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  Ici, les étoiles ont disparues depuis bien longtemps, sans doutes à cause de toute cette pollution qui s'accumulait au-dessus des toits de la ville.

Il était minuit trente et je cherchais éternellement les lumières du ciel à travers le rideau de ma chambre. C'était presque un rêve pour moi de les voir un jour en me disant qu'elles s'embrasaient à des milliards d'années lumière de la terre. Parce que dans un sens, j'étais comme elles. Bien réel et visible de tous, mais me consumant à des kilomètres de la vérité.

Parce qu'ici, la ville se réduisait à un enfer grouillant d'orage et de carbone. La ville se résumait à des clopes écrasées contre le bitume, des taxis fous arrêtés par des individus apeurés, angoissés de croiser les mauvaises personnes aux mauvais endroits.

La ville se résumait à des soupirs d'alcool, de vodka, de whisky. C'étaient des méprises balancées par des bandes de gens douteux à des femmes de velours rouge et de sofas blancs.

La ville c'est révoltant, c'est noir, c'est gris.

Il y avait ces insultes tatouées à l'encre sur les murs, ces insultes qui criaient : bordel, rendez le monde meilleur. Mais les gars, c'est vous qui aviez le pouvoir de le rendre meilleur.

Ouais, c'est ça la ville, ça pue, la ville.

Moi, ce que j'aimais, c'était la nuit, la nuit noire et sombre où se cache l'introuvable, où s'écoulent les pleurs des gens, où naît le cauchemar.

Redorer l'étoile du SolOù les histoires vivent. Découvrez maintenant