Café et Bicyclette - [Terminé]

Chapitre 17.1 - Cuisine

Chapitre Dix-Septième - Partie I

Martijn était assis à son bureau, il devait travailler son cours sur les impressionnistes français, mais il avait décroché à la deuxième page. A la place, il griffonnait de petits dessins au bic sur le haut de sa feuille de note. Il entendit soudainement frapper à la porte de sa chambre.

« Entre, indiqua-t-il sans relever la tête de son cahier persuadé qu'il s'agissait de sa mère. Je sais, j'ai pas descendu mon linge... Désolé.

-Marty ?

-Tiens, une revenante, ironisa-t-il en reconnaissant la voix de sa soeur. T'as besoin d'un truc ?

-Euh... Déjà, je suis désolée.

-De pas m'adresser la parole depuis plus d'une semaine ?

-Ouais, de ça.

-Ok, répondit-il en tournant sa chaise vers sa soeur. Autre chose ?

-Merci aussi. De ne pas m'avoir balancée aux parents.

-Ok. Autre chose ?

-Je me suis engueulée avec Greta.

-C'est pas la première fois. Et dans deux jours ça sera oublié. Je peux pas faire grand chose.

-Mais c'est qu'on avait prévu un truc demain, et du coup elle vient plus. Alors je m'étais dis que tu pourrais venir avec moi.

-C'est un concert ?

-Non.

-Bon bah laisse tomber. »

Martijn se voulut catégorique en disant cela, il reporta donc son attention sur ses cahiers. Suzanne, pas satisfaite de la réponse de son frère, s'approcha du bureau de ce dernier.

« Allez Marty... S'il te plait. J'ai pas envie d'avoir payé la place pour rien.

-C'est pour faire quoi ?

-C'est un cours de cuisine.

-Et t'as pensé à moi ?, rit Martijn. Je suis le pire cuisinier du monde.

-Bah c'est justement pour ça que j'ai pensé à toi.

-Ouais, mais non. C'est pas une bonne idée, Suzanne.

-Mais si tu viens tu pourras lui cuisiner des trucs.

-A qui ?

-A la fille que t'as dessinée partout sur tes cours, fit Suzanne en désignant d'un mouvement de tête les feuilles de notes dispersées sur le bureau de son frère. »

Martijn écarquilla grand ses yeux et se dépêcha de ramasser ses feuilles qu'il rangea dans le premier classeur qui trainait par là. Mais sa soeur, plus rapide, avait quand même réussi à attraper une des feuilles où se trouvait le plus grand portrait de Magda que Martijn avait gribouillé en cours. C'était une image de la française qu'il avait dans la tête depuis plus d'une semaine, depuis leur après-midi au Vondelpark: la jeune femme était allongée dans l'herbe, elle semblait dormir. Paisiblement. C'était ce que Martijn préférait voir sur son visage: la quiétude. Pendant ces quelques heures passées ensemble, il avait eu la sensation que Magda s'était enfin sentie chez elle. Et il aimait croire que c'était grâce à lui.

« C'est qui ? C'est ta française ?

-Parce que tu crois que ça te regarde ? S'il te plait rend moi cette feuille.

-Demain dix-huit heures ?

-Mais demain, on est jeudi et le jeudi j'ai un truc de prévu. Je peux pas, désolé.