dix-sept

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Et tu sais, j'ai beau me dire que je commence à t'oublier, ça sonne toujours aussi faux

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Et tu sais, j'ai beau me dire que je commence à t'oublier, ça sonne toujours aussi faux. Aujourd'hui, j'ai senti que je m'étais toujours pas remise, et ça a fait plus mal que j'aurais aimé m'en convaincre.

T'es toujours là. Peut-être plus encore depuis que tu es vraiment parti. Explique moi pourquoi je ne peux pas t'oublier. Explique moi pourquoi il t'a fallu me quitter.

Je me pose même plus la question de pourquoi je me jette corps et âme dans l'écriture et l'anglais. Thomas avait raison quand il disait que c'était les meilleures échappatoires. Travailler jusqu'à quatre heures du mat' pour effacer ton nom de mon cerveau épuisé, lire jusqu'à ce que des larmes de fatigue montent, parce que ce sont les seuls moments où je peux être autre et ainsi ne plus te connaître et t'aimer, créer un autre monde pour échapper au mien et à mes fantômes.

Je m'enferme dans ma propre existence, jouant les adolescentes souriantes goûtant à l'alcool, aux blagues salaces, aux soirées entre potes, aux secrets trop lourds à porter tout seuls, mais finalement je ne fais que me cacher derrière des faux semblants parce que la seule chose qui fait de moi partie de la norme, c'est que je suis détruite par une addiction.

Sauf que moi j'ai jamais été prévenue des risques, y'a jamais eu de spot de prévention sur l'amour qui était diffusé aux heures de pointe à la télé, y'a jamais eu de photo qui prévenait de la dangerosité d'une relation épistolaire sur les boîtes mail, y'a jamais eu d'interdiction de vendre du rêve aux moins de 18 ans.

Et je cherche l'ivresse dans la douleur, parce que j'ai pas envie faire comme tous mes amis qui s'enfilent des shots pour oublier leur vie. Et d'ailleurs, l'amitié, c'est comme l'amour, et comme toutes ces conneries sentimentales : c'est toujours déçu.

Quand le groupe s'est déchiré, si vite après que je t'aie perdu, j'ai cru que j'allais en mourir. Elles, elles ne se supportaient plus, pour une histoire de manipulation, et lui ne voulait plus me voir parce qu'il m'aimait depuis trop longtemps, et qu'il devait m'oublier.

Plus jamais je pense que l'amour n'aime pas faire souffrir. Quand moi, ça fait deux ans maintenant que je t'aime, lui, ça va faire huit ans qu'il m'aime. J'ose à peine imaginer ce qu'il a subi, si tant est possible qu'il m'aime autant que je t'aime, darling. Tu sais quoi ? Je déteste l'amour, ou le sort, ou la destinée, peu importe, ce qui fait que je t'aime toi et pas lui.

Ça aurait été tellement plus simple, n'est-ce pas ? Ça aurait été trop simple.
Mais tout comme je ne peux pas me forcer à l'aimer, tu ne peux te forcer à m'aimer.

HARD TO LOVE BUT LOVING SO HARDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant