Les Trois faces du Visage ☆

Dreizehn

-Ben que se passe-t-il demanda la voix de ma mère.
La porte dans mon dos me sembla être un mur sur lequel m'appuyer. Maman était accompagnée. Je le sentais. Je sondai maison. Dans le salon.
-Tout va bien, dis-je en essayant d'avoir l'air détendue. Et pour toi ?
-Je voudrais te présenter quelqu'un, Iris. Quelqu'un que j'aime beaucoup.
Mentalement, je soufflai pour décontracter.
-Serait-ce donc le fameux inconnu à cette adresse ? souris-je. Allons voir...
Je me relevai, laissai mon sac, les chaussures et mon manteau dans l'entrée.
-Bonjour, lançai-je au monsieur du salon.
Lequel se retourna vers moi. Il semblait nerveux.
Ma mère à 35 ans (elle ne les fait pas du tout. Et je ne dit pas ça parce que je suis sa fille). Elle est encore jeune et cela fait 17 ans qu'elle n'a connu que mon amour de fille.
-Bonjour. Je suis Samuel, se présenta-t-il. Samuel Mason.
-Enchantée, moi c'est Irizée mais tout le monde m'appelle Iris. Je peux vous appeler Sam ?
-Oui, bien sûr. Tutoie-moi aussi, s'il te plaît. Je n'ai pas l'âge d'être ton grand-père.
Il semblait plus à l'aise. Je souris. Il me sourit aussi.
-Dis-moi, Sam, qu'est-ce que tu fais comme métier ?
-Je suis médecin.
Il avait des yeux marrons chaleureux. Je l'appréciai tout de suite. Il avait l'air d'être très altruiste. Ses cheveux étaient eux aussi bruns et il avait une peau claire mais pas pâle comme la mienne. Légèrement bronzée.
Je discutai avec lui pendant longtemps. Maman préparait des cookies dans la cuisine. Je la sentis sourire.
Sam avait 39 ans. Il était médecin. Il travaillait dans ce qui concernait les cancers et les tumeurs. Il avait eu une femme. Mais elle était morte dans un accident de voiture avec leur enfant de cinq ans, Jamie, il y avait quatre ans.
Je ne demandais pas comment ils se sont rencontrés avec Maman. C'étaient leurs affaires et leur vie privée. Samuel était quelqu'un de très gai (dans le sens joyeux, hein) mais je pensait qu'il pouvait aussi être très sérieux quand la situation l'obligeait.
Maman l'invita à rester dîner en apportant les cookies, délicieux. Il accepta avec joie.
Le repas se déroula dans une ambiance conviviale que je ne connaissais pas. Je n'avais pas l'habitude d'avoir un homme ici.
C'était la première fois que ça arrive mais je suis heureuse pour ma mère. Elle avait toujours eu une côté triste que je n'avais jamais su combler. Aujourd'hui, il me semblait que la plaie commençait à cicatriser, à se refermer.
Je quittai la table tôt pour leur laisser un peu d'intimité. Je récupérai discrètement mon sac et fis mes devoirs avant de me mettre en pyjama et de prendre mon livre.
Je posai la main sur la couverture et me rappelai l'endroit où je m'étais arrêté. Ou plutôt le reste de l'histoire car j'avais toujours l'impression de connaître toute le récit d'une histoire dès que je touchais le livre.
Quand je reposai le livre sur ma table de chevet, il était pratiquement minuit. Fatiguée, je m'endormis et sombrai dans un sommeil peuplé de créatures fantastiques et de jeunes hommes aux cheveux sombres et aux yeux turquoises.