Chapitre 1

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Le gravier de l'allée crissait sous les roues de la vieille Clio, venant brisé l'éternel silence de la campagne. Il était un peu plus de vingt heures, et les cris des oiseaux se faisaient rare.
Un bruit de radio mal éteinte s'échappait de chez les voisins, un chien aboyait avec acharnement derrière le grillage entourant la forêt et dans les habitations au alentour, seul deux ou trois lumières restaient allumé, peut être toute la nuit, sous le seul regard attentif de la lune.
C'était l'hiver et une fine couche de glace recouvrait la toiture des maisons, ainsi que les routes et les champs, tandis que de petits flocons de neige tombaient encore du ciel, s'écrasant sur les bonnets des passants.

La Clio délabrée s'arrêta, pas loin d'un portail blanc entrouvert, sous un cerisier d'où tombait encore quelques fleurs malgré le froid. Un homme était assis à l'intérieur, devant, tandis que derrière, un visage semblait guetté le moindre mouvement l'entourant. La lumière à l'avant de la voiture, lui donnait presque un air lugubre, dans la pénombre.
L'homme ouvrit la porte, grinçante, et descendit de la voiture. Ses vêtements noirs étaient accompagnés de grosses chaussures de la même couleur et boueuses, qu'on apercevait à peine, sous le ciel étoilé.
L'homme se dirigea vers l'arrière de la voiture et ouvrit la porte, où c'était appuyé l'autre personne quelques minutes avant. Celle-ci descendit à son tour, continuant de scruter les alentours, comme pour vérifier si il n'y avait personne.
Tout en marchant, l'ombre murmurait quelque chose, ou plutôt un air, une mélodie.

La la la la la la la la la la, pouvait-on à peine entendre, à cause du brouhaha qui s'échappait de l'immense maison devant lui.

Elle s'arrêta à la porte de celle-ci, éclairée seulement par un petit lampadaire accroché au vieux chêne recouvrant presque entièrement la maison. La personne tendit la main pour attraper quelque chose de rond et volumineux, la poignée. Elle tourna celle-ci légèrement et s'arrêta quand elle entendit un petit « clic », annonçant sa réussite. L'ombre rentra, suivie du chauffeur, qui avait enlevé son chapeau, un peu trop grand pour sa tête et qui referma la porte juste derrière lui.
On ne pouvait savoir si la pièce dans laquelle ils avaient pénétrer était grande ou petite, à cause des centaines ou peut être des milliers de personnes qui se déhanchaient au rythme de la musique assez forte.
Des dizaines de lumières jaunes, bleus ou encore rouges dansaient et se mélangeaient au dessus de ses hommes et femmes qui ne se souciaient de rien. Il y en avait qui était ivre à force de redemander de la vodka, d'autres qui s'abandonnait entièrement à des personnes qu'ils connaissaient seulement depuis quelques heures, et puis il y en avait aussi qui restaient dans leur coin, observant les personnes bouger. Lui, parcourait les différentes silhouettes de ses yeux, gris comme un ciel orageux. Il tournait, courrait, sautait, autour des personnes qu'il voyait à peine, à cause de ses yeux, maintenant, remplis de larmes.

— Molly, Molly ! Où es-tu ?! Viens, viens voir ton grand frère ! Viens me voir !!cria-t-il sans se soucier des personnes autour de lui.

Le chauffeur ne savait pas se qu'il devait faire alors, il resta à côté de la porte, là, comme paralysé devant un obstacle infranchissable. Ou même un monstre. Ce n'était pas là première fois qu'il voyait son jeune maître comme ça.
Chaque nuit cela se reproduisait.
À chaque fois tout était pareil ; son maître rêvait de sa soeur défunte, dans un endroit différent ; puis celui-ci voulait qu'il l'emmène à cet endroit ; et une fois arrivé là-bas, il n'y avait rien. Rien du tout. Juste le monde, aussi normal qu'il puisse paraître.
Des cris et, peut être, des objets se brisant, lui fit revenir à la réalité. Son maître tentait de se dégager, retenu par deux hommes, bien plus âgés que lui, qui voulaient le faire sortir.
Alors, Roberto ne réfléchit pas longtemps, et libéra son jeune maître, dont le visage était maintenant rougis par les larmes et dont le regard était fatigué. Il le fit sortir, sous le regard des personnes qui s'interrogeaient sûrement sur tout ce cirque ou qui se disaient peut être que son maître était fou. Une fois sorti, Roberto sentit le vent d'hiver caressé son vieux visage, cela lui fit du bien, alors quand il plaça son maître, maintenant endormi, dans la vieille Clio, qui n'avait pas bougé, il ouvrit un peu sa fenêtre, en faisant en sorte que le vent hivernal pourrait s'incruster, tout au long de la route.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 25, 2017 ⏰

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Le fabriquant de neige...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant