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Sous l'approbation de l'astre de la nuit, une jeune femme déambulait dans les rues bondées de monde de la capitale; le regard fixe, la démarche assurée et gracieuse, presque féline. À chaque avancée qu'elle accomplissait, la longue chaîne entourant sa cheville fouettait le sol d'un cliquetis inquiétant.
J’ai cueilli ce brin de bruyère.
Les passants généralement bruyants et pressés ne purent s'empêcher de se retourner sur son passage. Était-ce ses traits purement occidentaux qui dénotaient tant dans ce décor ? Où alors était-ce l'aura menaçante et sinistre qu'elle dégageait ? Pourtant, elle n'était en rien terrifiante: de longs cheveux blonds soyeux et ondulés; un visage fin et rond; un nez légèrement en trompette, parsemé de multiples tâches de rousseurs; des pommettes saillantes et des lèvres rosées et pulpeuses. Oui, elle paraissait jolie; presque angélique, mais son regard en disait long. Une lueur dangereuse brûlait à l'intérieur de ses yeux bleus, tentatrice. Et elle persistait, tremblante de froid dans sa longue robe blanche, arpentant sans s'arrêter les asphaltes en quête de son salut.
L’automne est morte, souviens-t’en.
Puis, alors que la lune atteignait son point culminant, elle le vit. Assis, là, à même le sol dans cette ruelle sombre, pathétique. Son si beau visage, amoché; ses joues rebondies et enfantines, entaillées; ses vêtement sales, déchirés; son corps svelte et musclé, mutilé. Il semblait attendre un miracle, un signe. Elle retint un soupir de soulagement, certes c'était imprévu et contre nature mais ils se rencontrèrent, enfin.
Nous ne verrons plus sur terre
Ils se sont admirés, longtemps et ils se sont aimés, là, dans cette allée sombre et angoissante, mais pour combien de temps? Quand la pression sur sa cheville se fit plus insistante, presque insoutenable elle sentit que le moment était venu. Alors elle s'allongea et l'entraîna avec lui, l'embrassant de ses lèvres luxurieuses, le rassurant. Elle le berça, telle une mère avec son enfant les nuits de cauchemars et lui chuchota des mots doux, l'anesthésiant de ses douleurs physiques et de ses songes. Enfin ils finirent par s'endormir, apaisés par leur chaleur mutuel et l'euphorie qui régnait en leur coeur.
Odeur du temps, brin de bruyère,
"Le corps sans vie d'un homme a été retrouvé ce matin dans une ruelle, il s'agirait d'après plusieurs sources de Jeon Jungkook, un étudiant de 19 ans sans histoire. Il aurait été tabassé à mort, les agresseurs sont toujours inconnus à ce jour. La police a également indiqué qu'une chaîne d'un matériaux inconnu a été récupéré dans la paume de la victime. Toutes nos condoléances vont à sa famille ainsi que ses proches."
