Je suis bien contente d'arriver enfin à destination.
Après neuf heures d'avion, je suis vraiment exténuée. J'étais à côté d'une famille de trois personnes. Évidemment, il y avait un bébé dans le lot. Il n'a fait que brailler. Je n'ai pas pu fermer l'œil plus d'une heure. Vivement que j'arrive à l'appartement.
Je sillonne les rues à la recherche de mon futur immeuble.
Cette ville n'est pas très grande, mais je me sens tellement perdue. Ma famille et mes amis me manquent déjà, mais j'avais tellement envie de changer d'air, j'espère seulement ne pas le regretter.J'arrive enfin devant mon immeuble. Je sonne.
Pas de réponse. Me serais-je trompée?
Je réessaie. Toujours aucune réponse.Il fait plutôt froid et j'aimerais beaucoup pouvoir entrer le plus vite possible. Je me demande ce qu'il se passe.
Heureusement, quelqu'un entre dans l'immeuble, je lui emboîte le pas en le remerciant. Mon appartement se trouve au deuxième étage. Je prends l'ascenseur avec la personne m'ayant ouvert la porte.
En sortant, je continue de suivre cette même personne, j'en viens même à me demander si je me suis trompée d'étage, ou même d'immeuble.La voix de l'homme me tire rapidement de mes pensées:
- Est-ce que je peux vous aider?
- J'habite au 36, dis-je avec assez peu de conviction.
- Vous vous moquez de moi mademoiselle? Vous vous êtes forcément trompée. J'habite au 36. Êtes-vous au bon étage?Il me parle avec un soupçon d'énervement, je sens bien que je l'agace, mais je n'y peux rien.
Je lui montre le papier avec marqués tous les détails de l'endroit où se trouve mon appartement.- Bizarrement, l'adresse est exacte, répond-il avec étonnement.
Écoutez, j'ai emménagé dans cet appartement il y a deux semaines, et il n'a jamais été question d'un ou d'une colocataire. Je suis désolé, mais je ne peux rien pour vous, poursuit-il.Il entre dans son appartement et me laisse plantée là, comme une idiote. Je suis en panique et décide d'appeler la personne qui m'a louée l'appartement.
Une voix automatique me répond:
- Le numéro que vous avez appelé n'est pas disponible dans votre pays.J'essaie et réessaie désespérément d'appeler ce foutu numéro. Aucune réponse. Je sors de l'immeuble afin de me rafraîchir les idées. Je suis dans une ville que je ne connais pas accompagnée de deux énormes valises et d'un sac à main. Je n'ai nulle part où aller et ne connais personne.
Je réfléchis un peu tout en essayant de retenir mes larmes et décide d'appeler ma mère:
- Allô?
- Maman? Oh mon Dieu super! Crie-je avec soulagement.
Je lui explique tout de A à Z. Elle est autant en panique que moi:
- Oh ma chérie, mais comment tu vas faire?
Nous commençons toutes les deux à crier et paniquer, la conversation n'a ni queue ni tête et ne me fait que perdre encore plus le contrôle.Ma mère finit par se calmer:
- Écoutes ma puce, je vais voir ce que je peux faire, je suis sûre de pouvoir trouver quelque chose. Je te rappelle dans quelques minutes.Elle raccroche immédiatement, sans doute prise par le stress et la rapidité. Je suis assise sur le bord du trottoir, avec mes affaires, seule, certaines personnes me jettent des regards compatissants en passant à côté de moi, d'autres me balancent des pièces. J'ai honte, mais je ne peux rien faire d'autre pour le moment, à part les laisser faire.
Mon téléphone sonne, c'est ma mère qui me rappelle, enfin!
Ces quelques minutes m'ont parues si longues.
Je décroche immédiatement:
- Maman? Alors? Tu as une solution? Je suis totalement folle au téléphone.
- Oui, je crois ma chérie, je ne suis pas très sûre que cela te conviennes, mais c'est tout ce que je peux te proposer pour le moment.
Elle a l'air vraiment perplexe au téléphone, ça me perturbe.
- Dis moi maman, ce sera toujours mieux que de dormir dehors, dis-je en pensant à ce que ça pourrait bien faire de passer une nuit ici, dans le froid et l'insécurité.
- Je t'explique, j'ai appelé mon amie Hélène, celle avec qui je faisais du sport avant, elle habite aux États-Unis maintenant, comme toi. Elle m'a dit qu'elle connaissait une famille recherchant une jeune fille au pair. Je sais que tu n'as pas énormément d'expérience dans ce domaine, mais c'est tout ce que je peux te proposer. Quand Hélène a appris ta situation, elle a directement contacté la famille Smith afin de convenir d'un entretien.Je suis complètement troublée par tant d'explications, je ne m'attendais absolument pas à ce genre de proposition, mais je ne vois pas comment je pourrais me permettre de refuser.
- Oh, maman, je ne sais pas quoi dire. Je pense que c'est une bonne idée, j'adore les enfants, et faire le ménage ne me dérange pas, puis je serais loger gratuitement, c'est plutôt idéal en fait, réponds-je avec enthousiasme.
Ma mère et moi nous mettons donc d'accord. Et j'ai une chance inouïe, puisque la maison des Smith ne se trouve qu'à 1km de l'immeuble dans lequel j'ai habité quelques minutes.
- Bon, maman, je vais te laisser, il va falloir que je marche un petit moment avant d'arriver jusqu'à leur maison.
- Pas besoin mon cœur! Hurla ma mère a travers le téléphone, les Smith ont envoyé une voiture devant ton immeuble.Je suis sans voix, une voiture? Sont-ils riches? Je n'ose pas posé la question à ma mère, je verrai bien une fois arrivée.
- D'accord maman, je t'appellerai une fois mon entretien terminé.
- Bien sûr ma puce, en attendant je vais continuer à te chercher d'autres opportunités, au cas où celle-ci se transformerait en échec, répond-elle la voix légèrement cassée.Nous nous disons au-revoir et je raccroche, le coeur un peu serré, en sachant que je vais monter en voiture avec quelqu'un d'inconnu.
Une immense voiture noire aux vitres teintées vient s'arrêter juste devant moi. J'ignore comment le chauffeur a pu me reconnaître, je suis terrifiée, mais essaie de paraître calme.
Un jeune homme sort de la voiture:
- Je suis le chauffeur des Smith, Martin, mademoiselle Travsk, dit-il d'un ton calme et serein.
Il a l'air de sentir mon hostilité, il sourit:
- Hélène, l'amie de votre mère, si j'ai bien compris, a transmis tout ce qu'il fallait savoir à votre sujet à la famille Smith, alors n'ayez pas peur de moi. Je ne vous espionne pas depuis des années, je ne connais votre nom et votre visage que depuis quelques minutes.
Je me mets à rire, il n'a pas tort, je suis un peu trop sur la défensive. J'essaie de me dérider un peu:
- Vous avez raison, excusez moi, je n'ai pas l'habitude qu'un inconnu vienne me chercher dans une superbe voiture.Il me sourit une nouvelle fois, puis m'invite à entrer.
Il s'occupe de mes valises tandis que j'entre à l'arrière de la voiture. La banquette est immense, les sièges sont d'un cuir magnifique. Je crois que je pourrais vivre dans cette voiture, elle est tellement spacieuse!- Elle vous plaît, visiblement.
Je lève les yeux. J'étais tellement subjuguée par l'intérieur de la voiture que je n'ai pas remarqué qu'il y avait un homme assis devant moi, sur le siège passager. Je ne sais pas vraiment quoi répondre.
L'homme se retourne, il plonge son regard noisette dans le mien. Je crois que je n'avais jamais vu un aussi bel homme.
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Relation mortelle
Roman d'amourAxelle débarque dans une nouvelle ville pour ses études. Elle n'y a ni ami, ni famille, ni travail, et va devoir se débrouiller seule afin de subvenir à tous ses besoins. Heureusement pour elle, elle va pouvoir compter sur une famille prête à l'acc...