À Jamais - LuNa One Piece

One-Shot

Me revoilà avec un autre vieux texte ! Celui ci est pas top non plus, mais il me tiens à coeur alors je le poste quand même.

Je me suis précipité hors de la voiture en claquant bruyamment la portière, et ai pressé rapidement le bouton de la télécommande sans attendre l'avertissement sonore du verrouillage du véhicule. J'ai couru jusqu'au bâtiment blanc au coin de la rue et me suis rué à l'intérieur.

La raison de ma venue était trop absurde, trop inimaginable pour être réelle.

Une dizaine de personnes se tournèrent vers moi, avant de me dévisager, surprises par mon entrée affolée.

Mais je n'en avais rien à faire, parce tout cela n'était pas possible.

Je me suis rapproché du seul bureau présent, plaquant mes mains sur la table qui paru telle une plaque de glace sous mes doigts tremblant.

« Où est-elle ?! Où est Nami ?! » hurlai-je à plein poumons, provoquant quelques désagréments chez les autres occupants de la pièce.

La jeune femme en face de moi grimaça.

« Calmez-vous monsieur, Nami comment ? » me répondit-elle calmement, tandis que je remarquais le badge accroché à sa veste, indiquant qu'elle se nommait Kaya.

« Monkey.D.Nami ! Ma femme ! » M'énervai-je, toujours sous le regard méprisant des autres personnes.

Jamais je ne pourrai oublier la manière dont elle m'a regardé après ça. La façon dont ses iris d'onyx se sont assombris juste avant qu'elle ne baisse le regard.

« Prenez-ça » S'est-elle contentée de me dire, sans même me reprendre pour ma grossièreté et mon arrogance.

Je saisis la lettre immaculée qu'elle me tendait, hésitant. Sa couleur blanche sans aucun défaut me donnait presque envie de vomir. Je ne voulais pas croire que je me trouvais dans un hôpital.

Parce que tout cela ne pouvait être réel.

Le papier se froissa entre mes mains que j'avais du mal à contrôler.

« Une lettre ?! Que voulez-vous que je fasse d'une simple lettre ?! Je veux voir Nami immédiatement ! » Hurlai-je.

L'infirmière daigna enfin croiser mon regard, son teint avait pâli en quelques secondes. J'en ai déduit que mes craintes se confirmaient.

« Lisez monsieur, lisez, c'est de sa part. » poursuivit-elle.

Mes doigts tremblants ont ouvert l'enveloppe, tandis que toutes les personnes autour de moi s'étaient tues et me fixaient d'un regard empli de pitié et compassion.

J'avais envie de les insulter, de leur hurler qu'ils avaient tort, que tout ceci était irréel. J'avais envie de tout démolir, de donner des coups dans tout ce qui se trouvait autour de moi.
Mais je me suis contenté de baisser les yeux. J'ai tout de suite reconnu l'écriture propre et soignée de Nami et aie été  emporté par ses mots. Ces mots qui resteront à jamais gravés dans ma tête.

Luffy,
Si tu lis cette lettre, qu'elle se trouve entre tes mains, cela signifie surement que je ne suis plus de ce monde. J'aimerais tellement te dire qu'il s'agit d'un mensonge, que je suis là dans un lit d'hôpital, en pleine forme. J'aimerais te dire que nous rentrerons ensemble à la maison, comme toujours. Mais il m'est impossible de changer la réalité. Je suis désolée. J'aimerais tellement te revoir une dernière fois, me serrer fort contre toi, entendre une autre fois le son de ta voix, j'ose encore espérer que la porte va s'ouvrir sur toi, essoufflé, transpirant... Comme tu peux le voir le papier est déjà mouillé, je n'ai pu me retenir. Il ne faut pas que tu me pleures. Je ne veux pas que tu maudisses la vie à cause de moi. C'est sûr que si tu ne verses aucune larme pour moi ça me ferait mal, rien que d'y penser ça me rend dingue, mais je ne veux pas que tu sois triste. Tu sais sûrement ce qui me doit ma place ici aujourd'hui, mais je vais tout t'expliquer, c'est à moi de le faire. Ce matin, après que tu sois sorti travailler, je suis descendue me promener dans la rue, histoire de prendre l'air. C'était une magnifique journée, le ciel était bleu, aussi bleu qu'à la campagne. Mais au fond c'était une journée banale. Au bout d'une demi-heure à errer sous le soleil tapant, j'ai aperçu Vivi, tu sais, ma meilleure amie. Elle était sur un de ces banc vieux comme le monde de l'autre côté de la route, ses cheveux cyan attachés en queue de cheval, comme toujours. Cela faisait plus de deux mois que l'on ne s'était pas vues, elle avait du partir en voyage d'affaires. Je lui ai fait de grands signes, et me suis précipitée vers elle. Oui, je sais, telle une idiote. J'ai traversé sans regarder, et là, ma bonne étoile, celle qui m'a permis de te rencontrer, elle m'a lâchée. Il suffit d'un instant, de quelques secondes pour faire la différence. Une voiture venait de tourner au coin de la rue, et elle me percuta. Pourquoi n'ai-je pas pris plus de précautions avant de me jeter sur la chaussée ? Je ne le sais pas moi-même. C'est juste que ma vie devait s'arrêter là. Le livre de ma destinée était arrivé à sa dernière page... Je ne sais ce qui c'est passé ensuite. Je me suis réveillée ici, dans une chambre où tout est d'un blanc pur comme la neige. La neige... tu te souviens du Noël dernier ? On était allé au ski, et tu ne faisais que tomber tout les quinze mètres, qu'est-ce que tu m'avais fait rire ! On avait passé la semaines à faire des bonshommes de neige. Mais ce n'est pas ce dont je voulais te parler. Lorsque je suis revenue à moi, quelqu'un se tenait près de mon lit. Tu le connais sûrement, Trafalgar Law, il était avec nous au lycée. Il m'a annoncé l'impossible, j'allais mourir, dans quelques heures tout au plus. L'organisation interne de mes organes ne ressemble plus à rien, j'ai un poumon perforé et perdu énormément de sang. Je l'ai supplié de t'appeler, je voulais absolument te voir.Je ne peux pas me lever, je ne sens plus mes jambes et réussis à peine à parler, mais ma main droite était encore valide. Alors je lui ai demandé cette feuille et un stylo.

Je sais que c'est la façon de mourir la plus stupide qu'il soit, que j'aurais dû faire plus attention ! Mais je sais aussi que tu ne m'en voudras pas, pas vrai ? Alors la seule chose que je te demande aujourd'hui Luffy, sur ce lit de mort où je pousserai mon dernier soupir, c'est de continuer à vivre. Mon seul désir étant que tu continues d'être heureux. Mon départ prématuré ne doit pas provoquer le tiens, alors va, refais ta vie, aime une autre femme comme tu m'as aimée moi, car tu es trop exceptionnel pour rester seul. Jamais je n'aurais cru penser de telles choses, moi, m'étant toujours moquée des histoires d'amour finissant ainsi, où l'un des deux, sur le point de mourir dit à l'autre de continuer à aimer. Et pourtant c'est bien ce que je fais, non pas pour avoir l'air classe, au contraire, j'aimerais que tu restes mon Luffy à moi, à jamais. Mais c'est impossible, car aujourd'hui je m'en vais, et je préfère vivre mes derniers instants triste, et t'imaginer heureux le restant de ta vie, que d'être heureuse maintenant, te sachant seul pour toujours. Car je pense que ce sont celles-là, les pensées de chaque personne en ma situation.
Tu sais aussi bien que moi que la voisine d'en face, Boa Hancock, tient à toi. Alors prends soin d'elle. Ça me tue d'écrire ces mots, je sais qu'ils te surprènent, mais je suis sûre que cette fille a bon fond. Après tout, tous les coups montés qu'elle a imaginé pour nous séparer, c'était parce qu'elle t'aimais elle aussi.

Une dernière chose, remercie tous nos amis d'avoir toujours su m'aider en cas de souci. Je souhaite qu'ils sachent qu'il comptent énormément pour moi, et surtout, rassure Vivi. ce qui m'est arrivé n'est en aucun cas de sa faute, j'aurais juste dû être plus prudente. Et enfin toi, Luffy, sache qu'avec toi j'ai vécu le paradis. Certes, nous avons eu nos petites disputes, mais quoi de plus normal ? Maintenant je te dit adieu, j'ai toujours défini la mort comme une fin, ni d'enfer ni de paradis, le noir tout simplement, c'est pour cela que je ne peux te dire qu'un cruel "À jamais". Et pourtant j'espère que j'ai eu tort, car sinon, jamais je ne te reverrais. Alors à jamais, mon baka, et profite de la vie comme j'ai profité de la mienne avec toi. Mon âme s'envole avec ces derniers mots, le sourire aux lèvres.

Ta Nami pour toujours, je t'aime.

PS : Je te confie mes mandariniers, prends-en bien soin, sinon, je triple ta dette.