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Trempée de la tête aux pieds, ma valise à la main, je traverse la cour de l'école en courant maladroitement, déséquilibrée par le poids de ce que tiens. Arrivée sous le préau, je me précipite sur les marches de l'escalier infernal. Essoufflée tout autant que mouillée,  je pose ma valise à mes pieds puis toque contre la porte de la salle de technologie. Reprenant mon souffle, je pousse légèrement la mèche brune qui plaquée par la pluie le long de mon front, me gratte les yeux. Au bout de longues secondes, n'ayant pas eu de signe de la part de Mme Bornez, je m'approche de la vitre. Je pose doucement mon front perlé de gouttes d'eau sur la fenêtre froide, essayant de voir si mes camarades sont encore à l'intérieur de la salle. Malheureusement, je constate rapidement que la pièce silencieuse est plongée dans le noir. Je me demande où ils sont passés, lorsque quelque chose m'attrape par les épaules. Je sursaute et me retourne, le cœur battant à se rompre. Surprise de voir Peter, un sac de voyage à ses pieds, mes mots s'emmêlent. 

- Peter ? Qu... tu... Je crois qu'ils sont partis, je lui annonce, en commençant à paniquer. 

Mon ami dépose son sac noir sur ses épaules et attrape ma valise avant de se diriger vers l'escalier. 

- Je les ai vu, ils sont en bas ! Ne t'inquiète pas, ils nous attendent. 

Je respire un bon coup, ayant cru arriver trop tard. Je rejoins alors Peter qui m'attend, prêt à redescendre les marches glissantes de l'escalier. 

- Qu'est ce que tu fais là ? je lui demande en songeant à ce qu'il m'a dit. 

- Je suis venu te chercher, j'étais juste derrière toi quand j'ai aperçu la classe. 

Nous descendons rapidement les marches, faisant attention de ne pas glisser. Bien que glisser aurait été une méthode surement bien plus efficace que la notre. Une fois rentrés dans le bâtiment, traversant le long couloir de l'école, des voix se font entendre. Quand nous arrivons devant la porte ouverte de la salle bruyante, Mme Bornez pose ses yeux sur nous. 

- Bonjour Peter, bonjour June, nous dit-elle en se repenchant sur la grande maquette devant elle.

Matin agité, mon regard se pose sur mes camarades qui à deux doigts de faire une crise de nerfs, courent un Marathon dans la pièce chauffée. Il est vrai qu'entre la fausse neige à créer, les objets de la maquette à terminer de fixer et les lumières à faire fonctionner, Maurice, ce matin, ne nous enseigne pas le chemin de la paix intérieure. Et à peine le pied rentré dans la salle, je commence déjà à paniquer pour le concours. 

- Bien... Si vous avez terminé, on va essayer avec la lumière.

Tandis que Peter et moi allons déposer nos affaires de voyages dans un coin de la pièce, Mme Bornez se met à faire les 100 pas dans la salle, essayant probablement de faire redescendre la pression. 

- C'est parti.

Fanny, qui s'occupait de brancher tous les fils et de les lier les uns aux autres, s'éloigne doucement de la table sur laquelle se trouve notre projet. Puis elle tend le bras afin d'éteindre la lumière de la salle. Nous sommes alors soudainement plongés dans le noir.

- Voyons tout ça...

Maurice appuie doucement sur l'interrupteur à ses côtés et le tour est joué. La maquette que nous avons travaillée pendant plus de trois semaines prend vie et les personnages qui étaient alors immobiles, se mettent à glisser sur les pistes enneigées, les lampadaires et les guirlandes festives, s'illuminer. Transportés au plein coeur de la montagne, nous observons le spectacle. Je regarde Peter et Ned, fière de notre projet. Mais nous nous perdons du regard lorsque Maurice s'éclaircit la voix. 

Peter Parker est plus étrange qu'il n'y paraît Où les histoires vivent. Découvrez maintenant