Réattribué..

Kefálaio 1

"Y'a pas de bonnes habitudes. L'habitude, c'est une façon de mourir sur place."

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Mardi 4 Juillet 2017 - Tobias

4 ans..,

soit 1094 jours..,

soit 26256 heures... Sans elle..

Je compte les jours, je compte les heures. Malgré ça elle reste dans mon cœur, gravé en plein milieu son nom. Avec de grandes majuscules dorées, je ne l'oublie pas, je n'oublie rien, je n'oublie plus.

Je marche sans trop savoir par où je passe, seuls mes pieds me guident, ils connaissent la route bien mieux que moi, cette route qui me mène au seul endroit où je peux encore communiquer avec elle. Cette route où le vide sur mon cœur se remplit un peu plus quand je me rapproche d'elle. Mes pieds s'arrêtent, je lève les yeux, enlèvent mes écouteurs et j'entre dans ce grand cimetière. Cette fois-ci c'est moi qui guide mes pieds, je connais chaque centimètre du parcours qui me mène à elle, chaque parcelle de ce cimetière jusqu'à sa chambre de repos.

Le temps ne reflète en aucun cas ce que je ressens, il n'afflue rien et comble encore moins ce trou béant qu'est mon cœur depuis 4 ans. Les branches des arbres se reflètent avec le soleil sur ses tombes qui sont pourtant si sinistres pour un si beau rayon de jaune. Il y a quelques personnes dans le cimetière, elles semblent moins tristes que moi. Pourtant il y a bien longtemps que je ne suis plus triste...

Je ne suis pas triste.. non,

Dépressif alors.. je ne pense pas,

Abattu.. sûrement.. enfaite oui.

- Tobias ! je mets du temps avant de comprendre qui m'appelle, qu'est-ce qu'elle fait là ! Elle n'a en aucun le droit d'être là surtout aujourd'hui. Tobias attend, je sais que tu m'entends, j'essaye de la semer mais c'est trop tard elle est déjà à mon niveau.

- Je veux en rien t'écouter Emma ! je me mets soudain à crier, tous les gens se tournent vers nous ils miment tous un air choqué

- Non arrête de fuir Tobias, il faut qu'on parle vraiment et je suis sérieuse !Ça fait 4 ans p*tain ! Tu te rends compte 4 p*tains d'années que tu m'adresses plus la parole et que j'essaye de t'expliquer ce qui s'est passé ce p*tain de soir!

- Ma pauvre! je ne peux pas être plus ironique. Sache que je ne parle jamais d'elle avec ma famille alors tu crois qu'on va s'asseoir tranquillement sur un banc au soleil et que tu vas me raconter comment tu as brisé la vie de ma copine, alors tu m'en voudras pas mais ce n'est pas trop le moment tu comprends!

- Tu n'oses toujours pas dire son nom à ce que je vois, elle se met à rire. Tu sais ce n'est pas parce que tu ne dis pas son prénom que tu l'oublieras plus vite au contraire son prénom te hantera jusqu'à ce que tu oses le dire à haute voix! elle continue de parler mais je ne l'écoute plus sans en déjà trop pour moi.

- Ça ne te regarde en rien Emma, laisse-moi tranquille. On sait tous les deux que si on là, aujourd'hui, dans ce cimetière c'est que t'as merdé. Alors pars c'est tout ce que tu peux faire pour arranger ton cas.

- Ok, elle s'avoue vaincue elle qui est si tenace d'habitude. Ok mais sache que je n'ai rien voulu de tout ça et que tu es aussi responsable que moi Tobias! elle part et sors du cimetière puis monte dans sa voiture.

Je vais sur sa tombe, des bouquets de fleurs ont déjà été déposés. Comme à mon habitude je n'ai rien ramené, je m'assois par terre et commence à parler.

- Désolé que tu es dû entendre notre dispute, je suis vraiment désolé elle sait que je déteste quand elle vient te voir. Mais je peux pas lui interdire c'était ton amie, même si c'est à cause d'elle qu'aujourd'hui tu es dans ce trou. je retiens les larmes qui commencent à tomber. C'est tellement dur sans toi, si tu savais je n'arrive toujours pas à vivre normalement, tu me manques terriblement tu sais ? Les rires que nous avions quand nous faisions une connerie ensemble, ton sourire qui voulait dire que tu étais vraiment heureuse, ton courage et ton impulsivité qui montraient que t'était prête à tout pour réaliser tes rêves et ceux des personnes qui t'étaient cher, tout me manques chez toi...

Je me tais et écoute la ville autour de nous, je repense à ce qu'Emma m'a dit. Elle a raison je ne peux toujours pas prononcer son nom ni l'entendre d'ailleurs ça me rappelle bien trop qu'elle n'est plus à mes côtés. Je retourne sur sa tombe et continue de parler.

- Ma mère veut que je fasse une remise à niveau, elle veut que j'entre à l'université même si j'ai beaucoup de retard. Je sais ce que tu en penseras, tu me dirais: " Fais-ce que tu veux Tobias du moment que ça te convient, suis tes passions et tu réussiras dans la vie". Je t'aurais sûrement dit que t'avais raison mais que pour moi c'était plus difficile que toi avec le chant. Tu devais entrer au conservatoire au mois de Septembre puis tes parents ont appeler pour dire que jamais tu te pointeras là-bas puisque tu es déjà parti trop loin pour revenir. des larmes coulent de nouveau le long de mes pommettes, je prends la manche de ma chemise et les essuies. Moi ma passion c'était l'écriture tu sais... Mais depuis 4 ans je n'ai jamais retrouvé l'inspiration pour mes écrits, c'était toi mon inspiration... Je sais que tu voudrais l'entendre mais c'est trop dur pour moi.

Le ciel commence à se couvrir. Je sors mon téléphone et regarde l'heure, il est plus de 11h ma mère va s'inquiéter même si elle sait que je suis ici. Je le garde dans mes mains et me rapproche encore un peu plus d'elle.

- C'est le moment, tu sais... C'est le moment du message. je mets soudain à sourire même si ça ne reste qu'à minuscule sourire. Ça fait maintenant 4 ans que chaque 4 Juillet je t'envoie un message sur cette ancienne ligne, sur cet ancien numéro. Tu m'as forcément jamais répondu.

Je déverrouille mon téléphone et saisis le code : 0704, j'avoue que ce n'est pas ce code qui va m'aider à oublier mais je ne veux pas oublier je veux juste moins souffrir. Je rentre dans l'application messages et remonte tous mes messages jusqu'au 4 Juillet 2016. Ça y est j'ai trouvé son numéro... J'écris.

De Moi : 4 ans passés... Je n'ai toujours pas trouvé comment vivre sans toi

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Je décide de repartir je lui dis au revoir et sûrement à la semaine prochaine. J'essaye de réduire le nombre de mes passages au cimetière par semaine selon ma mère ça n'arrangerai rien. Je m'apprête à passer le portail du cimetière quand mon téléphone se mets à vibrer.

Qui cela peut-être ?

J'allume mon portable et tourne rapidement mes yeux en direction de sa tombe.

Elle m'a répondu...

Enfin on m'a répondu...

D'Elle.. : Excusez-moi qui êtes vous ?

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Hello ! Ou plutôt Geia Sas !

Voilà le premier chapitre de Réattribué.. On rentre enfin dans l'histoire.

J'espère que ce chapitre vous a plu, alors n'hésitez pas à commenter, voter ou même encore partager l'histoire.

Sur ce bisous et a très bientôt pour le chapitre 2 avec la réponse de ce fameux numéro.

C'était Jukno

Télos ! Fin