What if the Storm Ends ? || The 100 | Bellamy|Murphy|Roan ||

Chapitre 10 : We are bonded, whatever the distance

Gwen

L'après-midi touche à sa fin quand les nouvelles surviennent enfin. En la personne de la petite fille portée disparut le matin même. Elle apparaît aux portes, le pas traînant et le regard absent, marchant comme une somnambule.

- C'est Charlotte ! S'écrie Tessa.

Je me précipite vers elle et l'agrippe par les épaules.

- Charlotte ! D'où est-ce que tu viens ? Tu as vu les autres ?

La gamine hoche lourdement la tête. Ses yeux sont fixés sur moi, mais son esprit vogue visiblement très loin. Je rejette le sentiment désagréable que cet air amorphe suscite en moi et insiste :

- Oui ? Tu les as vus ? Où ça ? Ils vont bien ? Où est Bellamy ?

A la mention de Bellamy, Charlotte papillonne des paupières, ses doigts se serrent compulsivement sur un objet tranchant et brillant. Alors seulement remarqué-je le couteau qu'elle empoigne avec tant de force que ses jointures en blanchissent.

- C'est à Bellamy, soufflé-je avant de durcir le ton. Charlotte, raconte-moi tout ce qu'il s'est passé !

D'autres s'agglutinent autours de nous, la pressant de questions semblables. Quelque-part dans la foule, Octavia vocifère pour qu'on lui cède le passage.

- Je les ai suivit, dit enfin la gamine. Je voulais juste ne plus l'entendre mourir ! Bellamy a dit qu'il me montrerait comment chasser et... et le brouillard est arrivé.

Je sens ma gorge se nouer, présageant le pire. J'enfonce par mégarde mes ongles dans les épaules de la gamine. Un vif ressentiment à son égard croît déjà en moi. Elle poursuit, la voix chevrotante :

- Ça brûlait alors on a... on a courut jusqu'à la grotte et Bellamy m'a aidé, mais ce gars est tombé et... on ne pouvait pas faire demi-tour. C'est moi, c'est moi qui l'ai trouvé ce matin.

Sa petite figure pointue se plisse en une grimace d'horreur. Plongée dans ses souvenirs, elle ne semble pas réaliser que l'assemblée toute entière est suspendue à ses lèvres.

- Bellamy m'a dit de rentrer. J'ai juste fait ce qu'il m'a dit, sanglote-t-elle.

Le maelstrom d'émotions qui tourbillonne dans ma tête me laisse interdite. Je me redresse lentement, ne songeant même pas à prendre la gamine dans ses bras pour la réconforter - ce dont se charge très bien une autre fille. Bell est en vie. Il sera bientôt là. Mais ils ont perdu quelqu'un. Et Clarke ? Finn et Wells ?

- - -

Le retour des chasseurs est annoncé après la nuit tombé, longtemps après que tous travaux aient cessé et que les feux aient été allumé. J'accours aussitôt, devançant les autres. Le regard de Bell me trouve dans la mêlée et il me sourit, d'un air qui rend négligeable le moindre tourment que la journée m'a infligé. Pourtant une ombre imprègne son visage, qui s'aggrave quand Octavia s'avance à son tour. L'expédition est chargée de deux fardeaux. Le premier : une truie qui réjouit et fait saliver les Cent. Le second : un corps dont la tête est recouverte d'une veste.

Engourdis par un vague malaise, je ne peux détacher les yeux de ce qui constitue une cinquième perte dans nos rangs. En l'espace de quelques jours, nous ne sommes parvenus à sauver qu'un seul des nôtres. Profondément troublée, je ne prête pas attention au départ d'Octavia, pas plus qu'à celui de Clarke et Finn -qui se précipitent dans l'épave pour administrer leurs herbes médicinales à Jasper- ni aux amis d'Atom qui se chargent d'emporter le corps, ni aux autres affamés indifférents à la situation qui fondent comme des hyènes sur le cadavre puant du sanglier. Je ne sors de ma torpeur que lorsque Charlotte se jette dans les bras de Bell.