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Penchée sur le plan de notre maquette dessiné par Rode, un ami d'Aurore, je lève les yeux et tends l'oreille vers Mme Bornez qui s'apprête à nous annoncer une nouvelle importante.

- J'ai une grande nouvelle à vous annoncer ! nous fait-elle savoir en tapant doucement dans ses mains, le sourire aux lèvres.

Debout, à deux pas du bureau de Maurice, je m'éloigne du plan étalé sur la table devant moi, retournant sur mes pas. Je m'assois lentement sur mon siège, observant, d'un oeil curieux, notre enseignante replonger silencieusement dans l'écran de son ordinateur.

- C'est pour le concours ? chuchote Ned.

Alors que Ned fait naître en moi l'hypothèse d'un futur concours pour notre maquette encore en construction, je repense au mail que Maurice a envoyé à notre groupe de technologie, hier soir.

- Je pense... Vous aussi vous avez reçu le mail ? demande Aurore en se tournant vers nous.

- Un mail ? la questionne Peter, complètement perdu.

Je ris, amusée par la remarque de Peter. Je le regarde et secoue la tête, lui faisant savoir que sa question est totalement vaine puisque pour que Peter, ce garçon avachit sur la table de l'ilot, lise ses messages, il faut que cela soit une question de vie ou de mort. Alors pour qu'il ouvre ses mails, je n'imagine pas la chose.

- Peter, depuis quand est ce que tu lis tes mails ? je réplique en souriant.

Mon ami se redresse, touché par mes mots. Puis il hausse les épaules, admettant que je n'ai pas totalement tort.

- J'avoue que...

Mais Peter se fait couper dans son élan, rattrapé par Maurice qui reprend ce qu'elle nous expliquait, se levant de son siège, toujours regardant son écran.

- Je disais donc... que... Ah, ça y est ! Je vous disais que j'ai pu réussir à nous inscrire à un concours de... technologie !

Mais le calme dans la salle est palpable. Mme Bornez constatant notre joie, fait retomber ses bras.

- Vous avez l'air heureux dites donc...

Maurice a raison ; si pourtant elle l'est, la classe semble être inanimée. Si nous n'avions pas été lundi matin à 8h05, j'aurais sauté dans la salle, heureuse comme une enfant. Mais cela étant dit, nous sommes effectivement lundi matin à 8h05 et malgré que je le veuille, rien ne peux se lire sur mon visage.

- Mais, Maurice, il est quand ce concours ? demande soudainement John en se frottant le front, perturbé par cette nouvelle.

- Oui, donc John... Le fait est que... Il se trouve être dans pile deux semaines.

J'écarquille grands les yeux tandis qu'Aurore rit nerveusement et Ned désespéré, plonge sa tête dans les bras.

- Madame, c'est impossible... conclut Fanny en disant à voix haute ce que tout le monde pense tout bas. On n'aura jamais le temps...

Mme Bornez, soudainement anxieuse, se met à marcher dans la salle. Constatant que notre enseignante fait les 100 pas, je ne peux m'empêcher d'imaginer l'état de notre projet final, devant être réalisé en moins de deux semaines. C'est alors que Maurice s'arrête, quittant subitement ses pensées.

- Oh, allez ! bien-sûr qu'on peut y arriver ! Comme vous dites, les jeunes, on ne change pas une équipe qui gagne. Et puis, nous pouvons nous réunir dans la semaine... Et vous n'allez pas me faire croire que mes heures sont des supplices ! Mettons nous au travail et on pourra gagner un prix.

Ned sursaute, surpris par la vivacité de notre professeure.

- Mais... Mais Madame, c'est sur quoi, le concours ? demande Yuza quant à elle complétement perdue.

Peter Parker est plus étrange qu'il n'y paraît Où les histoires vivent. Découvrez maintenant