Vie brisée

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Son regard noir corbeau me transperçait de toute sa haine. Son haleine fétide était comparable à celle d'un porc. L'odeur de sa transpiration était telle qu'elle m'empêchait de me concentrer, je ne pouvais rien faire contre lui. A cet instant précis, je regrettais de ne pas avoir vu que j'étais suivie....
J'aurais pu réagir plus tôt, préparer ma défense, mais il n'en était rien, j'étais coincée ici, au beau milieu de la place publique, adossée à des grilles de métal dont le froid traversait mes vêtements et glaçait mon pauvre sang.
Quelques minutes auparavant, je quittais l'appartement de Max, mon meilleur ami. Il avait organisé une grande fête pour son départ. Tous nos amis y étaient, il nous avait même fait la surprise de convier nos anciens professeurs du lycée. Au début des réjouissances, nous ne savions trop que dire, ils nous avaient vus grandir, évoluer et murir et aujourd'hui nous avions tous presque 25 ans... mais le temps a passé et eux aussi avaient vieillis. La soirée finit par bien se terminer. Malheureusement, je travaillais le lendemain et je dus donc partir aux alentours d'1h du matin afin de ne pas rater le dernier RER pour rentrer chez moi.
Seulement, il aurait fallut que je marche légèrement plus vite car, arrivée devant la station de Denfert Rochereau, les grilles étaient fermées ! Alors que je vociférais en me demandant comment j'allais rentrer chez moi, un frisson parcourt mon échine pour se propager un peu partout dans mon corps. Lorsque je me retournais, je vis l'impensable: un homme était caché dans un recoin a l'ombre des réverbères qui éclairaient la rue.
Durant une fraction de seconde, je restai bloquée, paniquée par l'angoisse qui montait petit à petit en moi. Une seconde de trop puisqu'il se trouvait déjà debout devant moi. Il était grand et brun et il portait des habits sombre, voilà la seule description qu'il m'ais été possible de faire. Le masque noir et rouge qui ouvrait son visage me terrorisait. La peur m'empêchait de prononcer le moindre mot. J'étais comme paralysée ! Par précaution je suppose, il plaqua sa main moite sur mes lèvres tremblotantes, puis me poussa d'un geste sec et douloureux contre les grilles fermées du RER. J'avais essayée de me défendre mais rien n'y faisait, il était bien plus fort que moi et je n'arrivais pas à me défaire de mon emprise. Il me porta jusqu'à une ruelle sombre des alentours. Je n'avais jamais ressentis un dégoût aussi profond pour quelqu'un ! Tandis que ses mains parcouraient les moindres recoins de mon corps, mes larmes ne cessaient de couler, rien n'aurait pût les retenir. Il déchira mes vêtements avec vivacité et violence; il n'en restait maintenant quelques pauvres lambeaux...
Il faisait froid mais il devait avoir chaud car sa peau était brûlante. Petit à petit, je sentis mon corps m'abandonner, je me sentais partir dans un monde qui n'était pas le mien. A chaque minute, chaque seconde qui défilait, mon âme mourait et je ne pouvais rien y faire... J'étais allongée sur le sol glacé par un froid hivernal à regarder le ciel sombre et couvert, il n'y avait aucune étoile. Je sentais cet individu en moi, je ne me débattais plus, et cela depuis longtemps, je pleurais. Je l'entendais rire, fier d'avoir détruit une vie. En me débattant, je m'étais ouverte la cuisse, le sang coulais mais la douleur n'y était pas. Il me tenait avec fermeté, je me sentais si sale, si meurtrie.
Tu m'as fais jurer de n'en parler a personne, disant que tu étais persuadé que j'avais aimée. Mais je peux te le soutenir, j'avais mal, très mal...

Je m'appelle Moana, et c'est dans cette ruelle que tous mes rêves se sont brisés à jamais

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 26, 2017 ⏰

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