C'était le début d'année 1937, et une nouvelle agence venait d'ouvrir ses portes. Pour la population normale, elle s'appelait l'Agence Culturelle d'Asie Orientale; mais je n'étais pas de cette partie de la population. Mon père était un ami du colonel Mutô et un soir, alors qu'il venait dîner chez nous, il nous confessa des informations sur la création d'une agence d'espionnage. C'était le lieutenant-colonel Yuki qui en prenait la charge. De plus, elle n'était accessible qu'aux hommes. Personnellement, j'ai toujours rêvé de devenir espionne. Voyager à travers les pays, parler des langues étrangères, avoir plusieurs vies en même temps, et surtout cette constante adrénaline qui nous fait sentir si vivant. Voilà tout ce que j'aime. Alors quand j'ai su qu'une telle agence ouvrait mais qu'elle était uniquement masculine, je me sentis d'abord dépitée. Puis une idée me vint à l'esprit : j'allai devenir un homme. Je savais bien que ça n'allait pas être facile, mais bon qui ne tente rien n'a rien dit-on.
Alors, pendant plusieurs semaines, je peaufinais mon déguisement : je coupai mes cheveux, j'appris à m'habiller et à agir comme un homme. Enfin, grâce à des bandits de mon quartier, je pus me faire de faux papiers. Après toutes ces préparations, je me présentai enfin à l'agence. Lorsque j'arrivai devant le lieutenant-colonel, je me sentais nerveuse mais je tins bon et il ne se rendit compte de rien. Il m'accepta dans l'agence pour passer les examens. Avant de quitter la pièce, le lieutenant-colonel Yuki me dit :
« Très bien, pendant tout le temps que tu passeras ici, ton nom sera Daichi.
-Entendu. » Répondis-je.
Durant toute cette période d'examens, ma couverture fut parfaite, personne ne se doutait de ma véritable identité. A la fin des épreuves, je fus nommée avec huit autres hommes. Commença alors ma vie d'espionne.
Sans m'en apercevoir, je venais de passer une année entière au sein de l'agence. Ma vie était parfaite. Enfin, jusqu'à ce que je me rende compte que j'avais développé des sentiments pour mon collègue Hatano. C'est vrai que je le trouvai mignon, drôle, fort etc. Mais je ne m'attendais pas à en tomber amoureuse. Je luttais autant que possible mais plus le temps passait, et plus mes sentiments prenaient le dessus. Si bien qu'un jour, je sentis les regards de mes collègues devenir suspicieux. J'essayais de rester naturelle, mais je sentais bien que je perdais le contrôle.
Un soir, Miyoshi nous proposa de sortir dans le Night club du centre-ville. Nous acceptâmes tous et nous sortîmes. Pendant la soirée, je bus plus qu'à mon habitude, d'autant plus qu'Hatano était assis à ma droite. Amari qui se trouvait en face de moi, me demanda avec un sourire:
« Eh bien, tu as une sacrée descente ce soir Daichi. Qu'est-ce qui te met dans un tel état ?
-Que veux-tu dire ?
-Il veut dire que ce n'est pas dans ton habitude de boire autant. Me répliqua Kaminaga.
-J'ai juste très envie de boire. Il n'y a pas de mal à ça» Rétorquai-je sèchement.
Un silence suivi mes paroles. Je regardais mon verre, incapable de soutenir un seul de leur regard. Jitsui brisa le silence :
« Que dites vous de rentrer pour jouer au Joker Game ? »
Tout le monde le regarda et acquiesça. Une fois arrivés à l'agence, tout le monde se mit à jouer. Je préférai ne pas m'en mêler. Hatano se plaça devant moi, pour mon plus grand bonheur et malheur. J'évitai soigneusement son regard. Au bout d'un moment, ne supportant plus les battements de mon cœur, je me levai et souhaitai bonne nuit aux autres, dans l'espoir de calmer mes pulsations.
Lorsque j'entrai dans le dortoir, je poussai un soupir tout en m'écroulant sur mon lit. Je pris mon oreiller dans les bras en enfouissant ma tête dans ce dernier. Je n'arrivais pas à m'enlever de l'esprit Hatano. Je grognai :
« Bordel ! J'aimerais tant lui dire la vérité, mais si je fais ça, je suis foutue. Si l'agence acceptait les femmes, j'aurais pu vivre mon rêve normalement, et je ne connaitrais pas tout ces problèmes. »
Je ne m'étais pas rendue compte que quelqu'un était entré dans le dortoir. J'entendis une voix qui me glaça :
« Alors comme ça, tu es une femme. Nos doutes étaient donc bien réels. »
Je sursautais d'effroi. Mon Dieu ! Hatano !
« Tu ne veux pas te montrer ? Saches que ton oreiller ne te rend pas invisible. Tu ne peux pas t'échapper, alors je te conseille de faire face à tes problèmes et d'assumer tes erreurs. »
Je n'arrivai toujours pas à bouger. J'entendis alors ses pas se rapprocher de moi, puis sa main empoigna mon oreiller et me l'enleva de mon visage, m'obligeant à le regarder. Il me sourit triomphalement :
« Je crois que tu es à découvert.»
Je le regardai sans rien dire, essuyant mes larmes. Il soupira :
« Le roi Démon a raison, les femmes sont plus faibles que les hommes au final.
-Quoi ? Je me levai en entendant sa dernière phrase. Tu insinues quoi par là?
-Les femmes se laissent trop influencées par leurs sentiments. C'est ça votre faiblesse.
Je serrai les dents et fermai les yeux. J'essayai de cacher la douleur qu'il venait de m'infliger en baissant la tête. Sans me prêter plus d'importance, il me demanda :
-Au fait, qui est cette personne que tu aimes ?
- Devines. Dis-je en détournant la tête, agacée de la situation. Il me répondit d'un ton gêné :
-Je ne préfère pas.
-Ah bon ? Et pourquoi ça ?
Hatano s'énerva et fit demi-tour :
-Si tu ne veux pas répondre, alors je ne répondrai pas non plus.
-Attend ! Criai-je. Je veux bien te le dire.
A mes mots, il s'approcha de moi avec un sourire narquois. Il me dit :
-Bien. Alors qui est-...
Je le coupai avec un baiser. Il gémit de surprise mais, après quelques secondes, il me rendit mon baiser. Ses bras enveloppèrent ma taille pour me serrer contre lui. Au bout d'un moment, nous nous séparâmes pour retrouver notre souffle. Nos regards se rencontrèrent :
-Je dois avouer que je ne m'y attendais pas. Me dit-il avec un sourire.
-Alors, demandai-je triomphalement, tu me trouve toujours faible ?
Il fit semblant de réfléchir avant de dire :
-Je pense que je vais revoir mon jugement.
-Moi aussi ! Demain tu viendras dans mon bureau jeune femme !
La voix du lieutenant-colonel nous surprîmes. Je rougis de honte et balbutia :
-Bien monsieur.
Il parti, et Hatano me dit :
-Avant que tu ne connaisses l'Enfer, que dirais-tu de dormir avec moi ? »
J'acceptai et après quelques minutes, je m'endormiedans les bras et sous les baisers d'Hatano.

VOUS LISEZ
One-shot mangas
FanfictionJ'adore les one-shot sur les mangas, alors je me suis décider à en écrire. (^-^) Si vous avez des suggestions de one-shot en particulier, n'hésitez pas, je suis ouverte à toute propositions! :-D