La peur

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Chapitre 14 : La peur

***Vicky PENDA***

J’ai fermé la porte de mon appartement avec tellement de fureur que j’aurai juré que tout l’appartement a tremblé. Kyle qui était couché au salon a sursauté et s’est redressé. Tout son visage reflétait une surprise sans borne.

-Vicky ?

-Quoi ? criai-je en jetant mon sac sur le sol.

-Pourquoi est-ce que tu es toute rouge comme ça ? Tu sors d’où ? fit-il en se levant.

-Regarde…ne me prends surtout pas la tête sinon je chauffe le fer à repasser et je te refais le portrait. Tsuip.

-Tu t’es battue ?  Cette nuit ? À cette-heure ? fit-il avec un sourire niais

-Oui ! Et après ? Si tu oses rire…

Il a éclaté de rire puis s’est repris en grimaçant de douleur. Je me suis sentie humiliée…Et pas qu’un peu. Comment est-ce que j’ai pu tomber si bas ? Qu’est-ce qui s’est passé pour que BALLA lâche son chien sur moi ? Hé Dieu !

-Je te promets de ne pas rire…Tu es couverte de bleus. C’est BALLA qui t’a fait ça ?

-C’est la partie de l’histoire qui te réjouit hein ? Que ce soit Eden qui m’ait frappé !!! Comme ça tu pourras me montrer les épis de maïs qui te servent de dent là. Tu penses que tous les hommes sont comme toi ? Tout le monde ne bat pas les femmes.

-Tout ceci ne répond pas à ma question Victoria.

-Il y avait une femme chez Eden…Elle m’a attaqué…me traitant de pétasse parce que je couchais avec mon cousin. Apparemment toute la ville est au courant de cette histoire ! On s’est battu et Eden ne nous a même pas séparés. Il a lâché son chien sur nous.

Kyle s’est rassis puis a commencé par glousser…Dépitée, je l’ai abandonné sur place et je me suis refugiée dans ma chambre. Pourquoi est-ce que les choses n’avancent pas comme je l’aurais voulu ? Que dois-je faire pour regagner le respect d’Eden ? Il faut aussi que je récupère ma fille à tout prix ! A l’allure où vont les choses, Maeva deviendra ma seule monnaie d’échange.

J’ai enlevé mes vêtements déchirés que j’ai posés par terre. Cette femme dont j’ignore jusqu’au prénom va me le payer. Si jamais nos chemins se croisent à nouveau, je ferai de sa vie un enfer. Elle ne sait pas à qui elle s’en est pris…Je me demande si le connard de marabout que j’ai payé pour envoûte Eden a vraiment fait son boulot comme il se doit ! C’est la conséquence quand on n’a affaire qu’à des incapables !

Pendant ce temps

***Karl JEFFERSON***

Le désir que je ressentais actuellement pour Royce me dépassait par son intensité…Depuis des mois, j’essayais de comprimer ce désir en moi. D’abord pour ne pas passer pour un homosexuel. Puis quand je l’ai vu sortir de la piscine, mon désir s’est fait plus violent. Mais ensuite, j’ai découvert l’histoire du viol et j’ai encore dû me contenir. Je la fixe droit dans les yeux sans la toucher…histoire de la laisser libre de ses décisions. Ce que j’aime quand je suis près de Royce est que j’ai souvent l’impression de ne pas savoir à quoi m’attendre. Royce représente le feu, le danger, l’explosion des sens. C’est dur de trouver une femme qui te donnera l’impression d’être plus qu’un homme ! Et rien que pour cela, je veux me donner une chance avec elle.

-Je suis partante murmura-t-elle en me fixant droit dans les yeux.

Un large sourire a étiré mes lèvres. Je l’ai attiré vers moi et j’ai capturé ses lèvres dans un baiser torride. Pour la première fois depuis qu’on a commencé nos petits jeux, je n’avais pas envie de me retenir. Je voulais qu’elle découvre le vrai Karl JEFFERSON…celui qui est capable de te faire oublier jusqu’à ton prénom. J’ai pris d’assaut l’intérieur de sa bouche…Nos langues se sont trouvées et nos salives se sont mélangées. Je suis comme une abeille qui va à la conquête d’une nouvelle ruche et ce que je découvre…les sensations que me procurent le simple fait d’embrasser Royce sont exquises. Elle a émis un bruit de gorge absolument sexy.

-Tu vas me rendre fou Royce…C’est le but que tu t’es fixée ? dis-je en me détachant d’elle

Elle semblait sceptique…Sûrement qu’elle se demande comment une femme comme elle pouvait m’intéresser à ce point. Pourtant, Royce fait partie des plus belles femmes que j’ai connues. Elle a cette beauté délicate et fragile qui t’émeut et qui te touche…Et un physique de rêve. Elle pourrait même faire bander un mort ! Le simple fait qu’elle puisse en douter est une conséquence de son viol…j’ai lu que les victimes de viol perdent toute confiance en elles et se ferment à tout.

-L’instant présent te fait dire des bêtises Karl

-Ah oui ? dis-je enfouissant mes mains dans ses cheveux. Si seulement tu pouvais lire en moi…Voir ce que j’ai envie de te faire (voix plus basse) tu me supplierais de t’épargner.

Je l’ai tiré vers moi et je l’ai retourné. Dans cette position, je l’ai fait avancer vers la grande table de la salle à manger. Elle était crispée. Une fois certain qu’elle avait les mains sur la table, je me suis mise à l’embrasser dans le cou…Tout doucement. Je la sentais frémir contre moi…Très lentement j’ai commencé ma descente. Mais quand je suis arrivé au niveau de son dos, elle s’est encore braquée.

-Reste avec moi Royce…Je suis ici en train de te toucher, concentre toi sur le moment présent. Ecoute ma voix dis-je en touchant les grosses cicatrices laissées sur son dos.

Je n’ai pas pu empêcher la colère de me dévorer. Comment peut-on battre une femme de cette manière ? Pourquoi lui laisser ce genre de cicatrices à vie ? Roland me le payera tôt ou tard…je le jure. Brusquement je me suis souvenu du bracelet que maman m’a remis pour elle.

-J’ai un présent pour toi dis-je en reculant légèrement pour admirer sa silhouette. Et je veux que tu l’ai sur toi tout le temps.

-Hum….Qu’est-ce que c’est ? dit-elle en tentant de se retourner.

-Non attends ! dis-je avec une vois rendue rauque par le désir. J’aime regarder tes belles fesses (les caressant à travers le tissu du short)…Elles me font bander au maximum.

Je me suis baissé et j’ai laissé mes lèvres courir sur son dos…Sur ces cicatrices et le long de sa colonne vertébrale. Elle soupirait…Ses gémissements m’excitaient plus encore.

-Karl ?

-Darling ? Tu as un souci ? dis-je avec un ton taquin.

-Je veux…t’embrasser.

C’était une supplication. Je me suis relevé et je l’ai retourné vers moi. Elle a pris aussitôt mes lèvres. Je lui ai légèrement mordu la lèvre inférieure avant d’intensifier le baiser. Je sentais ses seins contre moi et la chaleur de son corps diffuser à travers la mienne. D’une main, j’ai empoigné le sein droit la faisant sursauter et je me suis mis à lui caresser le mamelon.

-C’est déloyal…Tu es encore vêtu lança-t-elle en stoppant le baiser.

-Je sais…

J’ai arrêté ce que je faisais…J’ai retiré le bracelet que j’avais à mon poignet et j’ai pris sa main.

-Attend…Que fais-tu ? dit-elle surprise. Tu ne vas pas me donner ça !

-Si dis-je en fermant le bracelet…Il te va bien en plus.

-Je ne peux pas l’accepter Karl…j’étais dans la voiture quand Gwen t’a demandé de la lui offrir en gage de votre amour !

-Royce !

-Quoi ? J’ai été témoin de beaucoup de choses. De vos parties de jambes en l’air. Je sais même quel cri tu pousses quand tu te libères. Bref…Tu as refusé de lui donner le bracelet parce qu’il a une valeur sentimentale pour toi.

-Je veux que tu l’aies…Et je ne veux pas que tu l’enlèves. Tu m’as fait peur aujourd’hui en convulsant comme ça…Tu étais en train de me frapper puis ensuite tu t’es mise à convulser…je ne veux plus jamais revivre ça.

-…

-Et…je ne veux pas que tu me rappelles tout le temps ma relation avec Gwen…Surtout pas dans ces moments intimes. J’ai fait l’amour une fois avec elle en ta présence…et je ne savais même pas que tu savais ce qu’on faisait.

-Comment ne pas le deviner ? Vous étiez comme des lapins !

-Jalouse ? dis-je en la soulevant pour la poser sur la table.

-Jamais !...Désolée pour aujourd’hui…je t’ai vraiment mal traité. Merci de me traiter comme si j’étais une princesse.

-Tu es ma reine Royce.

J’ai lancé à nouveau les hostilités…Je me suis remis à l’embrasser et à la caresser. C’est si bon de me retrouver contre elle de cette manière, d’entendre ses gémissements. Et aussi le fait de savoir qu’elle m’autorise à la toucher me procure une sensation grisante.

***Royce MENSAH***

Je ne savais plus où j’en étais…quand je pensais que Karl ne pouvait pas me donner encore plus de plaisir, il me surprenait. Je ne sais pas depuis combien de minutes, on ne fait que se caresser. Moi j’y vais timidement vu que je suis une novice dans le domaine mais Karl est tellement concentré sur moi…Toutes ces sensations sont nouvelles pour moi…je ressens une sorte d’urgence en moi…Un désir qui ne demande qu’à être calmé. Des flashs de mon viol tentent de refaire surface mais je les canalise du mieux que je peux.

J’ai rêvé de ces moments…Pouvoir toucher cet homme comme s’il était mien, pouvoir l’embrasser en toute tranquillité sans me sentir coupable. J’ai senti les doigts de Karl défaire le bouton de mon short. Un signal d’alarme a retentit immédiatement. J’ai inspiré un grand bol d’air pour me donner un certain courage.

-Je peux continuer ? demanda-t-il brusquement.

J’ai hoché la tête en signe d’assentiment. Son regard était chaud et brûlant…je pouvais rester des heures à regarder cet homme…Tellement il est beau, viril, charismatique. Il m’a soulevé et est allé me faire coucher sur le tapis. L’instant d’après, il s’est allongé sur moi. Quand j’ai senti sa virilité contre ma cuisse, j’ai paniqué.  Presque automatiquement, je me suis sentie projetée dans un autre espace. Je n’étais plus avec Karl. Je me retrouvais dans cette chambre au Nigéria et Roland était aussi allongé sur moi. Il me léchait le visage et ses deux amis me maintenaient. Je me suis mise à me débattre…je sentais Roland déchirer mon dessous et l’instant d’après, il s’enfonçait en moi d’un coup déchirant mon hymen. J’ai poussé un cri ressemblant à celui d’un animal blessé.

-Royce ? (voix paniquée)…Royce…Suis ma voix. C’est moi Karl

Je suis revenue brusquement à moi et j’ai cessé de gigoter. La première chose que j’ai vu a été le regard de Karl…Il semblait confus, déboussolé. J’ai eu mal et honte…Prise de nausée, je l’ai repoussé brusquement et j’ai couru vers la salle de bain qui se trouvait dans ma chambre. J’ai juste eu le temps de fermer la porte de la douche à clé avant de m’effondrer devant les toilettes. Le contenu de mon estomac est sorti directement tâchant le pot immaculé. Je vomissais et je pleurais en même temps.

-Royce…ouvre moi…bébé s’il te plaît. Royce (tapant contre la porte) Ne fais pas ça s’il te plaît.

J’ai vomi tout le contenu de mon estomac avant de tirer la chasse. Je suis allée me rincer le visage. Puis je me suis assise près de la porte.

-Royce…

-Va-t-en Karl…Laisse-moi tranquille dis-je en pleurant.

-Je ne peux pas…On peut traverser ça à deux !

-Va t-en hurlais-je avant de me coucher sur le sol froid.

Tout mon corps était secoué de tremblements. Je n’avais pas froid. Mais je tremblais. Je me suis recroquevillée sur moi-même. Et je me suis laissée aller à revivre mon viol. Lutter contre les souvenirs ne servira à rien. Bien au contraire. IL fallait que je cesse de lutter et que j’autorise mon esprit à accepter les souvenirs. Tout ça fait partie d’un processus.

Quelques heures plus tard

***Eden BALLA***

La sonnerie de mon portable m’a tiré d’un sommeil profond. Je me suis réveillé en sursaut. L’horloge indiquait qu’il sonnait 4h30. J’ai décroché en voyant le nom de Cristal s’afficher.

-Il n’est pas un peu tôt pour m’appeler ? demandai-je tout de go.

-Eden…je suis à bout (pleurs). Je n’en peux plus. Je suis fatiguée.

-Qu’est-ce qui se passe ? dis-je bien réveillé

-Comment peux-tu me demander ce qui se passe ? Depuis que maman est hospitalisée, tu n’es jamais venu la voir. Peu importe ce qu’elle t’a fait…Elle demeure ta mère. Elle t’aurai pardonné tous tes péchés…Elle l’aurait fait.

Elle pleurait de plus belle…Il est vrai que je n’ai pas pensé une seule seconde à ma mère depuis qu’elle est là-bas…même l’envie d’aller la voir ne m’a pas effleuré. Je n’arrive pas à me sentir coupable de ce qui se passe. Et ce n’est pas normal.

-Cristal…Tu n’es pas sa seule fille ! Pourquoi les autres ne sont pas là ? Et papa ?

-Elles ont des enfants ! Merde ! C’est ta mère…Elle ne parle plus. Je ne sais pas ce qu’elle a…papa a dû voyagé pour affaires.

-…

-Est-ce que tu m’entends ? Mais bon sang ! Tu as quoi ? J’en ai marre. Je te déteste Eden…Comment peux-tu être si insensible ?

-Je viens…Je m'apprête et je viens à l’hôpital. Indique-moi par message l’endroit où je dois me rendre.

-Ok…Merci.

J’ai raccroché et je me suis levé du lit…Direction la salle de bain…je ne ressens pas l’envie de revoir maman. Mais il faut quand même que j’y aille. Cristal semble avoir besoin de moi.

Une heure plus tard

****Ingride KONZI***

-Je suis là Cristal…Que disent les médecins ?

-Oh Monsieur est là ! Et déjà il pose des questions ! Non mais tu es gonflé hein Eden. Tu te crois où ? Dans la forêt ? C’est la raison pour laquelle tu te comportes comme un sauvage ?

-Arrête de me parler de la sorte. Je suis ton aîné. Donc respecte-moi !

-Te respecter ? Tu penses que tu as gagné le droit de me demander de te respecter ? Ta mère est couchée ici depuis des jours…Et tu pointes avec la bouche en cœur pour poser des questions ? Dans quel genre de famille suis-je même tombée ?

-Tout allait bien jusqu’à ce qu’elle décide de me pourrir l’existence.

-Ok ! On a compris. Change de disque parce que celui-ci est rayé. Peu importe ce qu’elle a fait, elle demeure ta mère…La femme qui t’a porté en son sein et qui t’a mise au monde…Elle t’a élevé et si tu es debout aujourd’hui dans cette chambre, c’est bien grâce à elle. On commet tous des erreurs dans la vie…personne n’est épargnée. C’est comme toi qui a trompé ta femme alors que tu avais tout chez toi.

-Maman…

-Maman quoi ? Elle t’a demandé de mettre Vicky dans ton lit ? Elle n’a fait que tourner la situation à son avantage. Tu es le seul coupable ici parce que tu lui as donné les armes qu’il fallait pour te faire du mal. C’est toi qui a trompé ta femme !

-Cristal…

-Je n’ai pas fini…Tu es divorcé aujourd’hui mais tu ne tires pas de leçon de tes erreurs passées ? Maman a peut-être manigancé pour que vous vous sépariez mais elle n’est pas Dieu. Si vous êtes faits l’un pour l’autre, vous vous retrouverez.

Les yeux fermés et incapable d’articuler le moindre mot, j’écoutais la conversation qui se déroule entre mes deux enfants. J’ai tellement mal de savoir que mon fils est là et que je ne puisse même pas le prévenir du danger qui le guette. J’ai aussi honte qu’il me voit dans cet état…Pâle, fatiguée et amaigrie. Comment est-ce que j’ai pu perdre le contrôle de cette manière ? Comment est-ce que j’ai pu me laisser aller à ressentir des sentiments interdits pour mon propre fils ? Puisque c’est justement ça qui est la base de tout ce qui s’est passé jusque-là…c’est cet amour inopportun qui m’a conduit à détester de toutes mes forces Olivia.

-Elle me déteste maintenant et…je passe à autre chose. Je vais voyager dans le courant de la semaine…je ne sais pas encore quel jour précisément.

Non pensai-je…C’est sûrement au cours de ce voyage que mon fils perdra la vie. Seigneur…il ne me reste plus que vous. Je ne peux plus le protéger mais s’il vous plaît…Je vous promets de changer si mon fils survit. Je promets de tout faire pour me racheter si Eden reste en vie. Mais par pitié…ne permettez pas à ce fantôme de s’en prendre à lui.

-Et Maeva ? Tu la laisseras où  ?

-Olivia s’en occupera en mon absence…Donc…maman a quoi ?

-Elle n’arrive plus à parler…Aucun son ne sort de sa bouche. Tu as les moyens Eden. On pourrait la faire évacuer non ?

-Quoi ? fit mon fils choqué.

-C’est notre mère ! On a une obligation morale envers elle

-Tu m’excuseras mais non…Tu me demandes de mettre en jeu l’avenir de ma fille pour la santé de cette femme ? Elle m’a gbassé comme on dit. A cause d’elle Olivia n’a jamais pu avoir d’enfant et n’en aura pas à moins qu’on détruise le sortilège. Elle s’est attaquée à Livvie et a failli la tuer…je suis allé la voir…je l’ai supplié de ne pas la laisser mourir mais elle s’en foutait. Maintenant, je dois l’envoyer à l’extérieur se faire soigner ?

-Eden…

-Papa t’a dit qu’il n’en avait pas les moyens ? Pourquoi est-ce que son mari aussi la fuit ? On ne récolte que ce qu’on sème ! Elle n’a pas eu pitié de ma femme…pourquoi devrais-je en avoir pour elle à mon tour ?

-…

-Je préfère m’en aller. Ne lui dis même pas que je suis passé. Je ne sais même pas pourquoi je suis venu ici au final…Elle ne mérite pas mon respect.

Je me suis mise à pleurer en silence. J’ai entendu la porte s’ouvrir et se refermer…j’ai eu l’impression que c’était la dernière fois que j’entendais mon enfant parler…Peut-être que la prochaine fois qu’on se reverra, ce ne sera pas dans ce monde.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 05, 2017 ⏰

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