant, le quotidien fait parfois, qu'elles ne le savent plus elles-mêmes...

Mais comment votre regard pourrait-il encore pétiller après 20 ans de vie commune, après avoir vu votre moitié donner plus de coups d'aspirateur que de coups de reins, après l'avoir vue astiquer les meubles plus souvent que vos charmants attributs.
Mais comment être toujours excitée par un mari qui ne rentre que pour se plaindre de sa journée de travail. Qui, pour seul indice de son désir pour vous, ne vous donnera qu'un baiser "vite fait" sur le front ou sur la bouche si vous êtes chanceuse. Mais sans la langue, beurk.

Le quotidien nous aspire...
Le libertinage nous aspire également. Mais de manière beaucoup plus excitante... Encore faut-il que la libido ne soit pas déjà  6-feet-under, oubliée sous un monticule de tâches quotidiennes ou de problèmes financiers.
Encore faut-il être capable de se retrouver sexuellement et animalement.
Avoir envie de faire de la découverte de son plaisir une quête plus prioritaire que le triage des couleurs dans le panier à linge.

Parfois le désir s'éteint, définitivement. On le remplace par une tendresse infinie envers ses enfants, son compagnon devenu un simple conjoint. Peut-être même un colocataire. Et cela nous convient.
Et l'on entre dans une convention qui nous permet d'avoir un regard acerbe et condescendant sur ceux dont le plaisir subsiste malgré les enfants, le ménage, le boulot, le quotidien. Sur ceux dont le plaisir est un pilier au même titre que la famille. Sur ceux dont les envies exacerbées nous choquent. Oui cela dérange.

Nous vivons dans un monde qui ne cesse de prôner les valeurs libertaires. Liberté de penser, liberté de choisir sa vie. Liberté pour un homme d'aimer un autre homme, pour une femme d'aimer les femmes. 
Et pourquoi pas la liberté d'assouvir ses désirs les plus fous, les plus refoulés ? 
Et quid de ceux qui aiment se partager, partager leur plaisir, leur corps, leur sensualité ? Quid de ceux qui sont fiers d'offrir à leur partenaire le plaisir d'être regardé(e) et désiré(e)? Quid de la jouissance d'une vie sans tabous ?
Le libertinage est une vie dans laquelle les fantasmes deviennent réalité. Une vie dans laquelle s'écouter et laisser la voie libre à ses pulsions les plus intimes n'est en rien condamnable.
Le pluralisme, l'échangisme ou encore le caudalisme, sont représentatifs d'une liberté sexuelle à laquelle tout le monde devrait avoir droit s'il en a envie.
C'est une liberté d'expression corporelle.
C'est la philosophie des épicurieux amoureux des plaisirs charnels. La philosophie du chasseur des trésors que le corps recèle. C'est un homme dont le coeur chavire à l'idée de voir sa complice exulter sous les caresses d'un autre. Une femme dont l'excitation d'offrir l'homme qui lui "appartient" et avec lequel elle rentrera ce soir, n'a d'égal que le souvenir partagé d'un moment hors du temps. Pour mieux se retrouver. Pour mieux apprécier la chance unique d'être aimé(e) par un(e) partenaire qui se soucis de ne pas éteindre le feu qui nous anime.

Une histoire de libertinage Où les histoires vivent. Découvrez maintenant