Salut! Je reviens avec une fic beaucoup plus longue que d'habitude et qui sera sur plusieurs chapitres. J'ai choisi un plot original, j'espère que cela vous plaira. Bien sûr tout ceci est fictif! Des fics et du love! xx
Chambre 35. C'était comme en 1912, la baie rayonnait toujours de milles feux comme sous les coups de pinceaux de Matisse. Le ciel se faisait menaçant et tranchait avec les couleurs pastels qu'arboraient fièrement les maisons le long de la Méditerranée. Un vent chaud, presque étouffant s'abattait sur toute la ville depuis le lever du soleil vint heurter violemment le poitrail de la jeune femme. Cela faisait une dizaine d'années qu'elle n'était pas revenue ici, saisissant chaque opportunité qui s'était présentée à elle au fil des années. Sans plus tarder elle se saisit de son grand et large chapeau noir et de ses lunettes de soleil aux verres bleutés puis regagna les rues étroites de la ville blanche.
La chaleur était suffocante à travers les ruelles. Les nuages menaçaient de déverser leurs gouttes d'un instant à l'autre. Valentine passa devant la Librairie des Colonnes lorsque l'horloge sonna cinq heures de l'après midi. Juillet ne faisait pas exception à ces journées suffocantes et aux nuits brulantes que subissait la journaliste depuis plus d'une semaine. Brusquement, les gouttes tombèrent, si larges, si rapides qu'elle fût prise de court et s'élança à travers la porte d'un bâtiment afin d'y trouver refuge. Son souffle court la ralentissait dans son avancée et la jeune femme peinait à reprendre sa respiration quand tout à coup en relevant ses mèches ébouriffées par le temps, la brune parcouru les parois du bâtiment avec son regard bleu acier. Des livres, par centaines voir par milliers. Elle ne savait plus où donner de la tête.
Le bruit des klaxons du centre ville étaient maintenant bien loin derrière elle. Valentine pouvait sentir des touches de fleur d'oranger et une odeur suave de bois ciré qui se répandaient à travers la pièce étroite mais profonde jalonnée d'étagères remplies de livres. À l'entrée, un petit présentoir se distinguait du reste du décor. Empilés soigneusement sur une petite table et mis en avant par la lumière qui traversait les soupiraux dans la pièce, les livres de Marguerite Yourcenar trônaient fièrement parmi d'autres figures de la littérature bien connues elles aussi à Tanger : Chateaubriand, Virginia Woolf, Albert Camus ou encore Cervantès.
La pluie s'abattait avec grands fracas dehors sur le boulevard Pasteur, l'une des plus grandes artères de la ville. Cela ne semblait pourtant pas déranger la jeune journaliste dans la librairie qui se dirigeait désormais vers les étagères remplies de livres du sol au plafond. Dans de petits coins sombres on pouvait distinguer des personnes de passage mais aussi des habitués tourner les pages avec délicatesse de l'un des nombreux ouvrages que possédait l'enseigne. Valentine avait pour habitude de venir de temps à autre se perdre parmi toute cette culture qui lui restait à découvrir. Un livre poussiéreux traînait sur l'une des étagères du magasin, la jeune femme le saisit puis tout en découvrant le résumé de ce livre atypique et intriguant, alla trouver une place à côté d'un homme dans l'ombre qui fumait sa pipe. Les heures passèrent et la pluie se dissipa pour laisser place au soleil. Des murmures la fit sortir de ses pensées « يعلنون العاصفة لتلك الليلة. » cela n'annonçait rien qui vaille. Elle s'empressa de finir les quelques lignes qui la séparait de la fin de son livre au plus vite «Cette ville se relèvera. Il y a de l'eau ici. Et quand les villes du Sud vont brûler, celle-ci s'épanouira. » . Valentine nota la référence du livre puis le reposa dans les étagères en désordre, salua le gérant chaleureusement مع السلامة الى اللقاء puis s'en alla.
« Cause I Got Chance » d'Hyphen Hyphen résonnait désormais dans les oreilles de la jeune femme pendant que ses pieds se frayait un chemin à travers les allées de la Médina.
« Cause I got a chance
And I want you to dance with me
Cause I got my chance
