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  Un soir, alors que je prenais le chemin qui mène à ma boîte de conserve géante, le miracle est sortit du bois.

Filant entre ces gens qui s'amassent comme des cons afin de rentrer plus vite chez eux, je suis passé à côté d'un bar. Il y avait un concert.

Un concert bruyant, qui m'a fait oublier l'odeur d'orage qui empoissait l'air depuis le matin en rendant chacun de mes pas insupportable.

Alors je me suis approché en poussant les gens qui s'agglutinaient devant la scène. Et je t'ai vu pour la première fois.

Un homme.

Tu avais mon âge, mais toi, t'étais un homme, et tu tenais le micro comme on tient un poignard.

Je me suis lentement scotché au parquet grinçant en te regardant, toi et tes cheveux blonds emmêlés, déverser tous tes espoirs, tout ton être à travers ce petit objet que tu tenais entre tes frêles doigts, mais sûrs. La lumière, la musique, la fumée, faisaient presque léviter ton corps qui semblait, à cet instant-là, immatériel.

J'aurais pu te regarder des heures durant. C'était une violente dose d'adrénaline. Mais dans cette salle qui débordait de vie, dis-moi, comment aurais-je pu te faire apparaître ma quête d'espoir ?

Alors j'ai attendu la fin du spectacle pour te regarder sortir et rejoindre ta camionnette avec ton groupe au complet.

Que des mecs. Je les ai enviés et détestés un instant. Mais pendant ce temps-là, vous avez allumé le moteur et j'ai bientôt vu, accrochés à l'arrière de votre fourgon, tous mes espoirs me faire un bras d'honneur.

Redorer l'étoile du SolOù les histoires vivent. Découvrez maintenant