II.

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07h30 lorsque mon réveil sonne. Je file à la douche à toute vitesse pour me laver. J'ai emprunté un costard à mon père pour l'entretien, et je m'attendais à ce qu'il soit trop grand, mais vraiment pas à ce point. Je regarde dans le miroir et vois que le costard ne laisse même pas mes mains dépasser des manches, ni mes pieds dépasser du pantalon. Super, plutôt classe pour un entretien d'embauche. Mais en même temps me pointer en slim tee shirt ça le fait pas, si? Je décide quand même de m'habiller comme tous les jours, tant pis pour l'image que j'enverrai, j'ai pas le choix. J'enfile un t shirt blanc et un jeans noir et fonce vers le premier bus qui va à l'adresse de mon entretien.

Le trajet est l'un des plus longs que je n'ai jamais connu. Je passe mon temps a me repeter les phrases fard de mon entretien dans ma tête, à imaginer les réponses au différentes questions qui pourront m'être poser, et le stresse monte. De plus en plus. Ma famille a besoin de cet argent, elle dépend de moi et pour le coup je n'ai vraiment pas envie de les décevoir. Le bus s'arrête enfin à mon arrêt et j'ai encore environ 300m à faire à pieds alors qu'il est déjà 8h55. Super, la ponctualité est déjà .


Je marche jusqu'à l'adresse indiquée, et je me retrouve devant une énorme, vraiment immense maison. Elle a l'air d'avoir –à vue d'œil- au moins 3 étages, 10 chambres, 8 salles de bains... Et elle est entièrement entourée de nature, comme si la nature était un besoin vital pour les propriétaires de la maison. Il y a des arbres partout, des baies vitrées qui laissent entierement passer la lumière du jour, il y a une énorme terrasse sur laquelle Londres entier pourrait faire la fête. C'est vraiment magnifique, de loin la plus grande et la plus prestigieuse maison qu'il m'est été donné de voir. J'essaie de m'imaginer à quel point l'intérieur pouvait être encore plus somptueux mais un majordome m'accoste.

"Bonjour. Vous venez pour le travail?" Alors , je suis encore plus éblouie par l'allure qu'a cet homme que par la maison en elle même. Il a l'air tellement poli et se tient plus droit que les centaines d'arbres qui entourent la maison. "Oui oui c'est ça. - Monsieur Tomlinson?" Je hoche la tête en signe d'acquiescement, et suit le majordome qui m'emmène à l'intérieur de la maison. Et , je suis littéralement sous le choc. Si je trouvais l'extérieur magnifique, l'intérieur est vraiment sublime. Il y a beaucoup de meubles mais pas trop, pas au point d'étouffer les lieux. Il y a des toiles et des tableaux partout. Je ne suis pas spécialiste mais elles ont l'air d'être de réelles œuvres genre celles qu'on trouve dans les musées. Tout est clair, tout est merveilleusement bien illuminé et la lumière du jour qui entre dans la maison donne un aspect vraiment cosi à l'endroit.

Je suis sorti de mes pensées par une femme assez imposante, qui avance vers moi en me tendant la main. "Bonjour Louis. Je suis Anne Styles. La maman de Harry. Suivez-moi je vous en pris." Je lui serre la main et elle m'emmène dans une pièce qui m'a tout l'air d'un bureau. Elle s'assoit face à son ordinateur et m'invite à m'asseoir sur un siège juste devant elle. "Vous avez de l'expérience ? Avec les malades je veux dire. - Euh non... Enfin oui, mais pas professionnelle, mon père est malade et je me suis beaucoup occupé de lui. - Hum, je vois. Pourquoi je devrais vous prendre vous et pas quelqu'un d'autre ? - Je suis quelqu'un de soigneux et de très ordonné, j'ai aussi beaucoup besoin de cet argent... - Vous allez être mis à l'essai. Mais sachez que jusqu'à présent personne n'a tenu. Tout le monde est parti. Mon fils peut être vraiment excécrable quand il ne connait pas. Il peut être très irritable." Je hoche simplement la tête. Elle se lève et je devine que je dois la suivre, ce que je fais immédiatement. Elle monte les escaliers jusqu'au troisième étage, qui est le dernier. "Je vais vous le présenter." Elle ouvre une porte qui donne sur une immense pièce. Une chambre je dirais. Les murs sont totalement blanc, il y a quelques photos et quelques tableaux, et heureusement car sans ça on aurait pu se croire dans une chambre d'hôpital. Sauf que dans les chambres d'hôpital il n'y a que très rarement des écrans plats qui font 3 fois ma taille en hauteur et 7 fois en largeur. "Harry? - Oui maman ? - Je dois te présenter quelqu'un. Il va faire un essaie de trois jours pour s'occuper de toi." Et puis plus rien. Juste un long moment de silence plutôt pesant. Quelqu'un arrive en soupirant. "Pourquoi tu persiste maman ? Ça ne sert à rien." Il me regarde froidement. "Il va partir dans trois heures. - Laisses lui une chance. - Ouais." Sa mère soupire avant de me regarder. "Ça va aller ? - Oui ne vous en faites pas. Merci beaucoup." Elle ferme la porte de la chambre et me laisse seul avec Harry qui est déjà reparti regarder la télé. Je ne peux pas m'empêcher de lâcher un rire ironique et je le rejoins. "J'ai besoin de ce boulot à la con. Alors Harry, si j'ai besoin compris tu t'appelles comme ça, c'est pas ta petite vie de gamin capricieux qui va me faire renoncer à cet argent. Alors je vais juste faire ce que j'ai à faire, te tenir compagnie. - Ma mère voudrait probablement qu'on soit amis. - Oui et bien pour que je sois ton ami il va falloir faire un effort. Parce que des petits cons comme toi j'en croise tous les jours et aucun d'entre eux n'est mon ami. - Je ne veux pas être ton ami. - Super. Alors je vais rester là et servir de plante ? - Ça peut être une excellente solution." Il me lance un regarde vraiment vraiment glacial. J'avoue que ça me calme plutôt rapidement. Je m'assied sur son canapé, à l'opposé de lui bien évidement, les mauvaises ondes j'en ai ma dose. Et j'attends. 10 minutes, 20, 40. Ouais. Mes journées risquent d'être très longues. "Je mange à 12h, avec mes parents dans le salon principal. Tu as une heure de pause et tu dois être revenu à 13h. J'ai des médicaments à prendre une heure avant d'aller manger. Et c'est toi qui t'occupe de ça." Je tourne la tête verre lui. Premier pas sans agression, wow. "Tu as quoi comme maladie ? - C'est la boîte bleues. Je dois prendre les pilules dans la boite rouges le matin et les pilules dans la boite verte le soir. Mon médecin passe tous les jours organiser les boites alors tu as juste à me les faire prendre. - Mais pourquoi tu les prends pas tout seul si tu le sais ? Et tu as l'air de très bien te débrouiller tout seul, pourquoi tes parents recherchent quelqu'un ?" Il détourne de regarde vers la télé. "Ce n'est pas à moi à te répondre à ça." Super, un mur. Je parle littéralement à un mur. Je regarde l'heure et il est 11h, je cherche dans ses armoires après la boite de pilule bleus et lui donne. "Pourquoi tu mets tout dans des boites ? Pourquoi tu les laisses pas dans les boites de médicaments ? - Parce que toi et les autres avant toi vous avez pas besoin de savoir ce que je prends." Wow d'accord. Mon dieu, Louis respire. "Comment tu t'appelles ? - Louis. - Bien. Bonne chance Louis. - Comment ça?" Je le regarde et il a de nouveau le regard vers la télé. J'aurais pas de réponse à mes questions apparemment.

Il est 13h, je viens de manger, et je retourne dans la maison, sa mère m'accueille à nouveau. "Excusez-moi mais... Votre fils souffre de quoi ? - Il n'a pas voulu vous dire ? - Non. - Il souffre d'anémie aplastique. Son sang n'est pas assez fort en globules rouges et n'apporte pas assez d'oxygène à ses organes. - Comment il a attrapé ça ?" Elle me regarde en soupirant, comme si elle était désolée de ce qu'elle allait me dire. "Harry avait pour habitude de prendre de la drogue dure. Son sang a été affecté. - Mais pourquoi je suis là ? Enfin à quoi je sers ? - Il peut se sentir très fatigué, faible ou encore essoufflé. Il tombe très facilement malade, et son sang coagule mal. Les hémorragies sont dangereuses et fréquentes pour lui. Il est tombé malade récemment et ne l'a pas supporté. Il a essayé de mettre fin à ses jours le mois dernier. On te demande d'être présent pour lui mentalement. Il a besoin d'être entouré et c'est pour ça que tu es là. Des transfusions de globules rouges et de plaquettes vont être mise en place et tu devras l'accompagner à chaque fois. Si la maladie persiste elle peut attaquer la moelle osseuse et paralyser certains de ses membres." Et je me demande vraiment comment je fais pour ne pas frôler la crise cardiaque. Une malade grave. Des drogues. Une tentative de suicide. Wow. Je viens carrément de me prendre un couteau dans le ventre . Et on est en train de le tourner.

"Ma mère t'a expliqué ?" Je le regarde et il reprend. "Tout à l'heure quand tu es rentré. Ma mère t'a tout expliqué oui ou non ? - Oui, je pense." Il soupire. "Je n'aime pas quand elle raconte tout. C'est déjà assez dur pour moi d'accepter, alors si je dois en plus attendre des autres qu'ils acceptent que je peux finir ma vie en fauteuil à n'importe quel moment, non merci. - Tu devrais pas voir aussi noir. De ce que j'ai compris si on s'occupe bien de ton cas tu peux t'en sortir. Alors il faut juste que tu te battes. - Mais il faut avoir envie de se battre. Et moi j'en ai pas envie. - Pourquoi ? - Je n’aime pas la vie. Je ne vais pas me battre pour quelque chose que je n’aime pas.” Wow belle claque. Je laisse tomber. Je ne lui parle plus pour le reste de la journée si c’est pour entendre des choses pareilles. Et tant que moi je serais , il vivra. Il n'aura pas le choix.

Je rentre enfin de cette première journée de boulot et mes parents me demandent immédiatement si j'ai été pris, je leur dit que je suis en période d’essai et leur explique le but de mon travail. Mon père à l’air de meilleure humeur qu'hier soir. J’aide ma mère à faire à manger, on mange tous ensemble, et on se raconte nos journées avant de monter dans nos chambres respectives. Soirée habituelle.

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⏰ Last updated: Aug 08, 2017 ⏰

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High Hopes. (Larry Stylinson)Where stories live. Discover now