Ce champs de tournesols

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Chez ma grand-mère en Dordogne, il y a ce champs de tournesol, où j’aime me perdre chaque été. J’y prend des photos, j’y lis, j’y passe en chantant. C’est dans ce lieu que j’ai écris mes plus beau poèmes, c’est dans ce lieu que je t’ai rencontré.
    Je venais d’arriver chez ma grand-mère. La première chose que j’ai faite fut de courir au champs. On dit que rien n’arrive par hasard. Je pense que si. Notre rencontre en est la preuve. On peut croire à la chance, et j’ai choisis de croire à l’amour. Celui que j’ai pour toi. Je ne sais pas si tu te rappelles, j’étais venue avec mon appareil photo, afin de prendre pour le je ne sais combientième fois ce champs, quand en reculant je t’ai heurté. Je me suis excusé un million de fois avant que tu ne puisses parler. Tu t’es présenté, Etienne, tu travaillais pour ma grand-mère, dans les champs de blés juste à côté. Nous avons passé l’après-midi à rire, au milieu des champs jaunes. J’ai un nombre incalculable de photo de toi dans ce champs, et certaines de moi que tu as insisté à prendre. Je n’ai jamais ou effacer aucune d’entre elles, c’est un souvenir auquel je tiens tellement. Les jours sont passés, je passais mes journées entières avec toi. Ta bonne humeur comme un remède, tes rires comme une mélodie dont tu étais le chef d’orchestre. Et puis un jour tu t’es penché vers moi. Je m’en souviens, on venait de découvrir un oiseau perché sur une branche d’un arbre dans lequel on était grimpés, puis tu avais attrapé mon menton avec la délicatesse d’une brise, et nos lèvres s’étaient touchés. Comme dans un rêve, comme dans une symphonie sauvage et spontanée. Tout l’été est devenu alors parfait. Je passais chaque moment avec toi, ne te quittant que lorsque le soleil était couché sur l’horizon. Je t’ai offert mon premier je t’aime à l’aube, et tu m’as offert des paroles que je ne pourrai jamais oublier. Tout était parfait, si parfait que le temps semblait filer à une vitesse folle et je craignais le moment où je devrai retourner dans ma ville. Si loin de ce champs doré et de la mélodie des oiseaux si gais. Mais je n’ai pas eu le temps de prévoir notre au revoir, tu es partis comme ça, du jour au lendemain, sans rien dire. Un jour tu étais là, et le lendemain tu étais partis. Je t’ai attendue si longtemps dans notre champs. Tellement d’heures, de minutes, et de secondes et j’avais cessé de compter. Lorsque le soleil est venu se coucher, Grand-mère est venue me chercher. Elle savais où tu étais, alors je l’ai suivie. Le trajet m’a sembler long, puis lorsque nous sommes arrivés j’ai couru. Le long des couloirs, cherchant le son de ta voix, ou seulement ton odeur. J’ai déboulé dans ta chambre, brisant le silence ayant envahis mon coeur. Tu n’avais pas le droit. Tu n’avais pas le droit de me dire tout ça, si c’était pour partir… Tu m’entends Etienne, tu n’avais pas le droit ! Pas le droit de me dire ces mots, pas le droit de me laisser tomber amoureuse de toi. Tu n’as même pas dit au revoir, aucun mot. Rien.
    Je suis restée si longtemps à tes côtés, même lorsque tu as cessé de respirer, que j’ai cru être morte avec toi. Je ne veux pas repenser à tout ça. Je n’ai pas assister à tes funérailles, tu ne m’as pas dit au revoir, je voulais faire pareille que toi. Non. La vérité c’est que je n’aurais pas supporté te voir partir sous terre sans y être avec toi. Alors je suis retournée, dans notre champs de tournesol. Ce champs qui a abrité notre amour, si court soit-il. Notre amour. Nous étions si jeune quand je t’ai rencontré, je ne pouvais pas savoir que tu allais tout bouleverser. Que tu serai le seul que je ne pourrai jamais aimé. Alors aujourd’hui Etienne, nous serions peut-être mariés, mais je m’en fiche. Si je viens ici, dans ce champs c’est pour t’annoncer une grande nouvelle. Cela fait exactement 16 ans que nous nous sommes rencontrés, et en 16 ans, sans toi, il s’est passé beaucoup de choses. Je suis devenue une pianiste comme je te l’avais dis, et ma plus belle mélodie, je la tiens de toi et moi, de ce champs, de notre histoire.
    Je veux que tu saches, même après tout ce temps, que ce n’est pas grave si tu ne m’as rien dit pour ta maladie, je comprend avec du recul, que nous n’aurions pas vécu la même histoire, et je ne veux rien changer de ce que j’ai connu avec toi. Aussi longtemps que je vivrai, il y aura toujours une part de toi en moi. Je te laisse il est tant que j’aille me préparer, j’ai un concert ce soir.Souhaite moi bonne chance et écoute bien de là-haut, car cette mélodie est pour toi.

Ce champs de tournesolsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant