Personne ne pouvait sortir vivant de la forêt au contre bas.
Pourtant, il se tenait là, parmi les arbres, n'affrontant pour le moment que l'obscurité. La lune, si ronde ce soir là, s'était cachée derrière les denses feuillages. Le silence avait quant à lui prit d'assaut la forêt. Aucun bruit. Aucune lumière. Aucun danger.
Il était seul.
Il n'avait pas peur. Ainsi donc, c'était cela, la grande et effrayante forêt vantée par les contes populaires pour sa dangerosité et ses mystères ? La forêt dont la simplicité mention du nom faisait trembler les grands esprits comme les plus faibles ? La forêt sombre, hostile, qui menaçait d'étendre ses méfaits sur le pauvre petit village où il était né et avait vécu ? Ce village où les habitants, chaque soir, fermaient et verrouillaient leurs portes et fenêtre par crainte d'être égorgés dans leur sommeil par une quelconque créature mortelle qui sévissaient entre les troncs, parmi la végétation de la forêt tant redoutée ?
Les contes mentaient.
Cette forêt était parfaitement anodine, de la couleur des feuilles à l'écorce rugueuse des troncs, au nombre de brindilles éparpillées sur le sol sec et terreux parfaitement normal. Il n'y avait rien de magique. Rien d'extraordinaire. Rien de dangereux.
Et pourtant...
Et pourtant le doute s'insinua en lui. La forêt se jouait elle de lui ? Lui avait elle tendue un piège ? Y pénétrer avait été si facile... Mais pourrait il seulement en ressortir ?
Non.
Il se resaisit. Ce n'était qu'une simple forêt. Les légende qui l'entouraient servant uniquement à dissuader les villageois de quitter la sécurité de leur village. Au delà d'elle se trouvait très certainement un nouveau monde, de nouvelles terres vertes et fertiles. Il se détendit. Inspira. Expira. Inspira. Expira.
Il ferma les yeux.
Un doux vent se mit alors à souffler. Sa respiration s'accélèra. La brise se fit plus forte. Il serra les poings. Les feuilles bruissèrent bruyamment. Il plissa les paupières, serra les dents. Les arbres tremblèrent. Il ouvrit un oeil. Le vent ne se calma pas.
Inspire.
Expire.
Inspire...
Le vent ne se calma pas.
La panique choisit alors cet instant pour s'emparer de lui. N'y tenant plus, il ouvrit les deux yeux et se mit à courir de toutes ses forces, rebroussant le chemin. Les contes avaient raison. La forêt était vivante. Elle voulait le tuer. Il allait s'enfuir...
Il slalomma entre les arbres, le coeur battant à la chamade.
Bo-boum.
Bo-boum.
Bo...
Son pied se prit dans une racine et sa cheville se tordit violemment. Il s'effondra. Son crâne se cogna durement contre un rocher. Le sang inonda la terre. Il ne bougea plus. Sa poitrine cessa de se soulever. Son coeur de battre.
Le vent s'arrêta.
Personne ne pouvait sortir vivant de la forêt au contre bas.
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Contes Pour Bisoucakes
Short StoryCe livre est réservé à ice-cream-cake974, mais si vous n'êtes pas cette personne et que par hasard vous vous êtes perdu(e) et vous êtes arrivés ici, vous pouvez vous arrêter et lire un peu, ça fait toujours plaisir ^^.