Chapitre 1

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Le réveil sonne. 6h30. J'étais déjà réveillée mais je le laisse sonner. Je suis allongée dans mon lit à regarder le plafond. De la lumière s'échappe à travers mes volets. Il va surement faire beau, je pense. Je n'ai pas envie, mais alors pas envie. 6h35, j'éteins mon réveil. Je referme les yeux, je n'ai pas sommeil mais je ne veux pas me lever.

- SAM !!!!

C'est ma mère. Elle veut que je me lève..... Pas envie.

- SAMANTHA !!! Tu vas être en retard !

- J'arrive maman.

Je m'assoie sur le bord de mon lit. Je devrais être heureuse, aujourd'hui c'est mon anniversaire. J'ai 17 ans aujourd'hui. Mais non je ne le suis pas.

Nous sommes début septembre. C'est la rentrée des classes. Jusque-là rien de dramatique. Je suis en terminale et je passe mon bac à la fin de l'année. Cette journée aurait été géniale si j'avais pu passer cette rentrée et mon anniversaire avec mes amies. Sauf que j'ai déménagé pendant les vacances d'été.

Je me trouve dans une ville que je ne connais pas avec des gens que je ne connais pas. Les filles me manquent. Nous sommes partis car ma mère a trouvé un nouveau travail. Elle est pédiatre dans un cabinet à Angers maintenant.

« Tu verras c'est une très jolie ville » qu'elle disait. « Tu vas te faire de nouveaux amis ».

Aller courage !!! Je me lève avant que ma mère ne hurle et ne réveille les voisins. Je descends à la cuisine et voit ma mère avec un grand sourire.

- Bon anniversaire ma chérie !!!

Elle me serre dans ses bras, me fait un gros bisou et me dit avec des trémolos dans la voix :

- Mon bébé a déjà 17 ans.... Comme tu as grandi vite.

- Maman, c'est bon, tu me dis la même chose tous les ans.

- Oui mais 17 ans tout de même, ce n'est pas rien.

Elle essuie ses larmes, cherche dans son sac et revient avec son portefeuille, et comme je le craignais me sort une photo de moi à la naissance.

- Regarde comme tu étais belle et minuscule ma petite poupée, tu as l'air si fragile là-dessus. Bon aller il faut se reprendre, va prendre ton petit déjeuner car.....

- Oui je sais !! c'est le repas le plus important de la journée... Pfffff.....

Je me dirige vers le frigo et me sert un grand verre de jus d'orange. Je n'ai pas réellement faim ce matin, cette première journée dans un nouveau lycée me stresse. J'ai une énorme boule au ventre. Le jus d'orange a du mal à passer. Ca ne va pas. Je veux retourner me coucher, me cacher sous ma couette.

- Je te dépose pour ton premier jour. Dépêche-toi si tu ne veux pas être en retard.

Je ne sais pas comment elle fait pour être aussi speed le matin, je n'ai pas hérédité de ça. Je tiens plutôt de mon père qui prend tout son temps. Même si je n'aime pas être en retard je prends mon temps. Mon père est prof de math dans un lycée. Et heureusement pas dans le lycée où je vais. Ça fait déjà deux ans que lui, est arrivé à Angers. Il rentrait tous les soirs mais ça devenait dur de faire la route tous les jours. Nous habitions à Nantes. Il mettait deux heures de demi tous les jours aller-retour pour aller travailler, et encore quand il n'était pas pris dans les embouteillages le soir. Donc ma mère a décidé de laisser le cabinet qu'elle avait sur Nantes et de venir aussi sur Angers. Et évidemment j'ai été obligé de suivre.

J'avale mon verre de jus d'orange et monte dans la salle de bain. Une douche rapide, et hop !!... Ha non toujours pas envie.

J'enfile mon peignoir et vais ouvrir les volets de ma chambre pour voir le temps qu'il fait et pour savoir comment m'habiller. Je respire l'air frais du matin. Ma chambre donne sur un petit jardin, c'est une chance d'être en ville et d'avoir un bout de jardin. Il y a une terrasse sur laquelle est installée une table et six chaises. Nous sommes à dix minutes du centre-ville à pied et je m'étonne encore que le quartier soit aussi calme. J'étais habituée à un appartement avec des murs aussi fins que du papier à cigarette. Je pouvais deviner les moindres faits et gestes de mes voisins du dessus, quand ils allaient aux toilettes, quand ils étaient dans la cuisine et même quand ils étaient dans leur chambre, mais pas pour dormir. Beurk en plus elle n'était pas très discrète la voisine, alors dans ces cas-là je m'étais mes écouteurs et écoutait la musique pour masquer le bruit. Heureusement pour moi, mais peut-être pas pour elle, ça ne durait pas longtemps. Bref. Je ferme la fenêtre et me tourne vers ma chambre.

La Culture des CoeursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant