1-La disparition

724 31 1
                                    

Je m'appelle Lilia-belle j'ai seize ans, enfin dans deux jours, et aujourd'hui c'est le deuxième anniversaire de la disparition de ma sœur, Gabrielle.

C'était un jour où il neigeait énormément et il faisait très froid. À l'époque ma sœur avait seize ans. Malgré le froid on est sortie en t-shirt et les pieds nus, on a fait une géante bataille de boules de neige. La neige nous brûlait le corps tout entier, mais ça avait été le meilleur hiver de toute ma vie, enfin presque.

Au milieu de la bataille, un homme, plutôt mignon est venu lui parler. Je voyais qu'elle était étrange, je dirais même qu'elle flippait. Je me demandais bien de quoi elle pouvait parler avec lui ? Je m'approchai et j'entendit des bribes de la conversation, l'homme lui avait dit que c'était l'heure qu'elle ne pourrait plus le reporter. Plus je m'approchai, plus la conversation devenait étrange, Gabrielle lui disait de la laisser tranquille qu'elle voulait profiter de ses derniers instants de liberté. Je m'approchais encore mais cette fois elle me vit, se dirigea vers moi et me dit :

- « Qu'est-ce que tu fais encore
là toi ? »

- « Je ne sais pas, je pensais que... »

- « Tu ne pensais rien, je ne veux pas te voir ici tant qu'il est là. Rentre tout de suite. » Me dit-elle avec une froideur dans sa voix que je n'avais jamais entendue.

Alors je rentrais à la maison à contre cœur. Quand l'homme fut parti, j'appris plus tard par ma mère qu'il s'appelais Matthew et que Gabrielle le connaissait bien, elle revint à la maison, elle s'excusa et dit qu'elle n'était pas dans son état normal à cause des examens qu'elle devait passer la semaine qui suivait et je l'avais cru.

On resta assises dans le canapé toutes les deux et on parla, beaucoup, peut-être trop. On s'avoua tellement de chose. D'abord elle me dit qu'elle était fiancée mais qu'elle ne l'aimait pas, c'était notre mère qui les avait mis ensemble pour une raison de famille, mais que lui non plus n'éprouvais rien pour elle, il était très fort dans tout ce qu'il entreprenait, et qu'il était beau garçon. Elle me dit aussi qu'elle voulait absolument rentrer dans une école de stylisme mais que notre mère ne voulait toujours pas et que toutes sa vie avait l'air d'être entièrement contrôlé par elle. Moi je lui avouai que j'étais raide dingue d'un mec de mon collège, que je le trouvais trop canon, qu'il s'appelait Thomas et qu'il avait beaucoup de succès avec les filles. Je lui disais aussi que je n'avais pas beaucoup d'amis, à vrai dire je n'en avais que deux, ils s'appelaient Ezra et Camilla. Je lui dis aussi que tous les trois on sortait beaucoup et qu'ils venaient à la maison très souvent, elle les connaissait mais je lui en appris beaucoup sur eux et moi. Et en lui parlant je me rendis justement compte d'un truc, moi maman me laissait faire tout ce que je voulais alors que je n'avais que quatorze ans.

Puis on alla se coucher, on dormait dans la même chambre et il faut avouer que c'était une combinaison très étrange. Le côté de la chambre qui était à Gabrielle était rose bonbon avec des licornes et des arcs en ciel partout, elle restait une gamine même à seize ans. Pour ma part, mon côté est noir avec des tas de dessins flippants et des affiches de films d'horreurs ça c'était ce que moi j'aimais, on me qualifie souvent de gore ou de glauque.

Il n'était pas très tard, vingt-trois heures je pense, mais on en s'endormit pas tout de suite, on parla encore de choses insignifiantes qui sur le moment paraissaient tellement importantes. On avait dû s'endormir vers une heure du matin, mais je me réveille plusieurs fois par nuit, mais ça je n'en avais jamais parlé à personnes car ces réveilles étaient dû à des cauchemars tellement étranges qu'ils me faisaient peur. Dans ces cauchemars je me vois tuer, déchiqueter et réduire en poussière des créatures atrocement laides, elles ressemblent à des humains mais leurs yeux sont tellement blancs qu'ils font mal aux yeux, elles sont immenses et elles prennent un malin plaisir à tuer, mais le pire dans ces cauchemars c'est que j'aime tuer ces choses.

Cette nuit-là, je me réveillais en sursaut mais j'aurais préféré ne pas me réveiller. Parce que j'avais dû me réveiller pile à ce moment-là, le moment que tu regrettes toute ta vie. Je voyais ma sœur s'habiller, se maquiller et se coiffer puis elle était partie. Je m'en veux tellement de ne pas l'avoir retenue car c'était le dernier jour où je vis ma sœur en vie.

Le lendemain je me réveillais espérant qu'elle soit là, mais bizarrement je savais au plus profond de moi qu'elle ne reviendrait plus à la maison. Puis j'avais eu raison elle n'était jamais rentrée. Les dix premières semaines qui ont suivi sa disparition je l'ai cherché partout et j'en voulais au monde entier, mais surtout à ma mère et à mon frère qui eux n'avait rien fait pour la retrouver.

Mon frère, Nathan me répétait souvent la même phrase et d'ailleurs il me la répète toujours, que toutes les choses n'arrivent pas par hasard et que cela ne servait à rien de chercher de toute façon on ne la retrouverait pas à moins qu'elle ne le veuille vraiment, lui était et est toujours persuadé qu'elle est vivante moi j'ai abandonné cette idée. À la fin de la dixième semaine j'ai arrêté de la chercher, je ne sais pas où elle est ni même si elle est en vie (même si ça m'étonnerait fort) mais une chose est sûr je l'aime et je l'aimerais toujours, toute ma vie sera vécue pour elle. Mais son absence pèse de plus en plus, en vérité ma vie tournait autour de la sienne.

La tueuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant