Instinct caché

Chapitre 4-Symptômes

Nous étions en cours, c'était la remise de nos contrôles d'histoire. Le prof les distribuait en nous donnant un petit commentaire. Certains étaient bons et d'autre un peu moins gentil. J'avais vraiment de bons résultats dans toutes les matières et je comprenais très vite, j'étais un peu «intello». Ce fût mon tour, le prof me donna ma copie et me dit :

-Dit donc Jessica, vous n'aurez pas un peu là tête en l'air en ce moment ? Un 9/20 mademoiselle.

-Quoi ? C'est impossible !

C'était ma pire note de toute l'année. Comment était-ce possible ? Grégory qui était en face de moi, il me dit :

-Eh c'est pas grave, tu étais à un point de la moyenne. Tu ferras mieux la prochaine fois. Regarde, moi j'ai tout le temps des trois et des quatre, ma meilleure note était un dix !

La matinée commençait bien...

Il était 12h30 et nous allions manger. Aujourd'hui c'était steak frites et en entrée du melon. Je sentis l'odeur du steak et des frissons me parcoururent le corps, j'adorais cette odeur et cette sensation. J'avais presque envie de me jeter dessus. Dès qu'on trouva une table pour s'asseoir, je mangeais à toute allure mon steak.

-Tu ne manges pas ton melon ?

-Pas le temps, je mange d'abord mon steak, c'est meilleur.

-Je te donne le mien si tu veux, je n'aime pas ceux de la cafétéria. Me dit Émilie.

Je dis oui de la tête tout en ayant plein de jus qui me coulait de la bouche. Une vraie porc. J'enfilais les deux steaks et mangeais enfin mon melon. Puis après le déjeuner, on alla tous s'asseoir sur un banc pour papoter et c'est à ce moment que je me suis rendu compte que ce qu'il s'était passé à la cafétéria était vraiment bizarre, puis je me mis à l'évidence que j'avais seulement une envie de viande. Dans l'après-midi on avait cours de sport, chouette je vais pouvoir me dépenser et enlever les steaks en trop. Courir ne me gênait pas, à part quand il faisait trop chaud, c'était insoutenable ! On devait faire une course de relais, j'étais dans l'équipe de Chelsea et d'un garçon qui s'appelle Gabriel. Le but était de courir à une distance de 120 mètres en cercle en suivant des plots et ensuite de taper dans la main de l'autre pour que ce soit à lui de courir. Gabriel commença, il courait à un rythme normal et tapa la main de Chelsea, qui elle croyait que c'était fini. Une vraie boulette. Elle était en train de parler avec Émilie en attendant, et tout le monde nous passait devant ! Je lui criais :

-Chelsea, Chelsea ! Tu dois courir !

Et avec un « oups » elle partit en courant. Et mince on allait être dernier. Elle me tapa dans la main et c'était à moi. Puis d'un seul coup, l'adrénaline monta. Je courais tellement vite que je dépassais tout le monde sauf Julien qui était déjà arrivé. On était deuxième grâce à moi. Comment ai-je pu courir aussi vite ? Super c'était la première fois que j'étais aussi forte en sport. À l'arrivée je m'écroulais par terre et Julien impressionné me dit :

-Waouh ! Tu as dépassé tout le monde ! Sauf moi bien sûr. Dit-il d'un ton vantard. Tiens bois, ça te fera du bien.

Il me tendit sa bouteille et je bus tout d'un seul trait. Il me mit une tape sur le dos et me félicita, tout comme Chelsea et Gabriel.

***

Encore un peu essoufflée on se rhabilla dans les vestiaires, je voulus arranger ma coupe devant le miroir quand je vis mes yeux qui étaient moyennement jaunes. Je devais sûrement les avoir pendant que je courais, j'espère que personne ne m'a vu. Au moins on peut en conclure que quand je fais des efforts physique, j'ai les «symptômes». Ce que j'appelle les symptômes c'est quand mes yeux sont jaunes et que mes veines sont noires. Je commençais à m'habituer à ces détails et ça ne me faisait plus peur comme avant.