Merthur. [Yaoi] // EN CORRECTION //

~ OS ~

Quelques mois après la mort d'Arthur, Merlin avait décidé de s'éloigner un peu de Camelot. Il était retourné à Ealdor, son village natal où l'attendait sa mère (qui n'avait pas manqué de l'étouffer en le serrant dans ses bras).

Le pauvre magicien avait été détruit de la mort du Roi, et malgré les mois qui s'étaient écoulés, il ne s'en était pas remis. Ses sourires s'effaçaient rapidement car il se souvenait de ce jour tragique, il se souvenait à quel point il avait été impuissant face à celle qu'on appelle la Mort.

Lui, Merlin, le plus grand magicien de tout les temps n'avait même pas pu sauver celui à qui il tenait le plus au monde. Celui qu'il aimait.

Cela faisait une année que le brun s'était rendu compte de ses sentiments. C'était bête, il n'avait aucune chance après tout. Il était un homme, un serviteur, son protecteur, celui qui devait l'aider, pas celui qui devait l'épouser. Non, ce destin appartenait à Guenièvre, l'ancienne servante de Morgane. C'était elle qui devait l'épouser, c'était elle qui devait le rendre heureux, c'était elle qui pouvait aller quand elle voulait dans ses bras et l'embrasser alors que Merlin n'avait droit qu'à laver ses chaussettes et polir son armure.

En les voyant ensemble, le jeune magicien avait mal au cœur. Il aurait donné ses pouvoirs magiques juste pour être à la place de Guenièvre. Gaius était au courant des sentiments du brun à l'égard du Roi, il ne l'avait pas jugé, mais il lui avait évidemment dit qu'il ne l'aurait malheureusement jamais. Arthur était hétéro, et il était fou amoureux de Guenièvre.

Par ailleurs, Guenièvre l'avait presque supplié de rester à Camelot. Maintenant seule pour gouverner, elle avait besoin des conseils et du soutient de quelqu'un. Bien sûr, il y avait les chevaliers. Mais elle avait besoin de quelqu'un qui connaissait parfaitement Arthur. Et qui mieux que Merlin connaissait le défunt roi ?

Cependant, il refusa. Le jeune homme avait besoin de s'évader. Mais il promit qu'il reviendrait. La Reine finit par comprendre et le laissa donc partir. Seulement, elle ne savait pas que Merlin avait autre chose en tête que simplement s'évader ...

En effet, il avait pris avec lui une corne de Cathbhadh, celle-là même qui avait ramené le spectre d'Uther une fois. Il l'avait caché dans sa sacoche et ne l'avait plus touché depuis. Il devait se préparer ... Il était partagé entre le bonheur, mais aussi la tristesse et la peur. Bonheur car il le reverra. La tristesse car la vérité lui reviendra en face : Arthur était mort. Et la peur, peur de sa réaction.

Assis à table, Merlin mangeait, la tête baissée vers son bol, silencieux. Dehors, tout le monde s'agitait, rigolait, parlait. Ça avait toujours était ainsi à Ealdor, c'était un petit village, mais tout le monde était heureux, et c'est tout ce qui comptait. D'autant plus que tout le monde savait que Merlin était magicien, et tout le monde l'acceptait. Que rêver de mieux ?

Rêver d'une tête blonde qu'on ne reverra plus.

«- Merlin ? »

Le jeune magicien tourna la tête vers la personne qui venait de l'appeler, c'était sa mère. Elle tenait la corne de Cathbhadh dans ses mains.

«- Qu'est-ce ?

- Une corne, répondit le brun.

- Merlin, je te connais. Tu ne prendrais pas une corne dans tes bagages pour rien, et quelque chose me dit que ce n'est pas une simple corne. »