Assise auprès de Capucine, je n'écoutais pas un mot de ce qu'elle me racontait, me contentant seulement d'hocher la tête d'un air approbateur à son monologue ennuyant. Toute mon attention se tournait vers la splendeur du lieu. Pour mes 18 ans mes parents avaient mis la barre très haute en louant un magnifique château pouvant accueillir jusqu'à 200 personnes. Ce soir il devait se sentir assez vide avec mes 30 invités agglutinés sur la piste de danse, frappant et chantant des paroles ridicules d'un énième boys band d'été. Les lumières des spots installés pour cette occasion passaient aléatoirement du vert au rouge. Elles semblaient traverser mes invités, les berçant dans l'illusion que la magie de cette soirée durerait toujours.
- Alice ? Alice tu m'écoutes ?
- Hein ? Euh oui évidement Cap
- Ne me prend pas pour une idiote je sais à quoi tu penses, reprit elle avec un regard malicieux
- Ah oui ?
- Évidemment, je te connais par cœur, tu pensais à David n'est-ce pas ?
- Ah ah, bien sûr oui...
- Trop forte !
Capucine était une amie géniale mais elle n'avait jamais sue détecter l'ironie.
- En même temps, reprit elle, bientôt 2 ans que vous êtes ensemble, tu devrais aller le retrouver
- Je ne sais pas Cap, en ce moment je le trouve distant. Dis-je sans percevoir la fêlure qui devait se faire ressentir au son de ma voix.
Sans perdre de sa bonne humeur Capucine répondit immédiatement :
- Tu te fais des idées Alice. Il t'aime beaucoup j'en suis sûre. Et là tu as 18 ans et il te dois une danse. Elle accompagna sa phrase chargée d'ondes positives d'une large tape dans le dos afin de me décoller de ce canapé que je jugeais bien trop confortable. Je jetais un dernier regard à ma cupidon d'amie avant de devoir esquiver une horde de zombies dansant réunit en mon honneur.
- John tu n'aurais pas vu David ? demandai-je à un ami d'un ami dont je ne sais par quel miracle j'avais réussi à mémoriser le prénom
- Hein ? demanda l'intéressé probablement soul
- David ! As-tu vu David ?! criai-je sans tenter de masquer mon agacement
John se contenta de m'indiquer par un geste approximatif le gigantesque jardin.
Plongé dans la pénombre ce jardin me semblait bien trop lugubre pour une nuit d'été. Mais je pus malgré tout distinguer la belle silhouette de David. A ma grande surprise mes jambes s'immobilisaient nettes, mon cœur bondissant dans ma poitrine et mes mains devenant moites sous l'action du temps de pression. J'allais être seule avec David, cela faisait longtemps que ça ne s'était pas produit. Durant l'été nous nous faisions toujours accompagner d'une bande d'amis durant nos sorties et les discussions en tête à tête s'étaient faites rares. J'avais sentie l'écart se creuser et même si je ne voulais pas l'accepter il fallait voir les choses en face, nous nous étions perdu.
Le vent soufflait dans mes cheveux et je crus sentir une larme couler le long de ma joue. Non non je ne pouvais pas perdre David, pas comme ça. Tout couple traverse des phases compliquées mais rien n'est irréversible. J'allais lui dire, il le fallait. Je l'aimais. Nous pouvions tout surmonter. Je n'avais plus qu'à dire ces mots et tout rentrerait dans l'ordre. Mes yeux s'étant perdus dans le vide, il me fallut quelques minutes pour retrouver l'ombre de David. Mais cette dernière semblait s'être dédoublée. Une plus petite silhouette lui faisait à présent face jusqu'à ce que ces 2 ombres ne forment plus qu'une. Un profond déchirement surgit dans ma poitrine. Ma vision se brouillât et ma respiration s'accéléra.
Il fallait que je rentre immédiatement. J'avais quitté la fête sans prévenir personne. Ma maison étant non loin du château j'étais vite rentrée.
La maison familiale me paressant habituellement si chaleureuse, me semblait bien triste. Les escaliers grinçaient plus que d'habitude et ma chambre d'un rose si innocent portait les traits d'une véritable prison. Je n'eut que la force de me jeter sur mon lit afin de pester contre cette fille inconnue, contre ce traître de David, contre le monde entier qui était si cruel et enfin contre moi-même si faible et naïve.
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Et j'ai ouvert les yeux .
Science FictionBonjour Alice. Cette simple phrase va littéralement bouleverser mon existence celui d'une simple jeune fille de 18 ans sans histoire. Un soir de grande tristesse je vais être frappée de plein fouet par ce qui semble tout d'abord n'être qu'un terr...